BIOCHIMIE – L’entreprise cyrilloise La Feuille Verte, spécialisée dans la commercialisation de produits du cannabis (sans THC), s’associe avec l’UQTR pour le développement de la recherche sur certains composants de la plante récemment légalisée par le gouvernement du Canada.
La Feuille Verte travaillera notamment en collaboration avec la chercheuse Isabel Desgagné-Penix, professeure au Département de chimie, biochimie et physique de l’UQTR et directrice du Laboratoire de recherche sur le métabolisme spécialisé végétal.
En fait, comme le précise Dany Lefebvre président-directeur général de La Feuille Verte, l’entreprise qui s’est installée sur l’ancienne propriété de Colbex, à Saint-Cyrille-de-Wendover, fournira le site et l’endroit où seront cultivées les plantes servant à l’étude effectuée par l’équipe de Mme Desgagné-Penix, autant à l’intérieur dans un environnement contrôlé qu’à l’extérieur.
«La légalisation récente du cannabis ouvre de belles opportunités pour des entreprises comme la nôtre, qui œuvrent dans l’industrie du chanvre et du cannabis sans THC. C’est pourquoi nous nous associons à l’UQTR pour étudier et comprendre le potentiel des phytomolécules du cannabis, spécifiquement les terpènes et les terpénoïdes. De nouveaux produits découlant du cannabis vont faire leur apparition sur le marché, des centaines de produits, et nous sommes contents d’être présents dans cette recherche universitaire qui est unique au Canada», fait valoir M. Lefebvre.
La professeure Desgagné-Penix, dont l’expertise en biochimie végétale est reconnue jusque sur la scène internationale, explique la nature de la recherche de la façon suivante : «Les différents chemotypes de cannabis peuvent avoir des odeurs et des goûts très différents. Cette variété d’arômes est définie par ce que l’on appelle les terpènes et les terpénoïdes. À l’image des terpènes présents dans le houblon, un proche parent du cannabis, qui constituent les arômes importants de l’industrie brassicole, ceux du cannabis contribuent de manière caractéristique aux qualités gustatives uniques des produits à base de cannabis. Plusieurs de ces terpènes ont été identifiés, mais leur quantité et leur solubilité dans différents produits dérivés comme les huiles, les eaux, les boissons ou les crèmes, ne sont pas connues», explique la professeure Desgagné-Penix, dont l’expertise en biochimie végétale est reconnue jusque sur la scène internationale.
Selon Dany Lefebvre, La Feuille Verte a justement besoin d’une étude et de tests biochimiques détaillés, permettant d’évaluer et de quantifier la présence et la solubilité de différents terpènes dans ses produits.
«Cette méthode permettra de faire des combinaisons (huile, eau, crème) pour développer de nouveaux produits avec des arômes désirés pour ses marques CHANV, CROCX et Maison d’Herbes», a-t-il avancé.
Et de commenter Daniel McMahon, recteur de l’UQTR : «Nous nous réjouissons de ce nouveau partenariat entre notre université et la Feuille Verte, lequel contribuera à l’avancement des connaissances scientifiques sur le cannabis et au développement d’une entreprise de notre région. Les étudiants du baccalauréat en biochimie et biotechnologie de l’UQTR, plus particulièrement ceux inscrits au nouveau profil de formation sur le cannabis et les autres drogues produites par les plantes, bénéficieront aussi des projets réalisés en collaboration avec La Feuille Verte».
Rappelons que l’UQTR avait annoncé en janvier qu’elle offrira l’automne prochain un nouveau profil de formation sur le cannabis et les autres drogues produites par les plantes, à l’intérieur de son programme de baccalauréat de biochimie et de biotechnologie.