JOURNÉE DE LA FEMME. Depuis qu’elle s’est enrôlée dans la Réserve pour le 6e Bataillon royal 22e Régiment, Sarah Brochu est soldate d’infanterie. Les préjugés que l’on réserve aux femmes dans le milieu militaire, elle s’en sert comme source de motivation.
«L’infanterie, ce n’est pas un métier facile. C’est cela qui me motive à relever le défi, a lancé Sarah Brochu. On m’a souvent dit que ce ne serait pas fait pour moi, car ça prend un gars pour ce travail et qu’il faut être fait fort. Je me suis dit : « Je vais vous montrer que je suis capable »». Les soldats d’infanterie sont ceux qui manipulent les armes à feu et qui vont au front lors d’affrontements.
La jeune femme de 21 ans occupe déjà le grade de caporale dans les Forces armées canadiennes. Elle s’est enrôlée comme militaire alors qu’elle avait seulement 16 ans. Elle a décidé de suivre les traces de son père et de plusieurs membres de sa famille.
Puis, si Sarah Brochu est dans la Réserve de l’armée, c’est-à -dire qu’elle est militaire à temps partiel, c’est parce qu’elle étudie présentement au baccalauréat en criminologie à l’Université de Laval.
«La Réserve offre énormément de support financier pour les étudiants. Puis, tous les mardis soirs, nous avons des préparations à Drummondville ou Saint-Hyacinthe. Environ deux fois par mois, nous passons des fins de semaine complètes à faire des exercices à la base de Valcartier. L’armée me permet d’être payée pour apprendre des trucs que l’on n’enseigne pas ailleurs», a-t-elle laissé entendre.
La jeune militaire a dû traverser de dures épreuves, telles qu’un exercice de survie hivernale en forêt, pour réussir ses cours. «Quand on part en exercice, notre sac pèse 50 livres minimum, selon l’arme que l’on traîne», a précisé Sarah Brochu. Heureusement, elle peut toujours compter sur le support de ses collègues.
Un groupe tissé serré
«Lorsque les gars voient que j’ai donné mon 100 % et que je suis épuisée, ils sont bien contents de m’aider». D’après elle, l’armée crée des liens uniques entre ses membres. «Un ami d’armée, ça ne se compare pas avec un ami normal. C’est plus spécial. On vit ensemble des choses que seuls nous pouvons comprendre», a raconté celle qui a travaillé l’été dernier à sécuriser la zone à Bagotville pour la tenue du G7.
Malgré qu’elle soit encore indécise face à son avenir dans les Forces de l’armée canadienne, Sarah Brochu ne compte pas quitter l’organisation de sitôt. «J’aimerais avoir une carrière civile après mes études. Peut-être est-ce que je changerais de métier pour rester dans la Réserve. Je songe aux unités de renseignements», a-t-elle conclu lors d’un entretien téléphonique avec L’Express.