DRUMMONDVILLE. Le quartier Fortissimo comprendra 374 appartements ou condos, de différentes superficies, 79 maisons de ville alors que la chaufferie sera transformée en un bâtiment à vocation culturelle incluant un musée où seront exposées des œuvres d’art, don d’un mécène qui ne réside plus Drummondville, dont la valeur est d’environ un million de dollars.
Le plan, qui a été présenté lundi après-midi aux élus du conseil municipal et en soirée aux journalistes avec embargo afin de respecter son dévoilement dans le cadre du Souper du maire, a permis de mettre en lumière la réalisation d’un concept unique, novateur et reconnu comme un modèle de milieu de vie.
Ce n’est pas sans enthousiasme que Jérôme Lapierre, collègue de l’architecte Pierre Thibeau, et le maire Alexandre Cusson ont exposé, maquette à l’appui, les plus récentes informations sur ce projet qui, démarré en 2014, prend forme de manière fort élégante. Ce qui est retenu sur ce site d’un million de pieds carrés c’est une combinaison des deux scénarios qui avaient été soumis en novembre dernier lors d’une consultation publique réunissant 400 personnes au Centrexpo.
La vocation résidentielle des lieux est à l’avant-scène, bien que de nombreux espaces seront consacrés à la verdure, aux parcs, à la promenade en bordure de la rivière, à des activités sportives et culturelles de même qu’à des jardins communautaires et à différents services offerts principalement au niveau rez-de-chaussée des immeubles qui ne dépasseront pas quatre étages. Sur les 374 appartements ou condos, on en comptera 228 avec une chambre, 116 avec deux chambres et 50 de trois chambres. Parmi les 79 maisons de ville, 16 seront de petite dimension (120 mètres carrés), 52 de moyenne dimension (150 mètres carrés) et 11 de grande dimension (215 mètres carrés). On prévoit 600 places de stationnement dont 450 seront souterrains.
La Ville souhaite également aller de l’avant avec l’établissement d’une Maison des aînés, telle que proposée par la Coalition avenir Québec. Des discussions sont avancées à ce sujet avec le CIUSSS-MCQ. «Ce ne sera pas un CHSLD mais bien une Maison des aînés nouveau genre», a précisé le maire Cusson. «Nous souhaitons une diversité de la clientèle et nous voulons surtout éviter que ça devienne un quartier de riches. Nous allons prendre des mesures incitatives comme par exemple vendre des terrains moins chers à des promoteurs qui s’engageront à ne pas dépasser 75 % du prix moyen affiché en ville pour un appartement de luxe».
Pour ce qui est du musée, il a été souligné qu’il sera développé avec un rayonnement national. La collection d’œuvres d’art du donateur, qui n’a pas été identifié, ne sera pas seule, d’autres œuvres seront exposées et une boutique est même envisagée. Il y aura autre chose qu’un musée mais cela reste à définir.
Au début, il y aura sur place une maison de projets où des informations seront données sur l’aménagement futur du quartier Fortissimo et où on trouvera la maquette ainsi qu’un bureau des ventes.
Dans les étapes à venir, il y aura bien sûr à finaliser des devis pour la décontamination qui n’aura pas la même intensité partout. Suivront ensuite les appels d’offre qui tiendront compte du plan directeur détaillé. «Ce qu’on veut c’est développer lot par lot mais alors que les travaux seront exécutés simultanément. La phase 1, comprenant les rues, viendra rapidement. On ne veut pas attendre 10 ans. D’après ce qui est possible d’envisager, le travail pourra débuter en 2021 pour se terminer sur un horizon de cinq ans, pour arriver à terme en 2025-26», a avancé Alexandre Cusson.
Il est donc envisagé que plus de 1000 personnes habiteront le quartier Fortissimo, il semble bien que ce sera son nom officiel finalement. «1000 personnes, c’est la croissance annuelle moyenne pour Drummondville. Ça ne cannibalisera pas le marché. Ce qui est sûr, c’est que le projet injectera plus de 100 millions de dollars dans l’économie locale», a précisé le maire.
Détail intéressant, le plan d’eau, proposé dans le scénario de la Coulée verte, a été conservé et il n’est pas exclu que ça devienne une patinoire durant l’hiver, comme le voulait un commentaire en novembre dernier.
Autre spécification à souligner, la rue Saint-Édouard qui s’arrête à la rue Heriot se poursuivra en ligne droite. Les propriétaires voisins sont collaborateurs à cet effet, dit-on. D’ailleurs, l’édifice du Billard Heriot, à l’angle de Heriot et des Forges, prendra une nouvelle allure, selon les intentions de la famille Vallières, propriétaire du bâtiment.
Jérôme Lapierre trouve le projet exaltant. «Il est rare de voir une Ville faire preuve d’une telle audace en s’appuyant sur une vision exceptionnelle. Il y a une patine à conserver, une authenticité qui mettra en évidence ce lieu qui sera orienté sur les gens. On a gardé la chaufferie et la cheminée et l’architecture sera parfois inspirée par les toits en dents de scie qui sont la marque de l’ancienne usine. L’éclairage et le gabarit des bâtiments ajouteront à la richesse du quartier sur le plan collectif. On dirait que ce coin de la ville est né pour ça. Ce sera très agréable à vivre, le tout s’inspirant des meilleures pratiques en Europe. Ce ne sera pas érigé selon les patterns habituels. Ce qui est formidable, c’est qu’on va le réaliser», s’est-il dit d’avis.
Comme l’a souligné le maire Cusson, la Ville sera loin d’être perdante. Elle y met des investissements au départ mais elle en récoltera des bénéfices, via les taxes, pour l’éternité.