INSALUBRITÉ. Alors que plusieurs villes du Québec ont adopté des politiques claires en matière d’insalubrité extrême, la Ville de Drummondville ne dispose toujours pas d’outils pour intervenir directement, bien que les plaintes soient en augmentation.
«Le nombre de plaintes d’insalubrité morbide auprès de la Ville a augmenté dans les dernières années. Je crois que les gens sont plus conscients et dénoncent davantage», a expliqué François Potier, directeur général adjoint à la gestion du territoire.
Depuis 2017, la Ville est en démarche pour créer elle aussi un protocole d’entente qui permettra de mieux gérer et traiter les cas d’insalubrité morbide qui se vivent sur le territoire. Différents intervenants sont impliqués dans ce «protocole» : la santé publique, le service de sécurité incendie, le comité d’urbanisme, etc.
«Avant cela, ce n’était pas nécessaire, mais on ne veut pas attendre de se ramasser avec beaucoup de cas d’insalubrité extrêmes avant d’agir. Quand on a vu d’autres villes faire la démarche, ça a allumé des lumières», a lancé M. Potier.
Un protocole encore embryonnaire
Le protocole sur lequel travaille Drummondville a comme objectif de mieux intervenir dans les cas d’insalubrité et de mieux encadrer les personnes concernées.
Dans un premier temps, le protocole d’entente doit être accepté par ses intervenants. M. Potier n’était pas en mesure de dire quand cela devrait être fait.
Dans un deuxième temps, il doit être présenté aux élus municipaux. «Ça sera à eux de décider s’ils veulent créer ou modifier un règlement», a-t-il fait savoir lors d’une rencontre avec L’Express.
D’ici là, le pouvoir d’action de la Ville est restreint et seule une ordonnance de la cour peut obliger un citoyen à modifier son environnement en cas d’insalubrité ou d’encombrement extrême.
D’ailleurs, un couple de Drummondvillois a signalé, à plusieurs reprises, le problème de leur voisine, qui a tendance à accumuler considérablement des objets et de la nourriture. L’odeur nauséabonde qui s’en dégage et des mouches vertes affectent même leur demeure. «Des démarches ont été entreprises. En janvier, une visite de courtoisie a été faite par le service d’incendie et la dame respectait les normes applicables. Après, c’est une question de perception personnelle et la Ville ne peut pas embarquer là-dedans», a déclaré François Potier.
En comparaison, la Ville de Victoriaville ainsi que plusieurs intervenants du milieu de la santé et des services sociaux se sont unis pour agir ensemble dans les cas d’insalubrité morbide. Puis, en 2017, un règlement «concernant les nuisances et l’insalubrité» a été adopté par cette même municipalité.