HOCKEY. Gilles Courteau n’en démord pas. Le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) réclame toujours la construction d’un amphithéâtre neuf pour accueillir les Voltigeurs, bien qu’il se montre désormais moins fermé au projet de rénovation et d’agrandissement du Centre Marcel-Dionne mis de l’avant par la Ville de Drummondville.
De passage dans les bureaux de L’Express dans le cadre de la tournée du 50e anniversaire du circuit, samedi, Gilles Courteau a répété son souhait de voir les Voltigeurs évoluer dans un aréna moderne. Le commissaire avait ravivé ce débat l’automne dernier, mais le maire Alexandre Cusson avait aussitôt fermé la porte à ce projet.
«C’est certain que je continue de prioriser la construction d’un amphithéâtre neuf à Drummondville. Ça reste mon objectif numéro un. Malheureusement, ça ne semble pas faire partie des us et coutumes au Québec. Pourtant, c’est un besoin criant ici. Et on ne peut pas attendre encore cinq ans avant de procéder», a lancé Gilles Courteau d’entrée de jeu.
Le commissaire a comparé la situation actuelle de Drummondville à celle de Gatineau, avant que le projet de construction d’un nouvel aréna ne soit annoncé. «S’il n’y avait pas eu d’engagement ferme envers un nouvel amphithéâtre pour les Olympiques, il aurait alors fallu envisager d’autres possibilités. On n’était plus capable de continuer d’opérer à l’aréna Robert-Guertin. À Drummondville, on est rendus là. C’est un aréna de plus de 50 ans où il n’y a eu aucune rénovation majeure au fil des ans. L’aréna ne répond plus à nos standards, que ce soit en ce qui concerne la sécurité des joueurs et la qualité de l’expérience client.»
Une fois de plus, Gilles Courteau a assuré de ne pas avoir été informé du projet de réaménagement majeur du Centre Marcel-Dionne priorisé par la Ville. Plus tard dans la journée, le commissaire devait toutefois rencontrer les administrateurs des Voltigeurs ainsi que le maire Cusson.
«De notre côté, on leur a déjà partagé notre cahier des exigences, notamment les plus récentes concernant les bandes, les baies vitrées et l’éclairage. Si la Ville et les Voltigeurs se dirigent vraiment vers un projet de rénovation, ils devront répondre aux standards de la Ligue. Chose certaine, ça prendrait une rénovation majeure pour y arriver.»
Rappelant que la LHJMQ a été fondée à Drummondville en 1969, sous le nom de l’Association de hockey junior du Québec, Gilles Courteau a réitéré que les Voltigeurs demeurent un incontournable pour son circuit.
«On a d’ailleurs fait un beau clin d’œil à Drummondville en faisant notre assemblée générale des gouverneurs ici l’an dernier. Les Voltigeurs ont connu de beaux moments depuis leur arrivée dans la Ligue, notamment avec trois participations au tournoi de la coupe Memorial. Roger Dubois est le premier nom qui me vient en tête quand je pense aux Voltigeurs. Il a été l’instigateur du retour de la franchise à Drummondville et il a été un bailleur de fonds pendant plusieurs années. Et depuis que le groupe d’Éric Verrier a pris ça en main, c’est devenu une franchise modèle à travers la LHJMQ. Ce sont des gens passionnés qui font ça pour les bonnes raisons. Ça se reflète partout dans l’organisation», a-t-il fait valoir.
«D’ailleurs, l’édition actuelle des Voltigeurs représente parfaitement l’évolution de notre Ligue, a-t-il ajouté. Ils sont axés sur la vitesse, les habiletés, l’intensité et le travail d’équipe. C’est plaisant de voir ça.»
Un seul grand circuit canadien, moins de matchs?
Poursuivant sa tournée des 18 marchés de la LHJMQ jusqu’à la fin de la saison régulière, le commissaire a abordé quelques autres sujets. Il a notamment apporté quelques précisions concernant son rêve de créer un seul grand circuit canadien regroupant les ligues de l’Ouest, de l’Ontario et du Québec, une idée qui n’a pas été bien accueillie dans certains marchés québécois.
«Ma vision est très personnelle. Je veux que la Ligue canadienne prenne exemple sur le baseball professionnel. Les Ligues majeures, c’est devenu le branding de leur sport, mais les deux ligues, la Nationale et l’Américaine, continuent d’opérer avec leurs règlements particuliers. À travers ça, il y a des matchs intraligues et l’objectif demeure la Série mondiale pour tout le monde», a-t-il d’abord mis en contexte.
«Il faut donc que la Ligue canadienne devienne notre branding le plus fort. Les trois ligues régionales continueront d’opérer de la même façon, mais à court terme, on augmenterait le nombre de matchs intraligues avec l’Ontario. À plus long terme, on pourrait regarder la possibilité de faire des matchs avec l’Ouest. Ça ne deviendrait donc pas une seule ligue. Nos petits marchés n’ont aucune inquiétude à avoir : tout le monde aurait sa place là-dedans.»
En ce qui concerne l’idée de réduire le calendrier de la LHJMQ, qualifié de trop chargé par certains observateurs, Gilles Courteau a annoncé la mise en place d’une étude à ce sujet. Différents scénarios seront analysés, soit de passer de 68 rencontres à 64, 62 ou encore 60 parties.
«Dans le passé, nos décisions de baisser de 72 à 70 matchs, puis de 70 à 68 matchs ont été relativement faciles à prendre. Aujourd’hui, avec les budgets d’opération des équipes qui s’élèvent à 2,5 millions de dollars en moyenne, il faut arriver avec des faits bien établis. C’est pourquoi l’an prochain, une étude nous permettra d’analyser la situation. Tous les éléments d’une diminution du calendrier feront partie de la réflexion : les points négatifs et positifs pour nos organisations, pour nos joueurs, notamment pour leurs études, pour nos partisans ainsi que nos commanditaires. On arrivera ensuite avec une recommandation à nos gouverneurs.»
Au passage, Gilles Courteau est revenu sur l’incident impliquant Maxime Comtois. Inutile de rappeler que l’attaquant des Voltigeurs a été victime d’insultes sur les médias sociaux en marge du dernier championnat mondial junior. «J’ai beaucoup de difficulté avec ça, surtout qu’il n’y a eu aucune conséquence pour ces personnes. C’est inacceptable que des gens, souvent derrière des fausses identités, déblatèrent sur des jeunes. Personne ne mérite de se faire parler comme ça. Je pense que ces gens ne réalisent pas l’impact que ça a sur la vie des jeunes.»
Avant de se diriger vers le Centre Marcel-Dionne, Gilles Courteau a réitéré son intention de demeurer commissaire pour encore quelques années. L’homme de hockey occupe ce poste depuis 1986.
«J’ai une très bonne santé, mais le plus important, c’est que la passion est toujours présente. Je suis entouré par un personnel extraordinaire. Il y a plusieurs jeunes autour de moi qui ont de bonnes idées et qui veulent faire avancer la Ligue», a-t-il dit en guise de conclusion.