HOCKEY. Steve Bégin mord à pleine dents dans sa nouvelle vie d’entraîneur-adjoint chez les Voltigeurs. Convaincu que la formation drummondvilloise possède les outils pour décrocher les grands honneurs, l’ancien attaquant de la Ligue nationale de hockey piaffe d’impatience à l’approche des séries éliminatoires.
Embauché l’été dernier pour seconder l’entraîneur-chef Steve Hartley, Bégin a rapidement été plongé dans le petit univers bouillonnant du hockey junior. Celui qui a accroché ses patins il y a six ans en est à sa première saison derrière un banc, hormis une brève expérience avec les Foreurs de Val-d’Or qui lui a d’ailleurs permis d’attraper la piqûre du coaching au printemps 2014.
«Présentement, j’ai beaucoup de plaisir. On forme une belle gang et en plus, on gagne! C’est encore plus motivant de se rendre à l’aréna. J’adore ce que je fais. J’apprends encore à tous les jours. Je veux continuer de m’améliorer; je ne veux pas stagner. J’écoute beaucoup et j’apprends les trucs du métier», a raconté Bégin peu avant le départ de l’équipe vers Rimouski.
Bien sûr, l’ancien favori de la foule du Centre Bell a eu besoin d’une période d’adaptation pour apprivoiser son nouveau rôle. Reconnu comme un spécialiste du désavantage numérique durant sa carrière, Bégin a hérité de la responsabilité des défenseurs… et de l’avantage numérique chez les Voltigeurs. Compte tenu des difficultés du jeu de puissance en début de saison, Steve Hartley et Sébastien Charpentier sont intervenus dans ce dossier en cours de route afin de l’aider à redresser la barque.
«Jouer et coacher, ce sont deux choses bien différentes. Avoir joué dans la Ligue nationale, ça ne fait pas de toi un bon coach. C’est sans compter que j’ai été longtemps à l’extérieur du hockey après ma carrière. Bref, tout ça représente un beau challenge pour moi. Et c’est parfait comme ça, car j’ai toujours aimé relever des défis», a affirmé celui qui voyage quotidiennement entre Candiac, où il réside, Drummondville et Trois-Rivières, où est basée sa compagnie de construction en génie civil.
Au fil des semaines, Bégin a ainsi pu développer son œil d’entraîneur. «Par exemple, j’ai appris à bien gérer mon banc. Je commence à mieux voir les petites choses qui se passent sur la glace. Ce qui est drôle, c’est que pendant les premiers mois de la saison, je voyais immédiatement les petites erreurs des attaquants, mais je ne voyais pas encore celles de mes défenseurs! Il fallait que je les voie sur vidéo, mais de plus en plus, ça devient un automatisme», a-t-il expliqué.
Connaissant déjà Steve Hartley par l’entremise de l’école de hockey de Bob Hartley tenue chaque été en Pennsylvanie, Steve Bégin a vite amené ses couleurs dans l’entourage de l’équipe. En plus de transmettre son énergie contagieuse et cette soif de vaincre qui aura fait sa renommée en tant qu’athlète, Bégin a développé une relation spéciale avec les joueurs grâce à sa verve enthousiaste et sa personnalité joviale.
«Je suis un gars qui adore avoir du fun! J’ai toujours été comme ça et je ne changerai pas. Quand c’est le temps d’être sérieux, je le suis. Mais quand j’ai la chance de décontracter l’atmosphère, j’en profite. Je pense que les joueurs m’aiment pour ça. Les jeunes d’aujourd’hui ont besoin de sentir qu’ils sont aimés, encadrés et qu’ils ont notre confiance. C’est ça mon rôle avec les Voltigeurs. Je veux que tout le monde se sente bien. Je veux que les gars soient en confiance pour venir me parler», a exprimé Bégin, qui ne cache pas son ambition de devenir entraîneur-chef et de faire le saut chez les professionnels un jour.
Gagner : le but ultime
Se disant excité à l’approche des séries, Steve Bégin voit-il des ressemblances entre la version 2019 des Voltigeurs et l’édition championne des Foreurs en 2014? «Offensivement, ce sont deux puissances, mais défensivement, on est bien meilleurs que les Foreurs. Cette année-là, on était tellement croches dans notre zone. On était offensifs des deux côtés de la patinoire! En général, on a une meilleure équipe cette année.»
Aux yeux de l’homme de hockey de 40 ans, les Voltigeurs possèdent en effet les éléments nécessaires pour remporter la coupe du Président pour la deuxième fois de leur histoire. L’équipe est d’ailleurs toujours installée au quatrième rang du top dix hebdomadaire de la Ligue canadienne.
«Gagner, c’est le but ultime de tout le monde dans le milieu du hockey. Il y a beaucoup de bonnes équipes qui ont la chance d’aller jusqu’au bout cette année. De notre côté, on veut profiter des derniers matchs de la saison pour former une petite armée, une vraie équipe où tout le monde pousse dans la même direction. Dernièrement, on a connu des matchs solides, mais parfois, on fait des petites erreurs qui nous coûtent des buts. C’est ce côté-là qu’on veut améliorer, mais je ne suis pas inquiet.»
«C’est normal de connaître de petits relâchements : toutes les équipes en ont, a-t-il continué. Si on compare avec l’équipe qu’on avait avant les Fêtes, on s’en va dans la bonne direction. On s’améliore de jour en jour. On est très confiants. On sait qu’on est équipés pour aller loin. C’est à nous de bien diriger les gars pour mener cette équipe à terme, mais ultimement, c’est aux joueurs à répondre sur la patinoire.»
Et jusqu’à présent, la réponse des joueurs est excellente selon Bégin. «Évidemment, l’équipe n’a plus besoin de pratiquer autant qu’en début de saison. Les joueurs savent ce qu’ils ont à faire, mais il reste des petits ajustements techniques à apporter ici et là. Les gars sont très réceptifs quand on leur montre ce qu’ils doivent améliorer, que ce soit entre les périodes ou durant les entraînements.»
Un œil sur les Canadiens
En parallèle, Steve Bégin garde un œil attentif sur les performances des Canadiens, avec qui il a évolué entre 2003 et 2009. Ironiquement, c’est le départ de Dominique Ducharme vers Montréal qui aura pavé la voie à son arrivée à Drummondville.
«Cette saison, les Canadiens ont toujours une réponse pour tout. Après une défaite ou une mauvaise séquence, ils répondent avec une belle performance comme ce fut le cas contre Columbus. Ils ont plus d’acharnement et de chien que l’an dernier. C’est plaisant pour les partisans. On sent que l’équipe s’en va dans la bonne voie», a fait valoir Bégin.
«Aussi, c’est une bonne chose qu’ils doivent batailler jusqu’à la toute fin pour se qualifier. Quand tu arrives en séries sur une bonne lancée, tu as plus de confiance et d’énergie.»