La prison et une invitation à chercher de l’aide

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Par Frederic Marcoux
La prison et une invitation à chercher de l’aide
Le palais de justice de Drummondville. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

Fraude, fabrication de faux documents, entrave au travail des policiers, possession d’un document contrefait : Marc-André Boisvert, un homme âgé de 28 ans aux prises avec des problèmes de toxicomanie, a dû répondre de ses actes au Palais de justice de Drummondville.

Boisvert a avoué sa culpabilité, le 15 février, dans 13 différents chefs d’accusation survenus entre décembre 2018 et janvier 2019, ce qui lui a mérité une peine de sept mois de prison. L’accusé a notamment fraudé quelques victimes en utilisant de faux chèques provenant de la compagnie familiale qui avait été dissoute dans le passé.

Il a aussi trafiqué une prescription d’un médecin, lequel prescrivait un pansement à son ami, afin de tenter d’obtenir de l’hydromorphone, un dérivé de la morphine. Se doutant du subterfuge, une technicienne de la pharmacie a contacté le médecin qui avait fait la prescription, ce qui a permis de faire la lumière sur la situation.

À une autre occasion, celui qui réside à Québec a également menacé une victime avec un stylo, au guichet automatique, afin d’utiliser sa carte pour lui dérober 40 $ pour payer sa drogue. Les policiers l’ont intercepté quelques minutes après l’événement. Au moment de la prise de photos au poste de police, Marc-André Boisvert a feint une crise d’hypoglycémie, «de là provient l’accusation d’entrave au travail des policiers», a résumé le procureur de la Couronne, Me Kevin Mailhiot.

«Et il a ajouté un petit spectacle aux policiers, c’est bien ça ?», a commenté la juge Marie Josée Ménard de la Cour du Québec, avant de voir le fautif acquiescer d’un signe de tête.

Remords

L’avocate de Marc-André Boisvert, Me Isabelle Castonguay, a fait savoir que son client regrette les gestes qu’il avait commis et qu’il traverse une période difficile derrière les barreaux.

«Je peux vous dire que depuis que mon client est détenu, ç’a n’a pas été facile, notamment en raison de sa condition médicale, a-t-elle souligné. Monsieur a été aux prises avec une problématique de toxicomanie.»

«C’est difficile la détention, a poursuivi le principal intéressé. Au point où je suis rendu, je pense que je suis à bout.  J’ai 28 ans et ça fait depuis l’âge de 18 ans que je suis dans le système. Sur le plan psychologique, je suis tanné.»

Marc-André Boisvert a ensuite fait part de ses remords à la magistrate. Il a soulevé le fait qu’il a perdu un ami, en raison de la consommation, et qu’il a brisé des liens familiaux avec son père et le reste de sa famille. La juge a ajouté que c’est ce qui peut arriver avec ce genre de mode de vie.

«J’ai de la misère à me pardonner ce que j’ai fait», a admis Marc-André Boisvert.

Aller chercher de l’aide

La juge Marie-Josée Ménard a pris quelques minutes pour expliquer la situation, avant d’imposer la peine. Elle a insisté sur le fait que l’accusé pouvait se compter chanceux dans les circonstances, considérant qu’il a des antécédents judiciaires en semblable matière.

«On va procéder à l’imposition de la peine en espérant que cette fois-ci sera la dernière, a-t-elle indiqué, avant d’imposer une peine de sept mois de prison. On va donner un message clair. En même temps, vous comprenez que les gestes que vous avez posés ne sont pas acceptables et que ç’a prend une conséquence. La peine qu’on me suggère est dans le bas de la fourchette, ç’aurait pu être beaucoup plus sévère. Si ce n’était pas une suggestion commune, ç’a aurait passé beaucoup plus difficilement de mon côté.»

Puisque Marc-André Boisvert a passé du temps en détention préventive, il sera encore à l’ombre pour deux mois et demi. Il lui sera interdit de posséder d’armes. L’homme sera sous probation pour une période de 12 mois, un laps de temps où il pourra aller chercher de l’aide, a insisté la magistrate.

«Le but du suivi est de vous donner de l’aide, mais il faut que vous veniez la chercher, a-t-elle rappelé. Si ça ne va pas, il faut que vous nous le disiez. Vous savez, demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, c’est un signe de courage. Il faut le faire quand c’est le moment approprié (…). À 28 ans, la vie n’est pas finie. C’est un tournant. Je vous souhaite que cet événement-là soit puissant pour vous et de vous trouver un travail en sortant de prison. Quand on travaille, on s’occupe l’esprit. Je vous le souhaite vraiment.»

La juge a soulevé le fait qu’elle n’a pas imposé d’interdiction de consommation de drogues.

«On n’a pas mis de conditions au sujet de la consommation, parce qu’on ne veut pas vous acheter des bris de condition. Mais je pense que si vous consommez, on va se revoir. C’est à vous décider», a-t-elle conclu.

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