PROCÈS. C’est aujourd’hui que débutaient les représentations sur sentence de Félix Pagé, reconnu coupable du meurtre de Roland Baker et d’outrage à un cadavre. La procureure de la Couronne a proposé une période de 18 ans sans possibilité de libération conditionnelle.
Me Magali Bernier a présenté au juge Alexandre Boucher les raisons qui l’ont mené à demander 18 ans de prison ferme avant que le meurtrier ne puisse soumettre une demande de libération sous conditions. Celle-ci a pris en compte le caractère violent du délinquant.
«En 2011, M. Pagé a reçu une condamnation à 30 mois de prison pour des dossiers de voies de fait. En 2016, il a eu deux bris de conditions. Puis, en 2015, il a reçu une condamnation de six mois de prison pour voies de fait et lésions. Un total de quatre peines», a-t-elle mentionné au juge.
Elle a également soumis des rapports disciplinaires qui démontraient que Félix Pagé a été impliqué dans plusieurs épisodes de violence depuis qu’il est détenu pour la présente affaire.
«À cinq reprises, M. Pagé a été trouvé en possession d’armes artisanales. À au moins cinq reprises, il a été impliqué dans des agressions physiques de sa part à l’égard d’autres détenus», a ajouté Me Bernier.
Elle a aussi relevé au juge que la nature de l’infraction, qu’elle qualifie «d’une violence importante», devrait être prise en considération au moment de décider de la sentence.
Finalement, la procureure de la Couronne a rappelé la recommandation du jury qui était de 25 ans sans possibilité de libération conditionnelle.
«Pour ces raisons, la poursuite soumet une peine de 18 ans», a-t-elle conclu.
Cette proposition a été accueillie favorablement par les membres de la famille de Roland Baker. «J’accepte très bien la proposition de la Couronne. C’est certain qu’avec un tel meurtre, 18 ans ce ne sera jamais assez, mais je suis satisfait», a déclaré René Baker, frère de la victime, aux médias.
Revirement de situation
En début de journée, le meurtrier, qui s’est défendu seul pendant son procès, a demandé à être représenté par un nouvel avocat, Jean-Pierre Gagnon. Toutefois, ce dernier voulait reporter les représentations sur sentence au 27 février prochain. Le juge Alexandre Boucher a refusé. Avant de se retirer de la cause, Me Gagnon a réclamé que les menottes aux poignets de Félix Pagé lui soient enlevées, comme à l’habitude.
«Vu un incident sérieux survenu à la détention le 11 février dernier, M. Pagé demeurera menotté», a indiqué Alexandre Boucher après réflexion.
À la suite des observations sur la peine de la Couronne, Félix Pagé a demandé un ajournement au tribunal. «Compte tenu de ma santé mentale qui dépérit à vue d’œil, je vais profiter de mes derniers moments de lucidité pour demander un ajournement jusqu’à demain. J’aimerais bien avoir l’occasion de composer moi-même un court texte pour la famille et qui va refléter le fond de ma pensée», a lancé d’un air sérieux Félix Pagé au juge Boucher.
La cour reprendra demain matin au Palais de justice de Drummondville.