PROCÈS. À la suite du plaidoyer de Félix Pagé, Me Magali Bernier, procureure de la Couronne, s’est elle aussi adressée pour une dernière fois au jury en présentant ses arguments.
Elle a d’abord invité le jury à prendre la preuve circonstancielle dans son ensemble et non pas par éléments isolés. Mme Bernier a aussi soulevé un questionnement par rapport au moment où le témoignage de l’accusé est devenu «invraisemblable et décousu».
«À savoir comment il a obtenu le véhicule de Roland Baker et pour quelle raison il a fait les travaux…», a-t-elle fait observer.
«Ce qui est le plus invraisemblable est qu’au départ, l’accusé devait seulement faire une estimation des travaux. Toutefois, il a démoli plusieurs murs sans savoir si la victime se trouvait à son domicile et sans obtenir l’accord de celui-ci», a-t-elle soulevé.
Elle a également remis en doute le fait que Roland Baker ait donné les clés de sa maison et de son automobile, sans convenir d’un moment pour les récupérer alors qu’il devait aller au travail tôt le lendemain.
La recherche d’une voiture
Depuis le 21 mai 2017, Félix Pagé était à la recherche d’un véhicule pour aller chercher son ex-copine, Audrey Verreau, à l’Épiphanie. Au moment où l’accusé cherchait un véhicule depuis 24 heures, M. Baker se serait présenté à son appartement pour lui offrir le sien ainsi qu’un contrat de démolition. «Pourquoi l’accusé a démoli précisément les murs sur lesquels se trouvaient des éclaboussures de sang?», a-t-elle lancé.
Me Bernier a également porté l’attention du jury ce détail : Roland Baker a cessé son activité sur internet à 20h04 alors que Félix Pagé a envoyé un SMS, exactement à 20h51, à Audrey Verreau pour lui dire qu’il avait la voiture. «La Couronne propose que le meurtre de Roland Baker ait eu lieu entre ces deux moments», a exprimé Me Bernier.
Une relation tumultueuse
Finalement, la Couronne a rappelé au jury le témoignage de Guy Larivière, un ami de Roland Baker. Quelques jours avant son décès, ce dernier aurait mentionné «avoir peur d’un petit criss à qui il avait prêté de l’argent et qui insistait pour en avoir davantage».
Du 1er au 22 mai 2017, Félix Pagé et Roland Baker n’ont eu aucun échange à partir de leur téléphone cellulaire. «Invraisemblablement, l’accusé a texté Roland Baker le 23 mai 2017. Les messages débutent alors que la victime est décédée. Je vous suggère qu’il a voulu camoufler son geste de cette façon», a-t-elle expliqué.
À compter de lundi prochain, le jury sera séquestré afin de délibérer sur le sort de Félix Pagé, accusé du meurtre de Roland Baker et d’outrage au cadavre.