PROCÈS. Cet avant-midi au Palais de justice, Félix Pagé, accusé du meurtre de Roland Baker et d’outrage au cadavre, a présenté son plaidoyer au jury.
L’accusé est entré dans la salle de cour bondée en arborant un grand sourire. Celui qui se représente seul a longuement plaidé sur le sujet des empreintes digitales.
«Mon empreinte a été retrouvée sur le frigidaire, mais pas sur la perceuse ni sur aucun autre objet du crime, comme le bâton de baseball. Cela veut dire que la personne qui a commis le crime portait des gants. L’empreinte n’a donc pas été faite au moment de visser la porte du frigo. Rappelons-nous qu’une empreinte n’a pas d’âge, selon les experts. La recherche d’empreinte a été faite à des endroits ciblés, mais on aurait pu remarquer que mes empreintes se trouvaient partout dans la maison», a-t-il exprimé.
L’accusé a également ramené le fait que depuis le début de l’enquête, il est le seul et unique suspect.
«Christian Cantin a identifié mes empreintes le 26 mai. J’avais déjà été arrêté depuis plus de 24 heures. À partir du moment où ils ont su que quelqu’un s’était servi du véhicule de Roland, ce n’était plus une enquête, mais une récolte de preuves pour condamner une seule personne», a-t-il lancé d’aplomb. Rappelons que du sperme, n’appartenant pas au profil de MM. Pagé ou Baker, a été retrouvé dans une douillette servant à emballer le corps de la victime.
Félix Pagé a également rappelé que l’ADN de la victime n’a pas été trouvé sur son corps ou sur ses vêtements, à l’exception d’une tache de sang sur ses bottes. «On voit que les murs ainsi qu’une table blanche étaient remplis d’éclaboussures. La personne qui a fait ça devait avoir pas mal de sang sur les souliers et sur les vêtements», a-t-il témoigné.
«Un voisin a entendu, vers 22h30 le 22 mai 2017, d’une voix menaçante : «mon osti de chien sale». À cette heure-ci, je me trouvais à l’Épiphanie pour récupérer mon ex-copine», a déclaré M. Pagé. Le témoin n’avait toutefois pas été en mesure de confirmer que la voix provenait du 57 rue Plamondon.
Après près de deux heures à plaider sa défense, Félix Pagé a conclu en demandant au jury de se rappeler les activités informatiques de Roland Baker quelques heures avant sa mort. Ce dernier avait visité plusieurs sites de rencontres, consulté plus d’une quarantaine de profils et il y avait eu des échanges de messages.
Le plaidoyer de la Couronne a lieu cet après-midi au Palais de justice de Drummondville.