(NDLR : Dans le cadre du dixième anniversaire de la conquête de la coupe du Président par les Voltigeurs de Drummondville, L’Express propose à ses lecteurs une série d’entrevues avec des acteurs-clés de l’unique édition championne dans l’histoire de la concession.)
HOCKEY. Dans le grand livre d’histoire des Voltigeurs, Marc-Olivier Vachon demeurera à jamais le capitaine ayant guidé l’équipe vers son tout premier championnat. Aujourd’hui âgé de 28 ans, celui qui a accroché ses patins il y a quatre ans n’a rien oublié de la fameuse conquête du printemps 2009.
Repêché en deuxième ronde par les Voltigeurs en 2006, Vachon aura passé toute sa carrière de cinq saisons dans l’uniforme drummondvillois. Nommé capitaine à l’âge de 17 ans, le jeune homme fait partie du noyau d’une dizaine de joueurs qui a vécu la saison de misère précédant l’année de rêve des Rouges. Dans son esprit, l’équipe ne serait d’ailleurs pas parvenue à soulever la coupe du Président si elle n’avait pas d’abord traversé ces moments difficiles.
«Ça n’avait pas été une saison facile, mais ça avait permis aux jeunes de jouer de grosses minutes. On avait vécu beaucoup d’adversité, mais on avait gagné en expérience et on avait beaucoup travaillé sur notre leadership. On avait tiré des leçons qui nous avaient servis l’année d’après. On en était sortis meilleurs», soutient Vachon.
«La saison suivante, on avait encore le goût de la défaite dans la bouche, poursuit-il. Ça nous gardait affamés. On n’était jamais satisfaits, même pendant une lancée victorieuse.»
Durant son règne de trois saisons et demie comme capitaine, Vachon a surtout exercé son leadership en prêchant par l’exemple, ne lésinant jamais sur la discipline et l’éthique de travail. «Il existe différents types de leadership. Moi, j’ai eu la chance d’apprendre en côtoyant Alexandre Demers et Steven Cacciotti. Ils ont été des mentors pour moi. Je ne faisais pas de grand discours, mais je savais trouver les bons mots dans les bons moments. Je savais calmer ou motiver les gars, que ce soit individuellement ou en groupe.»
L’effet Guy Boucher
Débarqué à Drummondville en même temps que Guy Boucher, Vachon a eu l’occasion de côtoyer un entraîneur hors de l’ordinaire durant ses trois premières saisons dans la LHJMQ. «Guy était jeune et il amenait avec lui une mentalité et des valeurs différentes. Il avait rapidement mis sa vision en place et il avait créé des liens forts avec les leaders de l’équipe. Avec son approche basée sur la psychologie, il était capable de tirer le meilleur de chacun d’entre nous, en nous prenant un par un et en nous amenant à comprendre notre rôle dans l’équipe.»
«C’est un coach qui aime gagner et qui aime l’esprit d’équipe. Ça se reflète nécessairement sur ses joueurs. On emboîtait le pas, dans les situations positives comme négatives.»
Selon Vachon, la profondeur, le leadership et l’esprit d’équipe qui régnait chez les Voltigeurs durant la saison 2008-2009 étaient incomparables. «On avait des vedettes qui marquaient beaucoup de buts, mais aussi des joueurs qui nous rendaient de fiers services dans l’ombre. Tout le monde poussait dans la même voie. Tout était centré sur le travail d’équipe. Tout ça jouait sur notre sentiment de confiance. Même si on perdait par deux ou trois buts, on savait qu’on pouvait revenir de l’arrière. Ça a fini par faire boule de neige.»
Pendant que les deux premiers trios des Voltigeurs remplissaient les filets adverses, l’unité que Vachon complétait au centre de Gabriel Dumont et Philippe Lefebvre avait été qualifiée de troisième trio de luxe par Boucher. «La chimie était bonne entre nous trois. On n’était pas les plus gros, mais on formait une ligne rapide, intelligente et on n’avait pas peur d’aller dans les coins. Ça faisait de nous une ligne complète, à la fois solide défensivement et capable de marquer sa part de buts.»
Des moments historiques
Après avoir survolé les trois premières rondes des séries, les Voltigeurs ont dû trimer dur face aux Cataractes de Shawinigan en finale. Les Drummondvillois ont finalement savouré la victoire dans le septième et ultime duel. «Après avoir perdu le match numéro 6 à Shawinigan, je me souviens d’avoir vu des partisans attendre en ligne à la billetterie, en pleine nuit, à notre retour au Centre Marcel-Dionne. On voyait que les partisans étaient excités. Encore aujourd’hui, on se fait parler de notre victoire dans le match numéro 7. Gagner un championnat devant ses partisans, ça n’a pas de prix», confie Vachon, qui a également aidé les Redmen de l’Université McGill à décrocher le championnat canadien en 2012.
«Ce que je me rappelle le plus de ce match, c’est l’ambiance qui régnait au Centre Marcel-Dionne. Il y avait des rangées de gens debout. Le toit de l’aréna voulait sauter! Sur la patinoire, ce match a été à l’image de la série, c’est-à-dire serré et très physique. C’est un privilège d’avoir vécu l’une des belles finales des dernières années dans la LHJMQ.»
Au tournoi de la coupe Memorial disputé à Rimouski, les Voltigeurs ont été freinés par les Spitfires de Windsor en demi-finale. La partie s’était soldée en prolongation. «La coupe Memorial, c’est souvent une question de timing. C’est un tournoi dur à gagner, car les équipes viennent de traverser un long parcours en séries. La finale contre Shawinigan nous avait épuisés. On avait plusieurs joueurs blessés ou malades. Malgré tout, on a eu notre chance de gagner la demi-finale. On peut être fiers de notre performance.»
Établi à Drummondville en compagnie de sa famille et travaillant comme ingénieur minier à Fermont, Vachon continue à suivre son ancienne équipe de loin. Il est convaincu que la troupe de Steve Hartley possède les outils pour aller jusqu’au bout. «Durant les dernières semaines, on a vu qu’ils devenaient de plus en plus dominants. Ils sont en train de s’établir comme équipe, comme on l’a fait en 2009. Tous les anciens se rangent derrière eux. On leur souhaite un championnat. L’organisation, la ville et les partisans méritent de vivre ça une autre fois», affirme celui qui est originaire de Thetford Mines.
Ce samedi 26 janvier, les membres de l’édition championne seront honorés avant le match contre les Foreurs de Val-d’Or au Centre Marcel-Dionne. C’est d’ailleurs Marc-Olivier Vachon qui a été chargé de contacter ses anciens coéquipiers. Une quinzaine d’entre eux devraient être présents, en plus de quelques membres du personnel hockey. «Ce rassemblement sera une occasion de se rappeler de bons souvenirs et de revivre les émotions qu’on a vécues durant cette belle aventure», conclut celui qui co-détient toujours le record de 315 matchs disputés dans l’uniforme des Rouges avec Éric Plante.
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