HOCKEY. Maxime Comtois est déjà passé à autre chose. Alors que la poussière retombe sur l’épisode de cyberintimidation dont il a été victime en marge de sa participation au championnat mondial de hockey junior disputé à Vancouver, l’attaquant étoile de 19 ans se sent d’attaque pour aider les Voltigeurs dans leur quête de rafler les grands honneurs.
De retour à Drummondville depuis quelques jours, Comtois a rencontré les représentants des médias locaux et nationaux pour la première fois depuis les incidents du 2 janvier dernier, après la fameuse défaite en prolongation du Canada contre la Finlande en quart de finale du prestigieux tournoi. Affichant un air serein, le jeune homme a fait preuve de résilience et de maturité dans ses propos.
«Ce n’était pas super le fun à vivre, mais ça fait partie de la business du sport. Je ne suis pas le premier à qui ça arrive, ni le dernier. Je ne souhaite pas ça à personne, mais à l’ère des médias sociaux, ça arrive trop souvent. Maintenant, ça fait partie de mon bagage d’expérience. Je vais être mieux préparé si ça arrive plus tard», a lancé le capitaine d’Équipe Canada junior devant la douzaine de journalistes et cameramen l’entourant.
C’est alors qu’il se dirigeait vers l’hôtel de l’équipe après le match que Comtois a pris connaissance des attaques et des menaces à son endroit. «J’ai essayé de ne pas lire ce qui se disait, de rester le plus loin possible de ces commentaires, a-t-il raconté. J’ai fermé tous mes comptes rapidement. Je ne voulais pas faire subir ça à ma famille. Ils ont trouvé ça difficile. Pour ma part, j’ai confiance en mes moyens. Je sais ce que je suis capable de faire, peu importe ce que les gens disent de moi. Ce n’est pas quelque chose qui m’atteint.»
Profitant de sa mésaventure pour dénoncer la cyberintimidation dans un message publié sur Twitter quelques jours après le tournoi, Comtois a encouragé toute personne victime de cette situation à en parler et à aller chercher de l’aide. «Dans le sport en général, on vit déjà beaucoup de pression. On essaie de faire notre travail du mieux qu’on peut. C’est dur pour des jeunes de vivre des épreuves comme ça. Comme tout le monde, on vit des défaites, mais en tant qu’athlète, on vit ça sur un gros plateau. Les médias sociaux font partie de notre quotidien. Tout le monde peut y écrire ce qu’il veut : certains nous aiment, d’autres non. C’est à nous de bien gérer ça. Il y a plusieurs solutions pour contrer ça et des ressources pour nous aider. En tant qu’athlète, il faut se faire une carapace et apprendre à vivre avec ça.»
Le jeune homme originaire de la banlieue sud de Montréal a apprécié l’appui des organisations de Hockey Canada, des Voltigeurs et des Ducks d’Anaheim dans les jours qui ont suivi. Il a également reçu des témoignages d’encouragement de plusieurs personnalités du milieu du hockey, dont nul autre que Sidney Crosby.
«C’est mon idole! Ça m’a fait chaud au cœur d’avoir une discussion avec lui. Il a pris de mes nouvelles. Quand tu t’attaques à un joueur de hockey, tu t’attaques à la planète hockey au complet. Pour chaque mauvais commentaire, j’ai reçu 15 bons commentaires. Tout le monde était derrière moi. Ça a été dur durant les 24 premières heures, mais ensuite, ça a été quand même facile de passer au travers ça», a-t-il confié.
Malgré ce triste épisode, l’ex-vedette des Tigres de Victoriaville répéterait l’expérience du championnat mondial junior n’importe quand. «La pression, on va toujours en avoir partout. C’est un des plus gros tournois au monde. Chaque joueur espère y participer. J’ai vécu une expérience inoubliable. Si c’était à recommencer, je sauterais les deux pieds dedans. Malgré le mauvais côté, c’est le fun de jouer avec cette pression.»
Au sujet du fameux tir de punition stoppé par le gardien Ukko-Pekka Luukkonen en prolongation, Comtois s’est fait philosophe. «J’avais une feinte en tête. Je vais probablement la réessayer. Ce n’est pas la première ni la dernière fois que je la manque, même si cette fois-là a fait plus mal. C’était un événement parmi d’autres dans ce match. Ce n’est pas seulement là que ça s’est joué. Il faut donner le crédit à la Finlande. Ils ont joué un excellent match, ils étaient dû pour gagner et ils ont eu de la chance. Tout ça fait partie de mon expérience aujourd’hui.»
Prêt à renouer avec l’action
Blessé à une épaule pendant le tournoi, Maxime Comtois a été rapatrié à Anaheim par les Ducks afin d’y subir des examens médicaux. Ce séjour de deux semaines en Californie aura permis à la tempête de se calmer.
«Les Ducks m’ont offert un soutien, mais ils m’ont aussi laissé respirer. Je me suis remis de mes émotions. J’ai été en contact avec ma famille, j’ai relaxé et j’ai guéri ma blessure. Ça m’a permis de passer à autre chose et de mettre tout ça derrière moi. Je peux maintenant me concentrer sur la fin de ma saison avec les Voltigeurs.»
Alors que son état de santé continue d’être évalué sur une base quotidienne, Comtois espère effectuer un retour au jeu dès vendredi soir, pour le duel attendu contre les Huskies de Rouyn-Noranda.
«Je pense que le reste de la saison va être vraiment excitant. On a une excellente équipe. Je n’ai pas joué beaucoup avec les Voltigeurs cette saison, mais je suis toujours resté proche de l’équipe. J’étais en contact avec plusieurs joueurs et entraîneurs. L’équipe est sur une bonne séquence. On joue de la bonne manière. Ça va être important de jouer du hockey de séries pour finir l’année du bon pied», a conclu celui qui a amassé sept points, dont trois buts, en cinq parties avec les Voltigeurs.
Les attaquants Cédric Desruisseaux et Pavel Koltygin pourraient également s’amener en renfort vendredi s’ils sont suffisamment rétablis de leur blessure.