PROCÈS. Lors son témoignage devant le jury, l’agente Louise Charbonneau a affirmé avoir révélé la présence de sang, grâce à un test présomptif, sur le corps de Félix Pagé. Ce test s’est effectué le 25 mai 2017, peu après l’arrestation de l’accusé.
«Nous utilisons un test présomptif, nommé le test Bluestar, afin de faire la recherche de sang humain qui serait invisible à l’œil nu. Nous avons vaporisé une substance liquide sur le suspect et nous avons fermé les lumières de la pièce. En présence de sang, il y a une réaction luminescente», a expliqué au jury la technicienne en scène de crime.
Le test, qui a été fait lors de l’arrestation du suspect, s’est révélé positif. Elle a observé la présence de sang sur les mains, les bras, les jambes et les pieds de Félix Pagé. Mme Charbonneau a donc prélevé un total de six échantillons de sang, qu’elle a ensuite remis à l’enquêteur Christian Bernier pour fin d’analyse, lequel sera prochain témoin.
De plus, après avoir remarqué une tache rougeâtre sous un ongle, l’agente Charbonneau a prélevé trois ongles au suspect qu’elle a déposés dans une enveloppe pour fin d’expertise.
Puisque le test Bluestar doit se faire sans vêtements, Mme Charbonneau a pu observer une coupure sur le pectoral gauche de Félix Pagé ainsi que plusieurs éraflures sur le haut de son corps.
Louise Charbonneau, experte en identification d’empreintes digitales, a aussi contre-vérifié les identifications d’empreintes digitales de Christian Cantin, lesquelles étaient toutes positives.
Félix Pagé, qui se représente maintenant sans avocat, procédera à son contre-interrogatoire demain au Palais de justice de Drummondville.
Doute sur le processus scientifique
Lors d’un contre-interrogatoire, en début de journée le jeudi 17 janvier, Félix Page a mis en doute le processus scientifique d’identification des empreintes digitales.
L’accusé, vêtu d’une chemise et d’une cravate, a indiqué au jury que selon de récentes études, il est «désormais admis mondialement que l’identification d’empreintes digitales n’est pas une constatation triviale et évidente d’un fait de la nature. Ce processus scientifique est plutôt sujet à une opinion d’expert, donc subjectif». Il a affirmé avoir trouvé cette information en fouillant des études scientifiques.
Pascal Bernier, témoin de la Couronne et expert en identification d’empreintes digitales, a indiqué ne pas connaître l’existence de ces études.
C’est l’agent Christian Cantin qui avait identifié une empreinte, prélevée en laboratoire sur un bout de ruban adhésif, appartenant à Félix Pagé. Elle avait été contre-vérifiée, avec succès, par Pascal Bernier.
Félix Pagé, qui a défait les couettes dans ses cheveux, a tenté de semer le doute auprès du jury. Il a remis en question la technique utilisée par M. Bernier, soit l’identification d’une empreinte digitale avec une photographie de celle-ci.
«Est-ce qu’on n’aurait pas une meilleure garantie avec un préleveur d’empreinte plutôt qu’avec une photo de celle-ci?», a demandé M. Pagé en contre-interrogatoire.
«On travaille beaucoup plus avec des photos qu’avec des préleveurs. Les photos sont plus nettes, plus claires et donc plus faciles à lire. Les photographies sont une amélioration en fait», a rétorqué sans hésitation Pascal Bernier.
Ce contre-interrogatoire a duré plusieurs heures.