ENVIRONNEMENT. Interpellé par un botaniste qui priait la Ville de Drummondville d’agir pour assurer la protection d’une forêt ancienne en vente à proximité des bureaux d’Hydro-Québec, le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, martèle que la forêt sera toujours protégée.
Il y a quelques jours, le botaniste Jasmin Roy implorait la Ville d’acquérir une forêt pour assurer la cohérence de sa vision en matière environnementale. La pancarte indiquant que le terrain en question est à vendre est visible à l’angle du chemin du Golf et du boulevard Patrick, à Drummondville. Selon le directeur du cabinet du maire, Mathieu Audet, le boisé en question est à vendre pour la somme de 330 000$. Joint au téléphone en France, le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, a insisté sur le fait que la forêt n’est pas menacée, même si la Ville n’acquiert pas le terrain appartenant à Hydro-Québec.
«C’est un territoire zoné vert, on ne peut pas développer ça avec de l’immobilier, a-t-il tenu à préciser. Ça prend l’approbation municipale et l’approbation la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ). Il n’y a aucun danger pour cette zone. Quand on dit qu’on pense qu’il y aura des condos bâtis là un jour; soit on ne connaît pas le système ou on veut simplement faire peur au monde pour rien.»
Tout en rappelant les orientations de la ville à l’égard de l’environnement, Alexandre Cusson a assuré qu’il veut faire en sorte que le boisé en vente obtienne la certification de réserve naturelle comme c’est le cas du Boisé de la Marconi. Il estime d’ailleurs qu’il est erroné de croire que la Ville de Drummondville ne veut pas protéger ses différentes forêts. Le maire en voulait au botaniste Jasmin Roy qui sonnait l’alarme, il y a quelques jours, pour protéger la forêt mise en vente par Hydro-Québec
«Il n’y aura pas de dérogation pour l’acquéreur du terrain qui va le faire en connaissance de cause. Il n’y aura pas de développement là […]. Il est marqué qu’il veut sonner l’alarme, mais quelle alarme? C’est quoi le danger? Quand on sonne une alarme et qu’il n’y a pas de danger, on peut recevoir une amende avec les pompiers. Pour moi, c’est la même affaire avec ce terrain-là», a assuré le maire de Drummondville.
L’Express n’a pas été en mesure de parler aux responsables du dossier chez Hydro-Québec, avant l’heure de tombée.
Stupeur
Par ailleurs, Alexandre Cusson a répété ses intentions dans le dossier de la Forêt Drummond, en guise de réponse à la lettre du lecteur Gilles Bugeaud publiée dans l’édition du 9 janvier de L’Express. Le maire ne cachait pas sa stupeur après avoir lu que le lecteur soulevait le fait que Drummondville devait «faire sa part» pour la Forêt Drummond.
Irrité à ce sujet, en raison des nombreux appels de citoyens inquiets reçus à la Ville après la publication de la lettre ouverte et de l’article de L’Express «Un botaniste sonne l’alarme», le directeur du cabinet du maire, Mathieu Audet, a organisé une entrevue avec Alexandre Cusson, en mission en Europe pour l’Union des municipalités du Québec, pour remettre les pendules à l’heure. Rappelons qu’en août dernier, la MRC de Drummond a adopté une résolution visant l’achat de la Forêt Drummond au coût de 5,4 M$.
«Je le répète : est-ce qu’on aurait pu démontrer autrement notre volonté de protéger la Forêt Drummond que de la façon qu’on l’a faite cette année, s’est questionné Alexandre Cusson. On l’a acheté pour la soustraire à toute spéculation. On a mis en place un processus pour créer un parc naturel régional. Ç’a ne s’est jamais vu avant. On n’en a jamais fait autant que lors de la dernière année pour protéger la Forêt Drummond.»