PROCÈS. Lors de son témoignage devant le jury, Christian Cantin a confirmé avoir identifié une empreinte digitale appartenant à l’accusé, Félix Pagé. Elle a été prélevée sur le réfrigérateur dans lequel le corps de Roland Baker a été découvert.
Le procès de Félix Pagé, accusé du meurtre de Roland Baker et d’outrage au cadavre, a repris lundi matin au Palais de justice de Drummondville. Christian Cantin, expert en identification d’empreintes digitales et en identification de traces de pas, a poursuivi son témoignage devant une salle bondée.
Selon les analyses et les conclusions de M. Cantin, une empreinte digitale appartenant à Félix Pagé a été retrouvée sur la porte du réfrigérateur, à une distance d’environ quatre centimètres de la vis qui retenait la porte.
«Je suis d’avis que l’empreinte R1, celle qui se situait sous la vis, a été faite par le doigt #6, donc le pouce de la main gauche de l’accusé. Selon la position, le pouce aurait pu servir d’appui pour fixer la vis dans le frigidaire. Par contre, je demeure prudent en affirmant cela», a lancé le témoin expert devant une salle de cour bondée.
Le technicien en scène de crime a expliqué au jury toute la démarche scientifique qui lui a permis de faire l’identification de l’empreinte. Il a également dit que les identifications d’empreintes digitales sont toujours contre-vérifiées par un collègue, sinon elles ne peuvent pas être confirmées.
Puis, une empreinte digitale appartenant à l’accusé a été trouvée sur un verre d’eau qui était à côté d’une perceuse et d’une boîte de mèches.
Pendant le témoignage, Félix Pagé, assis dans le box des accusés, observait attentivement les photos tirées de la preuve qui servaient à appuyer les dires de M. Cantin.
Des traces de pas appartenant à l’accusé
Le technicien en scène de crime a aussi confirmé avoir trouvé des traces de pas au premier étage de la résidence de la victime. Selon son analyse, les traces ont été associées à une paire de bottes appartenant à l’accusé. Les bottes ont été saisies chez Félix Pagé par un agent de la Sûreté du Québec. Encore une fois, Christian Cantin a décrit en détail au jury les démarches qui lui ont permis d’associer les traces de pas retrouvées sur la scène de crime à la paire de bottes appartenant à l’accusé.
«Certaines caractéristiques accidentelles, qui correspondent au vécu de la botte, se retrouvent sur la trace de pas ainsi que sur la semelle des bottes de l’accusé», a témoigné Christian Cantin. Ce dernier s’est assuré que les traces de pas recueillies ne correspondaient pas à des souliers appartenant à la victime.
Contre-interrogatoire de Félix Pagé
Après que la procureure de la Couronne eut terminé avec son témoin, Félix Pagé, qui se représente maintenant seul, a contre-interrogé Christian Cantin. Il a insisté sur les objets de démolition qui se trouvaient dans la maison de la victime.
«Vous n’avez pas pensé à relever les empreintes sur les objets que la personne a mis devant le frigidaire?», a lancé arrogamment Félix Pagé au technicien de scène. Rappelons qu’un tas d’objets bloquait la porte du frigidaire dans lequel le corps se trouvait.
M. Cantin a simplement répondu que «le choix des objets à expertiser revient à l’enquêteur de scène».
Le contre-interrogatoire s’est étiré sans toutefois révéler de nouvelles informations.
Le procès se poursuit demain.