PROCÈS. Le 23 mai 2017, Félix Pagé est entré en contact, via la messagerie texte de son iPhone, avec deux amis dans le but de leur «offrir une job». Ce dernier leur offrait 500$ pour «ramasser de la scrap» au 57 rue Plamondon, selon les textos lus en cour.
Le premier témoin à se présenter devant le jury en ce mercredi au Palais de justice de Drummondville, pour le jour 2 du procès de Félix Pagé, était un policier de la Sûreté du Québec faisant partie de la division des crimes technologiques. Celui-ci est venu déposer une preuve contenant des textos extraits du cellulaire de Félix Pagé.
Le 23 mai 2017, lendemain du décès de Roland Baker, Félix Pagé a écrit à ses amis avoir obtenu un contrat de démolition au 57 rue Plamondon, qui était l’adresse du domicile de Roland Baker. Il a également envoyé un texto à un de ses amis : «J’ai besoin de toi, il faut que ça sorte».
Parmi les messages textes lus par le témoin, certains font mention de la soirée du 22 mai 2017 alors que Félix Pagé s’est déplacé près de Repentigny pour aller chercher son ex-conjointe. Les messages textes démontrent une relation en dents de scie entre les deux.
Le deuxième témoin a s’être présenté devant le jury aujourd’hui était Audrey Verreau, l’ex-amie de cœur de l’accusé.
Audrey Verreau témoigne en cour
En attendant l’entrée d’Audrey Verreau dans la salle de cour, Félix Pagé avait les yeux rivés sur la porte puis prenait de grandes respirations. Cette dernière a entretenu une relation avec Félix Pagé entre le 31 octobre 2015 et l’hiver 2017. Le couple a habité ensemble au 48A rue Plamondon à Drummondville, un appartement situé en diagonale de la maison de Roland Baker. Avant cela, Audrey Verreau résidait à Repentigny, mais elle est déménagée dans la région avec M. Pagé puisque ce dernier voulait se rapprocher de sa famille, à la suite du décès de sa jeune sœur.
Audrey Verreau est entrée dans la salle d’audience la tête basse, sans regarder l’accusé.
Elle a confirmé avoir demandé à Félix Pagé de venir la chercher près de Repentigny puisque sa colocataire l’avait expulsé de leur logement, où elle a résidé après sa séparation avec M. Pagé. Vers 23h le 23 mai 2017, ils ont pris la route vers Drummondville pour finalement aller à l’appartement de Félix Pagé, situé au 48A rue Plamondon.
Vers 2h ou 3h dans la nuit, selon le témoignage de Mme Verreau, Félix Pagé a quitté l’appartement et «il serait revenu vers 5h du matin».
«Nous nous sommes réveillés vers 4h en après-midi le lendemain (23 mai 2017). J’avais envie d’aller à la crémerie, mais Félix a eu un appel des policiers. Il a dû se rendre les rencontrer», a-t-elle raconté.
La Couronne a demandé à son témoin de faire la lecture des messages textes déposés comme preuve un peu plut tôt dans la journée. À ce moment, Félix Pagé s’est levé de son banc et a lancé d’une voix forte : «Excusez-moi, monsieur le juge…». Le juge l’a interrompu avant même qu’il puisse terminer son intervention et il lui a ordonné de se taire et de s’asseoir.
Au retour de la pause du dîner, Me Marion Burelle, l’avocat de la défense, a contre-interrogé Audrey Verreau. Il a insisté pour savoir si Félix Pagé avait un comportement anormal durant la journée du 23 mai 2017. «On s’est obstiné un peu le matin, mais je n’ai rien remarqué d’anormal dans son comportement», a déclaré la témoin, avant de fondre en larmes et de se dire «plus capable d’être ici».
Des textos envoyés à Baker
La preuve déposée par la Couronne démontre enfin que Félix Pagé a envoyé des textos à un contact nommé «Baker». À 17 h 11, le 24 mai 2017, il a écrit : «Hey! Si tu vois mes messages s.t.p réponds mon ami. Ta maison est encerclé de banderoles… Qu’est-ce qui se passe?». Puis à 19 h, M. Pagé envoie au même contact : «J’espère que t’es correct […].»