HOCKEY. Olivier Rodrigue s’apprête à devenir le gardien le plus victorieux dans l’histoire des Voltigeurs de Drummondville. Détenteur du record d’équipe depuis 17 ans, Jean-François Racine surveille la situation avec beaucoup d’intérêt.
En décrochant sa 69e victoire en carrière, le week-end dernier, Rodrigue a dépassé Louis-Philip Guindon au deuxième rang et n’est plus qu’à un seul succès d’égaler la marque de 70 gains en saison régulière de Racine. Au cours des derniers jours, ce dernier a contacté l’auteur de ces lignes dans le but de féliciter Rodrigue et du même coup lui souhaiter une belle fin de saison ainsi qu’une carrière à la hauteur de son talent.
«Avant de lire l’article de L’Express, je ne savais même pas que c’était moi qui détenais ce record-là! C’est quelque chose de spécial, puisque l’organisation existe depuis plus de 35 ans. C’est d’autant plus flatteur d’être battu par un gardien de la trempe d’Olivier Rodrigue, qui possède un bel avenir chez les professionnels», a expliqué Racine, qui tentera d’assister au match de dimanche au Centre Marcel-Dionne si son emploi du temps lui permet.
«Je trouve ça important de le féliciter. Je me mets à sa place et j’aurais apprécié un tel geste. Je lui souhaite une carrière à la hauteur de son talent.»
L’ancien gardien de 36 ans n’a pas caché son admiration devant les prouesses de l’espoir des Oilers d’Edmonton devant le filet des Rouges.
«Il possède un beau potentiel. Je suis particulièrement impressionné par sa technique et sa constance. Plus ça va, plus les gardiens excellent techniquement. À l’époque, on était plus croches! J’ai aussi remarqué la confiance qu’il dégage : il semble toujours en contrôle. Ça déteint nécessairement sur ses coéquipiers, qui ne jouent pas sur les talons devant lui. S’il continue d’y mettre les efforts nécessaires, il est promis à une belle carrière.»
Aux portes de la LNH
Ayant amorcé sa carrière junior dans l’organisation des Wildcats de Moncton, Jean-François Racine a été échangé aux Voltigeurs en 1999. Le produit des Cantonniers de Magog a défendu la cage drummondvilloise durant trois saisons, jusqu’en 2002. Il détient toujours quelques records d’équipes, incluant un blanchissage de 45 arrêts.
«Ces derniers jours, je me suis rappelé de bons souvenirs de mes années juniors, comme ma participation au match des étoiles ou mon titre de joueur défensif par excellence dans la LHJMQ. J’ai surtout pensé à mes anciens coéquipiers. Je me suis demandé ce qu’ils font aujourd’hui», a exprimé Racine.
Choix de troisième ronde des Maple Leafs de Toronto en 2000, Racine a évolué durant quelques saisons dans les filiales du club, principalement dans la Ligue américaine. En plus de disputer trois matchs hors-concours dans la LNH, il a été rappelé par les Leafs pour une partie en saison régulière. C’était en novembre 2006, lorsqu’il a secondé Jean-Sébastien Aubin sur le banc lors d’un match contre les Canadiens de Montréal au Centre Air Canada.
«Ça coïncidait avec l’intronisation de Patrick Roy au Temple de la renommée, a-t-il raconté. C’est un beau souvenir, mais sur le coup, tu ne profites pas assez du moment, car tu penses que ça va revenir dans le futur. Avoir su, j’en aurais profité plus que ça! Mais avec du recul et de la maturité, je suis fier de ce que j’ai accompli durant ma carrière. Je n’ai aucun regret.»
Originaire de Roxton Falls, Racine demeure aujourd’hui à Saint-Bonaventure, près de Drummondville. Celui qui exerce le métier de monteur de lignes chez Hydro Québec a accroché ses patins il y a cinq ans, après quelques saisons passées dans les rangs seniors québécois.
«J’aimerais aller voir jouer les Voltigeurs plus souvent, mais avec mon travail, ce n’est pas toujours évident. Ils ont vraiment une belle équipe cette année. Je leur souhaite d’aller aussi loin que possible en séries», a conclu Jean-François Racine.