(NDLR : Dans le cadre du 10e anniversaire de la conquête de la coupe du Président par les Voltigeurs de Drummondville, L’Express propose à ses lecteurs une série d’entrevues avec des acteurs-clés de l’unique édition championne dans l’histoire de la concession.)
Le 7 janvier 2009, Marco Cousineau apprenait qu’il était échangé aux Voltigeurs de Drummondville. Même s’il quittait Baie-Comeau avec des sentiments mitigés, Cousineau est devenu l’une pièce maîtresse de son équipe dans la conquête de la coupe du Président, un moment qu’il n’oubliera jamais.
Démoralisé et incertain de son utilisation future, Marco Cousineau a connu des moments difficiles suite à la transaction qui l’a amené à Drummondville. «Il n’y a pas beaucoup de gens qui le savaient, mais c’était difficile pour moi au début. J’avais demandé une transaction au Drakkar, mais on ne m’avait jamais averti qu’il y avait de l’intérêt. Les Voltigeurs avaient déjà Antoine Tardif alors je ne savais pas trop à quoi m’attendre», rapporte-t-il d’entrée de jeu.
Au fil des semaines, Cousineau devient de plus en plus à l’aise avec sa nouvelle équipe, si bien qu’il devient l’homme de confiance de l’entraîneur Guy Boucher pour amorcer les séries éliminatoires.
Objectif coupe du Président
Après avoir terminé la saison au premier rang du classement général avec une saison record de 54 victoires, les Voltigeurs remportent leurs douze premières rencontres éliminatoires avant de faire face à un défi de taille lors de la finale : les Cataractes de Shawinigan.
«La série finale a été spéciale. Shawinigan avait une très bonne équipe. Ils étaient gros, grands, forts et ils savaient jouer au hockey. On savait très bien que ça allait être difficile», se souvient celui qui a été repêché par les Ducks d’Anaheim en 2008.
Après avoir pris les devants 3 à 1, les Voltigeurs perdent deux rencontres consécutives et doivent jouer un match ultime à la maison.
Pour Marco Cousineau, il n’a jamais été question de perdre ce match, particulièrement après avoir accordé un but en prolongation dans la rencontre précédente sur un tir qu’il aurait bien aimé revoir. «Je savais que j’avais laissé passer un mauvais but à Shawinigan et je voulais absolument me racheter, confie celui qui était âgé de 19 ans, à l’époque. J’étais prêt pour ce match-là et je savais qu’on allait en tirer une bonne».
Lors de cette rencontre, Cousineau connaît l’une des meilleures performances de sa carrière en bloquant 45 des 47 tirs dirigés vers lui, permettant du même coup à son équipe de soulever la coupe du Président pour la première fois de son histoire. Toutefois, hors de question d’en faire une victoire personnelle. «On m’avait amené à Drummondville pour que je fasse la job et je l’ai faite. Par contre, je n’aurais jamais pu le faire sans l’aide de mon équipe. Les gars ont joué toute une série et on méritait de gagner», souligne-t-il.
D’ailleurs, le travail pour cette rencontre avait commencé quelques mois auparavant avec l’acharnement de Guy Boucher. «Honnêtement, je n’avais pas été habitué à travailler aussi fort lors des pratiques et Guy Boucher m’avait rencontré parce qu’il voyait que j’avais la mine basse. Je me souviens quand il m’a dit que tous ces entraînements seraient utiles le jour où j’aurais une quarantaine de lancers et que mon équipe aurait besoin de moi. Je n’y croyais pas vraiment, mais, au final, il a eu raison», concède l’ex-cerbère de 29 ans.
Somme toute, la saison 2008-2009 de Cousineau n’aura pas été de tout repos, mais «ça en valait la peine», selon le principal intéressé. Celui-ci avoue même avoir des frissons quand il en parle, dix ans plus tard. «Je sais que ce n’est pas la coupe Stanley, mais c’est des moments qui restent à jamais. Que ce soit la magie de la fièvre des séries à Drummond, les buts de Yannick Riendeau ou le filet désert de Cédric Lalonde-McNicoll, tout est là pour rester», déclare-t-il avec nostalgie.
Auteur d’une moyenne de but alloué de 2,44 et un pourcentage d’efficacité de .910 durant les séries du printemps 2009, Cousineau a ensuite été proclamé gardien par excellence du tournoi de la coupe Memorial, à Rimouski. L’année suivante, il est retourné en finale de la coupe du Président dans l’uniforme des Sea Dogs de Saint-Jean.
Qu’advient-il de Marco Cousineau ?
Après une brillante carrière au niveau junior, le natif de Les Cèdres, près de Montréal, a passé trois saisons à faire la navette entre la Ligue américaine de hockey et la Ligue de la côte est.
Victime d’une blessure à la fin de sa troisième année de contrat avec les Ducks, Marco Cousineau se rend à l’évidence : il est temps de rentrer à la maison. «J’ai eu une blessure et ç’a vraiment été le dernier clou dans le cercueil. C’était la fin de mon rêve et j’avais le goût de revenir chez nous et de voir mon monde. Honnêtement, j’étais écœuré», confesse-t-il.
À son retour, Marco Cousineau poursuit sa carrière avec les Vikings de Trois-Rivières dans la Ligue nord-américaine de hockey. Après une tumultueuse fin avec la formation trifluvienne, Cousineau termine sa carrière en remportant les séries éliminatoires en 2018, dans l’uniforme des Blackhawks de Sorel-Tracy.
«J’ai accroché mes patins après la victoire finale et je pense que c’est la fin. J’ai donné beaucoup de temps pour le hockey et je veux passer du temps avec ma famille. J’ai la chance d’avoir deux beaux enfants et une blonde extraordinaire qui m’a supporté pendant toutes ces années. Je veux lui rendre la pareille», conclut celui qui travaille maintenant à temps plein pour l’entreprise familiale, en compagnie de son père et de son frère.
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