HALTÉROPHILIE. Sébastien Groulx a atteint les plus hauts sommets de l’haltérophilie durant sa carrière, qui l’a conduit jusqu’aux Jeux olympiques de Sydney, en 2000. Ce que plusieurs ignorent, c’est que cette formidable aventure a pris naissance dans le gymnase de l’école secondaire Jean-Raimbault, il y a 30 ans.
Après avoir déménagé d’Acton Vale à Drummondville, Sébastien Groulx fait son entrée à l’école de la rue Pelletier en 1988. C’est là qu’il découvre l’haltérophilie lors d’une démonstration de ce sport sur l’heure du dîner. Dernièrement, l’ex-athlète de 44 ans a eu l’occasion de revenir là où tout a commencé, lors de son intronisation au fameux Mur de la culture de l’école Jean-Raimbault.
«C’est un très grand honneur pour moi d’être ici. De revenir dans cette ville, cette école et ce gymnase, là où j’ai fait mes débuts et où j’ai passé la majeure partie de ma carrière, ça fait une belle boucle. L’haltérophilie, c’est tellement un beau sport. J’en fais toujours la promotion. Je suis fier de voir la renaissance de ce sport depuis quelques années à Jean-Raimbault», a commenté Sébastien Groulx lorsque rencontré par L’Express.
«À l’époque, j’arrivais dans une plus grosse école et une plus grosse ville, a-t-il poursuivi. Je n’avais pas vraiment d’amis. Je voulais m’impliquer, trouver des intérêts et me faire des amis. C’est tout bonnement arrivé sur l’heure du midi, quand j’ai assisté à une démonstration d’haltérophilie. J’ai tout de suite trouvé que ça avait l’air le fun. Je me suis inscrit dans l’espoir de m’intégrer dans ma nouvelle école.»
Rapidement, l’entraîneur Marc Durocher a constaté que son nouveau protégé possédait des qualités impressionnantes dans cette discipline. «J’ai progressé très vite à mes débuts. Ç’a rapidement déboulé en l’espace d’un an. J’ai connu de bons résultats. J’ai gagné les Jeux du Québec en 1989. C’est ce qui m’a donné envie de continuer jusqu’aux Jeux olympiques. Ensuite, il y a eu les championnats canadiens, les Jeux du Canada puis les championnats du monde junior.»
«J’ai bien été développé et préparé par Marc Durocher pendant mes premières années. Quand j’ai déménagé à Brossard, le gros du travail était fait. Il me restait juste quelques technicalités au niveau de l’entraînement pour aller chercher les quelques kilos qui me manquaient pour ma qualification olympique.»
En 1992, alors qu’il était âgé de seulement 18 ans, Groulx passe bien près d’obtenir son laissez-passer pour les Olympiques de Barcelone. Le Drummondvillois continue de parfaire sa technique et d’augmenter ses charges jusqu’en 1996, quand il est désigné comme substitut pour les Jeux d’Atlanta. Puis, en 2000, il devient l’unique haltérophile masculin à représenter le Canada à Sydney, où il termine en 15e position dans la catégorie des 69 kg grâce à une performance totale de 297,5 kg.
«Ce fut un chemin très difficile pour me rendre aux Olympiques. D’avoir réussi à atteindre mon objectif, c’est une grande fierté. J’espère que ça puisse inspirer les jeunes. Ça leur démontre qu’il y a plusieurs chemins qui existent pour se rendre au plus haut niveau. Mon chemin n’est pas nécessairement le meilleur ni le pire, mais ça me fait plaisir de le partager avec eux», a expliqué celui qui a également participé aux Jeux du Commonwealth, aux Jeux panaméricains ainsi qu’au championnat du monde à plusieurs reprises avant de prendre sa retraite en 2006, après une brillante carrière de près de 20 ans sur la scène internationale.
Pas seulement de la force brute
Lors de cette intronisation, on a également pu assister à quelques démonstrations de membres du club d’haltérophilie des Voltigeurs. Le jeune Louis Durocher, fils de l’entraîneur Marc Durocher, était notamment en action. «Louis me semble un athlète sérieux. Non seulement il possède un talent de base, mais il met les efforts nécessaires à l’entraînement et il a une très belle technique. C’est le secret pour avoir de bonnes performances. Je suis certain qu’il va continuer de s’améliorer. S’il continue à persévérer, il est voué à un bel avenir en haltérophilie. Il ne faut pas qu’il lâche, même dans les moments les plus difficiles», a fait valoir Sébastien Groulx.
Selon le nouvel intronisé, l’entraînement doit occuper une place prédominante dans la vie d’un haltérophile. «En compétition, on n’est que quelques minutes sur un plateau. Le gros du travail se fait donc avant. Tu dois être sérieux et assidu à l’entraînement. L’haltérophilie, ce n’est pas seulement de lever des poids lourds. Ça prend aussi des qualités athlétiques comme de la flexibilité, de la rapidité et de la coordination. Il faut savoir doser tout ça. C’est souvent un tout, et non pas seulement la force brute, qui vont faire en sorte que tu vas te rendre loin. Moi-même, je n’étais pas le plus fort, mais j’étais un athlète complet. C’est ce qui m’a permis de réussir.»
Résidant aujourd’hui à Brossard, Sébastien Groulx travaille comme infirmier de nuit à l’urgence de l’hôpital Charles-Lemoyne de Longueuil. Sa conjointe Karine Turcotte est la sœur de l’haltérophile Maryse Turcotte, qui a participé aux Jeux olympiques et qui est aujourd’hui gérontopsychiatre à l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville.
Sans surprise, Sébastien Groulx a transmis son goût du sport à ses enfants. Son fils de 19 ans, William, pratique la danse à un haut niveau tandis que sa fille de 12 ans, Rebeka, est membre de l’équipe nationale jeunesse en gymnastique.
«On est une famille très occupée, mais on gère bien notre temps. Les soins infirmiers, c’est une profession qui me passionne. Ça ressemble un peu à l’haltérophilie. Il y a beaucoup d’adrénaline et on ne sait jamais ce qui nous attend d’une journée à l’autre. Le sport et la santé, ce sont deux domaines qui ont toujours fait partie de ma vie», a conclu celui qui s’implique au sein du conseil d’administration du club d’haltérophilie Fortius de Brossard ainsi que dans le club de gymnastique Gym-Richelieu.