Attention, le stress de la période des Fêtes est redoutable

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Par Jean-Pierre Boisvert
Attention, le stress de la période des Fêtes est redoutable
(Photo : DepositPhoto)

SANTÉ ­– La période frénétique que l’on appelle le temps des Fêtes dissimule souvent une réalité physiquement et psychologiquement exigeante qu’il faut savoir gérer, sous peine d’en subir un stress malveillant, voire contagieux.

On veut tout bien faire, trouver les cadeaux appropriés, préparer le meilleur repas, avoir la volonté de l’harmonie et la quête de l’idéal, faire le ménage pour que l’heure des retrouvailles soit une réussite, mais l’envers du tableau décrit une occurrence qui n’est pas négligeable.

Le psychologue drummondvillois Charles Châteauneuf est bien placé pour reconnaître ce que peut déclencher la frénésie de Noël. «C’est sûr que c’est une période intense. On veut faire plaisir à tout le monde et il y a plusieurs sources de stress, notamment des conflits non-réglés qui surgissent dans ce type de circonstances. Je le vois au sein de ma clientèle, il y a une augmentation des problèmes durant cette période de fin d’année. Il y a beaucoup d’irritabilité. Sans parler de dépression comme telle, on dénote davantage de périodes dépressives. La fatigue fait son apparition, ce qui n’aide pas les tensions familiales, le tout étant exacerbé par le manque de sommeil et les excès d’alcool. Il faut être conscient de ses limites personnelles et apprendre à se respecter», soumet-il.

Autre petit problème : les dettes qui s’accumulent. Peut-on au moins dire qu’elles sont évitables? «Pas tant que ça, l’humain demeure l’humain» rétorque M. Châteauneuf en guise d’excuse, pour expliquer qu’encore une fois «on veut tout faire pour le mieux».

Une chose est certaine, c’est une période qui pèse lourd sur les épaules de nombreuses personnes.

Comme le faisait remarquer un article de l’Agence Science-Presse, le mal de vivre, les soucis financiers et familiaux, les énervements et les susceptibilités ne sont pas les seuls facteurs en cause. Il y a aussi la solitude «qui agit sur notre corps un peu comme l’attaque d’un tigre aux dents de sabre qui n’arrive jamais, mais auquel notre système immunitaire se prépare. La solitude n’est pas forcément synonyme d’isolement. On peut se sentir seul au sein d’une grosse famille».

Il est assez étonnant de constater que ce stress peut être contagieux, c’est-à-dire se transmettre à d’autres membres de la réunion de famille. Plusieurs professionnels de l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) affirment que cette contagion du stress, aussi appelée «résonance», est étudiée sérieusement. «Plus l’individu stressé est proche de nous, plus il résonne chez nous. Mais même le stress d’un étranger peut être en partie communicatif», est-il rapporté.

Quelques conseils

La présidente de l’OPQ, Dre Christine Grou, psychologue, y va, dans une chronique du Journal de Montréal, de quelques conseils pour profiter pleinement de ce temps de l’année.

Réfléchissez à ce dont vous avez réellement envie : il est bon de s’arrêter pour se demander ce dont on a vraiment envie et avec qui on souhaite passer ces moments privilégiés.

Planifier pour économiser : on parle d’une planification qui nous permettra d’économiser de l’énergie. Vous recevez la famille élargie pour un souper durant les Fêtes ? En planifiant et se préparant un peu à l’avance, le tout devient souvent moins stressant… et beaucoup plus agréable.

Des objectifs (et un budget !) réalistes : il est préférable de se fixer un budget réaliste afin d’éviter un stress financier non seulement avant, mais aussi pendant, et après les fêtes !

Place aux moments de repos et à la spontanéité : de nos jours, les temps de repos se font plus rares, et les vacances des fêtes sont une belle occasion de se reposer et de dormir suffisamment. Vous pourrez aussi vous prévoir des journées de farniente… sans culpabilité!

L’essentiel plutôt que la perfection : la dinde est un peu trop cuite, vos coupes de vin sont dépareillées, il manque des atocas et vous avez oublié d’acheter la bonne sorte de ketchup ? Ce n’est pas ce dont vos invités se souviendront. L’essentiel est de se rassembler, de rire et de passer des bons moments auprès de ceux avec qui on fête.

La recette pour des fêtes reposantes et agréables : l’essentiel durant cette période de l’année est de prendre soin de soi et de ceux qu’on aime, de savoir se détendre, se reposer… et d’avoir du plaisir! Pour ce faire, il faut réfléchir à ce dont on a réellement envie. Ce n’est peut-être pas de satisfaire tout le monde, ni encore d’avoir une table parfaite en tous points.

Une statistique soulignée par l’Agence Science-Presse : on dit que près d’un Québécois sur 7 fera un épisode de dépression au cours de sa vie : 15 % des femmes et 16,7 % des hommes en 2012, selon les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec. L’hiver, avec son manque de lumière, serait même responsable de dépressions saisonnières chez 3 % de la population, majoritairement des femmes.

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