BUDGET. La Ville de Drummondville, qui a déposé son budget de fonctionnement pour l’année 2019 lundi soir, a annoncé que le taux de la taxe foncière suivra le mouvement de l’inflation et augmentera de 1,9 %.
Le taux de la taxe foncière générale de base sera fixé pour l’année 2019 à 0,805 $ par 100 $ d’évaluation foncière alors que la taxe foncière applicable aux immeubles non résidentiels est de 1,722 $.
«Le taux de la taxation est aussi bas qu’en 2011. Pour une maison évaluée à 208 000 $ (la valeur moyenne des maisons sur le territoire), le coût des taxes foncières sera de 2071 $ en 2019. Il y a 25 ans, soit en 1993, le coût était de 1833 $. Si on devait indexer ce montant, on serait à 2699 $ pour la même maison évaluée à 208 000 $. Cela veut dire que notre compte de taxes a très peu varié à Drummondville, beaucoup moins rapidement que l’inflation», a laissé entendre le maire Cusson, en précisant qu’en moyenne, le Drummondvillois paie 633 $ de moins par année en taxes et tarifications que les autres citoyens de la Belle province.
«En clair, cela signifie que la Ville utilise judicieusement chaque dollar que les citoyens lui confient et qu’elle offre davantage de services, à un meilleur coût», a résumé Alexandre Cusson.
À titre de comparaison, une propriété de même valeur à Victoriaville générera un compte de taxes de 2213 $ alors qu’à Saint-Hyacinthe, il sera de 2294 $.
Des pressions sur le gouvernement
Par ailleurs, le maire Cusson n’a pas manqué de souligner qu’il entend faire pression sur le gouvernement du Québec pour qu’il paie entièrement ses taxes foncières.
«Il est toujours malheureux de constater que, contrairement aux contribuables des secteurs résidentiel, industriel et commercial, le gouvernement du Québec n’assume pas la totalité des taxes foncières reliées à ses édifices. Pour la Ville de Drummondville, le manque à gagner est de 946 000 $, a mis en relief le maire de Drummondville. Si on avait cet argent, on pourrait réduire le taux de la taxe foncière d’un sou (0,79 $ au lieu de 0,80 $). Vous savez, ça fait plusieurs années que les municipalités font cette réclamation et, à titre de président de l’Union des municipalités du Québec, je vous informe que cela fera partie des prochaines négociations du Pacte fiscal considérant que le gouvernement annonce des surplus et qu’il affirme vouloir baisser les taxes scolaires. On est bien content de cette décision, sauf qu’en même temps, le gouvernement du Québec ne paye pas les taxes sur ses écoles alors que nous, on rend des services. On ne lève pas les pelles de nos déneigeuses quand vient le temps de passer devant les écoles, l’hôpital ou le palais de justice. Au contraire, c’est là où nous allons en premier, car il s’agit de nos citoyens! C’est un montant important que nous souhaitons récupérer».
Le gouvernement du Québec versera en 2019 un montant de 4 186 000 $, lequel représente 3,5 % des revenus de la Ville de Drummondville. S’il payait entièrement sa facture de taxes foncières comme les villes et les municipalités du Québec le réclament, le montant attendu serait de 5 132 000 $.
Budget de 118,9 M $ en hausse de 2,95 %
Ce budget, assure-t-on, a offert les marges de manœuvre nécessaires à l’administration municipale pour mettre en œuvre la planification stratégique 2017-2022 de la Ville.
«Sur les 118,9 M $, la marge de manœuvre que nous avions pour développer et apporter des améliorations était de 1,3 M $. C’est là-dessus qu’a porté en réalité l’exercice budgétaire», a précisé le maire de Drummondville.
Puisqu’elle avait déposé son budget d’investissement, incluant le plan triennal des immobilisations en octobre dernier, la Ville n’avait pas de grandes annonces à faire au dépôt de son budget, comme elle l’a fait l’an dernier avec le coup d’envoi du projet de la Promenade des Voltigeurs.
Essentiellement, les améliorations portent sur essentiellement sur le développement communautaire.
De plus, soulignons que comme l’ensemble des municipalités du Québec, la Ville a présenté un budget pour lequel l’impôt foncier représente une large part du budget, 82,2 % dans le cas de Drummondville.
«Les taxes foncières comme telles, basées sur la valeur des propriétés, représente 65 % de notre budget. C’est énorme. Je milite en faveur d’une diversification des sources de revenus des municipalités», a fait valoir Alexandre Cusson.
Enfin, concernant la dette, précisons qu’elle s’établit à 1,55 $ par 100 $ de richesse foncière uniformisée alors qu’à l’échelle de la province, la moyenne est de 2,18 $. «Bien qu’elle fasse l’envie de plusieurs autres municipalités au Québec pour son faible endettement, Drummondville n’entend pas demeurer passive sur cet enjeu, bien au contraire. Le conseil municipal exerce une vigilance de tous les instants sur cette question», a conclu le premier magistrat.
Des chiffres en vrac
- 3 M $ – surplus que la Ville anticipe enregistrer en 2018.
- 1,8 M $ – revenus d’infractions en lien avec la cour municipale
- 1,35 M $ – revenu pour le loyer du campus de l’UQTR
- 2,5 M $ – revenu des droits de mutation
- 13 M $ – dépenses liées à l’administration générale
- 17,7 M $ – budget affecté à la sécurité publique
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