DPJ. Deux intervenantes du centre jeunesse de Drummondville ont vu leur journée de travail prendre une tournure dramatique. Elles ont été agressées physiquement alors qu’elles se trouvaient au domicile d’un adolescent pour effectuer un suivi. Une situation qui arrive souvent malgré des mesures mises en place par les employeurs.
Les deux intervenantes se sont présentées à la maison d’un jeune de 17 ans mardi matin afin de faire le suivi de son dossier. Le client a attaqué les deux femmes, mais les détails de l’agression n’ont pas été divulgués. Une des victimes a réussi à sortir pour appeler les secours. Un membre de la famille était aussi sur le lieu au moment des faits.
«Quand on a vu l’ampleur de la situation, nous étions sous le choc et bouleversés. C’est certain que nous aimerions que des mesures soient prises par l’employeur pour que ça n’arrive plus», a lancé une intervenante du Centre jeunesse de Drummondville dont l’anonymat sera conservé.
Intervenant, un métier avec des risques
Selon cette dernière, les intervenants sont souvent appelés à se déplacer au domicile d’un client afin de constater son cheminement dans son milieu de vie. «Nous sommes régulièrement seuls chez un client et nos collègues ne savent pas nécessairement où on est. Techniquement, il faudrait écrire nos déplacements, mais pour conserver la confidentialité, la plupart ne le font pas. Donc, s’il nous arrive quelque chose, personne ne sait où on est. C’est inquiétant», ajoute-t-elle.
«Des situations comme les deux intervenantes ont vécu sont occasionnelles. Évidemment, ce n’est pas toujours aussi grave. Il y a une certaine notion d’imprévisibilité vu la clientèle avec laquelle nous travaillons. Les employés tentent de mettre de nouvelles mesures de prévention en place, mais il y a inévitablement des risques», a expliqué Steve Garceau, représentant syndicat – mission centre jeunesse.
«En tant qu’intervenante, on se fait juger sur nos actions. Les gens doivent comprendre qu’on travaille avec une clientèle vulnérable et difficile», a lancé l’intervenante.
En effet, les intervenants des centres jeunesse ont accès à des salles sécurisées, ils peuvent être accompagnés par des policiers s’ils en font la demande, des formations sont offertes pour rappeler de demeurer vigilant, etc.
«Parfois, on peut prévoir les réactions des clients, mais d’autres fois non. C’est les employeurs qui doivent s’assurer d’offrir des formations. Ça peut être aussi banal que d’enseigner comment se positionner face à un client. L’intervenant doit être assis du côté de la porte, afin de sortir rapidement s’il le faut», a conclu M. Garceau. Il croit qu’il faut absolument que les employeurs se penchent sur de nouvelles mesures pour garantir la sécurité des intervenants, vu que des situations inquiétantes feront toujours partie du métier.