JUSTICE. Parce qu’il a agressé sexuellement une mineure pendant huit ans en utilisant parfois un marteau et un tournevis, le Drummondvillois Martin Roberge, reconnu coupable, connaîtra sa peine de prison le 29 janvier prochain.
Les faits reprochés à celui qui réside sur la rue Goupil à Drummondville se sont déroulés entre le 20 janvier 2000 et le 20 janvier 2008. Au terme des représentations sur sentence, le juge Gilles Lafrenière a décidé d’envoyer Martin Roberge derrière les barreaux jusqu’au moment de prononcer sa sentence, le 29 janvier prochain, au Palais de justice de Drummondville.
Une ordonnance de non-publication empêche la divulgation de toute information pouvant identifier la victime.
«On parle d’une gradation des abus. Ça débute avec de la masturbation, il y aura fellation pour se rendre finalement à de la pénétration d’objets, comme un tournevis et un marteau, jusqu’à une pénétration vaginale complète de M. Roberge», a lu Me. Vicky Smith de la Couronne, au moment d’énumérer les faits.
Si la victime pleurait au moment des gestes, Martin Roberge s’en prenait à elle en lui mettant une main sur la bouche pour éviter qu’elle ne crie et en plaçant une main sur son ventre. L’agresseur, qui aura 51 ans en février, n’a jamais nié les faits. Comme facteur aggravant, Me Smith a entre autres noté le laps de temps important et la fréquence des agressions.
Elle a également rappelé les antécédents du Drummondvillois qui a purgé une peine de prison en Ontario pour leurre informatique et incitation à des contacts sexuels à l’endroit d’une mineure, en 2009, à Toronto.
«C’est préoccupant au niveau des risques de récidives», a commenté Me Vicky Smith, lorsque questionnée par L’Express.
La peine maximale pour une agression du genre était de 10 ans de prison, au moment des gestes. Me Smith suggère que Martin Roberge passe les sept prochaines années à l’ombre.
«Une peine nettement trop élevée»
«On doit considérer dans le dossier qu’il y a seulement une victime, a rappelé l’avocat de Martin Roberge, Me Jasmin Laperle. Ce que ma consœur tente de faire, c’est de suggérer une peine de sept ans, ce qui est nettement trop élevé à mon avis. C’est au-dessus de ce que Martin Roberge devrait recevoir dans un cas comme celui-ci.
Me Laperle soutient qu’au moment des faits à Drummondville, Martin Roberge n’avait pas d’antécédents judiciaires et que sa peine de prison en Ontario ne doit pas être considérée.
«Il faut éviter de tomber dans le piège et de donner une peine nettement trop élevée», a conseillé Me Laperle au juge Gilles Lafrenière de la Cour du Québec.
Le rapport présententiel souligne que Martin Roberge est attiré sexuellement par une femme ayant le physique d’une adolescente. À ce sujet, le quinquagénaire serait satisfait par sa conjointe actuelle, a rappelé l’avocat du principal intéressé.
«À mon avis, cela fait en sorte que le risque de récidives est modéré», a poursuivi Me Jasmin Laperle avant de suggérer une peine de prison de trois ans et demi un peu plus tard.
«Je vais prendre le temps de réfléchir. Les conséquences sont importantes. Je ne vais pas rendre ma décision aujourd’hui (mardi),mais ce qui est sûr et certain est que monsieur va purger une peine de détention. Je vais immédiatement incarcérer monsieur», a conclu le juge Gilles Lafrenière.