HOCKEY. C’est le rêve de tout homme de hockey. Alan Haworth a amené la précieuse coupe Stanley à Drummondville, lundi. L’espace de quelques heures, le recruteur des Capitals de Washington a partagé sa fierté avec ses proches, ses amis et quelques heureux élus.
En après-midi, la coupe Stanley a fait un passage remarqué aux écoles secondaires Jeanne-Mance et Marie-Rivier, où les élèves ont pu l’observer et la toucher. Un moment particulièrement inspirant pour les joueurs des Cascades, du Canimex ainsi que leurs homologues du programme de hockey féminin.
«Je trouvais ça important de partager la coupe avec les jeunes et leurs professeurs. Je crois qu’ils ont bien apprécié. Je voulais leur faire connaître quelque chose qu’on voit seulement à la télévision. Moi-même, j’ai joué au hockey pendant toutes ces années, mais je n’avais jamais vu la coupe! Je voulais que les gens puissent la voir, la toucher et lire les noms dessus. Tout le monde en rêve», a raconté Alan Haworth, qui a également trimbalé le précieux trophée dans les locaux de l’entreprise Canimex.
La journée a culminé par une réception qui a réuni quelque 150 invités triés sur le volet au Centrexpo Cogeco. «Il y a des gens que je n’avais pas vus depuis longtemps. Il y a même d’anciens coéquipiers avec qui j’ai joué au hockey chez les moustiques! On avait perdu contact au fil des ans. Les gens capotent en voyant ce morceau d’argent là! Ça leur accroche un sourire aux lèvres», a fait observer l’homme de hockey de 58 ans.
En toute modestie, Alan Haworth n’a pas voulu organiser un évènement ouvert au grand public. «Je ne suis plus un joueur. Quand Mathieu Perreault ou un autre hockeyeur de Drummondville gagnera la coupe, ce sera à lui de faire un gros party», a expliqué l’ancien attaquant.
Durant sa carrière de huit saisons comme joueur dans la LNH, Haworth n’a jamais eu l’occasion de soulever la coupe Stanley. C’est donc avec émotion qu’il a assisté à chacune des étapes du parcours des Capitals jusqu’au cinquième match de la finale disputé sur la patinoire des Golden Knights de Las Vegas.
«Comme joueur, on rêve tous de la gagner. C’était donc très émotionnel. Le parcours est tellement long durant la saison. En première ronde des séries, les gens nous demandent si on pense se rendre à la coupe. La vérité, c’est qu’on n’y pense même pas! On pense juste à gagner quatre matchs. Jusqu’à la fin, tu n’y penses jamais. Les matchs sont tellement durs. Et ce n’est pas toujours la meilleure équipe qui gagne. Il faut que Dame chance soit de ton côté, que ton gardien soit en feu et que la chimie s’installe entre les joueurs. Bref, il faut que tout marche en même temps», a témoigné celui qui a défendu les couleurs des Capitals, des Sabres de Buffalo et des Nordiques de Québec entre 1980 et 1988 avant de s’exiler en Suisse, où il a remporté trois championnats avec Berne entre 1989 et 1992.
«En n’étant plus joueur, de suivre tout ce chemin, c’était très énervant et très émouvant. Une fois qu’ils ont gagné, c’était comme wow! Encore aujourd’hui, j’ai peine à y croire.»
La bande d’Alex Ovechkin possède-t-elle les outils pour répéter l’exploit dans un avenir rapproche? «Bonne question! Il y a 30 autres clubs qui veulent gagner la coupe. On va commencer par faire les séries. Dans le hockey d’aujourd’hui, c’est d’ailleurs le but de toutes les équipes. C’est tellement difficile, mais une fois rendu là, tout peut arriver.»
À l’aube de sa dixième saison au sein du département de recrutement des Capitals, Haworth entend d’ailleurs continuer à exercer ce métier pendant quelques années. «J’aime ça! Chaque année, c’est différent. Il y a un challenge intéressant. Ce n’est pas parce qu’un joueur excelle dans le junior qu’il sera aussi bon dans la Ligue nationale. On doit essayer de prévoir sa courbe de progression. On s’intéresse à tout, même à son entourage. À Washington, on a un bon groupe de recruteurs. Ça fait longtemps qu’on travaille ensemble et on a du plaisir à le faire.»
La fierté d’un père
Ayant lui-même connu une longue carrière dans le hockey professionnel, Gordie Haworth a pleinement savouré cette journée spéciale aux côtés de son fils.
«C’est tout un épisode pour Alan! Toute la famille est très fière de lui. Comme éclaireur, il est toujours sur la route, mais il aime ce qu’il fait. C’est un véritable passionné de hockey. Mes enfants ont été élevés dans l’esprit du hockey, mais je ne les ai jamais poussés là-dedans», a confié l’homme de 86 ans.
La coupe Stanley à Drummondville…
- Éric Messier (Avalanche du Colorado, 2001)
- Gilbert Dionne (Canadiens de Montréal, 1993)
- Serge Boisvert (Canadiens de Montréal, 1986)
- Yvon Lambert (Canadiens de Montréal, 1976, 1977, 1978, 1979)
- Yvan Cournoyer (Canadiens de Montréal, 1965, 1966, 1968, 1969, 1971, 1973, 1976, 1977, 1978, 1979)