Plus d’un an après s’être fait piquer par une tique porteuse de la maladie de Lyme, Céleste, une fillette qui aura bientôt trois ans, vient tout juste de se faire confirmer qu’elle serait «vraisemblablement» atteinte d’une maladie de Lyme.
En juillet dernier, la famille de l’enfant en venait à la conclusion que les médecins ont «joué à la roulette russe» avec la santé de Céleste, en refusant de lui donner le traitement préventif. La fillette s’était fait piquer à l’oreille par une tique porteuse de la maladie de Lyme, le 27 octobre 2017. Même si la santé de l’enfant a progressé depuis quelques mois, grâce aux antibiotiques, la situation est loin d’être réglée. Céleste est irritable, en plus de pleurer souvent sans raison apparente.
«C’est un film d’horreur, il y a beaucoup de pleurs et de cris. Sur une période d’un mois, elle peut se sentir mal trois semaines sur quatre. On a toujours besoin de ma mère pour nous aider, car j’ai une autre fille, Daphnée, âgée de quatre ans et demi à la maison. Elle nous a dit l’autre jour : “Je suis tannée d’entendre Céleste pleurer, si ça continue, je vais aller vivre chez mamie”», raconte Valérie Dupont.
Cette mère de famille note quotidiennement comment se déroule la journée de sa fille et a remarqué que Céleste est malade toutes les trois semaines. Cela a permis à son médecin de constater que les symptômes de Céleste s’apparentent à ceux de la maladie de Lyme.
Par ailleurs, dans le but de trouver une solution pour améliorer la qualité de vie de l’enfant, un couple de Drummondville a conseillé aux parents de Céleste de tenter l’expérience d’une chambre hyperbare, il y a quelques semaines. Sur une base hebdomadaire, Céleste subit quatre traitements qui consistent à oxygéner son corps. Valérie Dupont et Patrick Laporte constatent que Céleste semble se porter mieux en sortant de la chambre hyperbare.
Difficile de garder le moral
Dans le contexte actuel, les parents de Céleste avouent qu’il est difficile de garder le moral, même s’ils ont toujours espoir de voir la santé de leur fille progresser.
«On est un couple, mais c’est une façon de parler. La vie de couple, la vie de famille, il n’y en a plus. Il faut juste être une équipe. On n’a pas de souper en amoureux, on n’a plus de vie depuis qu’elle s’est fait piquer. […] Ça nous vide d’énergie de la voir en crise et de ne pas savoir quoi faire. Ça nous fatigue mentalement», précise Valérie Dupont.
«C’est un combat au quotidien», renchérit Patrick Laporte.
Le duo âgé de la trentaine espère simplement que les médecins reconnaîtront la maladie de Lyme dans la région et qu’ils prendront au sérieux les risques. Son objectif est d’éviter qu’une autre famille de la région doive faire face aux mêmes obstacles. Encore aujourd’hui, les parents de Céleste ont l’impression que certains médecins doutent de la maladie de Céleste.
Quelques jours après la publication de l’article dans L’Express, l’été dernier, la MRC de Drummond est officiellement devenue une région à risque. Ainsi, les citoyens piqués par une tique peuvent profiter du traitement préventif.
«Les gens doivent comprendre que la maladie est là et qu’on doit vivre avec ça, souligne Patrick Laporte. Il y a d’autres familles qui vivent les mêmes choses que nous. C’est important d’en parler. Quand on parle de ça, on dirait que c’est tabou.»
Le 20 novembre dernier, Céleste a subi une prise de sang. Ses parents souhaitent que les particularités de la maladie de Lyme soient finalement détectées. L’enfant pourrait également souffrir d’une co-infection associée à la tique porteuse de la maladie de Lyme, selon eux. Le couple craint que son enfant souffre encore de la maladie dans quelques années, au moment de commencer l’école. D’ici là, la famille continuera de se démener pour améliorer la santé de la fillette, en ayant le rêve de voir la situation progresser rapidement.