Le Drummondvillois Michel Turcot accusé de possession et de distribution de pornographie juvénile restera derrière les barreaux tout au long des procédures judiciaires. C’est ce qu’a décidé le juge Gilles Lafrenière de la Cour du Québec, mardi, au Palais de justice de Drummondville.
Les enquêteurs spécialisés en matière d’exploitation sexuelle des enfants sur Internet de la Sûreté du Québec ont procédé à l’arrestation de l’accusé, le 30 octobre dernier. Ces derniers ont ensuite perquisitionné le domicile de Michel Turcot avant de saisir du matériel informatique. L’homme âgé de 26 ans désirait obtenir sa liberté conditionnelle, lors des procédures judiciaires. Un scénario rejeté par le magistrat.
«À cette étape-ci des procédures, le Tribunal ne doit pas décider de l’innocence ou de la culpabilité, mais il faut reconnaître que la preuve du Ministère public repose sur une preuve circonstancielle fiable, a reconnu le juge Gilles Lafrenière.
Ce dernier a précisé que l’accusé a des antécédents en matière de pornographie juvénile. En 2017, Michel Turcot a écopé d’une peine de 90 jours de prison pour avoir eu accès à de la pornographie juvénile. Le magistrat a aussi mentionné que l’accusé «aurait procédé à des attouchements sexuels», sur une mineure, alors que lui aussi n’était pas âgé de 18 ans, en 2005.
«Dès sa libération, il récidive. Malgré un blocage de son compte sur la messagerie électronique, il continue par le biais d’un autre compte qu’il se crée. Le prévenu démontre donc son mépris pour la loi et il ne semble pas apprendre de ses erreurs […]. Sa détermination pour continuer à accéder à de la pornographie juvénile, malgré le blocage de son compte, et surtout le fait qu’au jour de la perquisition, il s’empresse d’effacer tous ses fichiers, démontre qu’il savait pertinemment qu’il enfreignait la loi», a tranché le juge, avant de laisser entendre que le Tribunal a des raisons de craindre pour la sécurité du public, s’il était remis immédiatement en liberté.
Le juge a aussi jugé insuffisantes les garanties offertes par l’accusé et ses proches. La grand-mère de Michel Turcot proposait de l’héberger et de s’assurer qu’il ne pourrait pas accéder au réseau internet de la résidence. Comme la grand-mère de l’accusé demeure dans une résidence pour semi-retraités et retraités, l’accusé risquait d’accéder à un autre réseau internet à proximité.
«Par ailleurs, ce qui inquiète un peu le Tribunal est que madame (la grand-mère de l’accusé), bien que de bonne foi, semble minimiser les gestes qu’il aurait commis en 2005 sur d’autres victimes», a signalé le magistrat, tout juste avant de rendre son jugement.
Michel Turcot sera de retour au Palais de justice de Drummondville, le 30 novembre prochain, pour la suite des procédures judiciaires.