Tommy Bisaillon-Daigneault est décédé par hypothermie et d’une polyintoxication

Tommy Bisaillon-Daigneault est décédé par hypothermie et d’une polyintoxication
L’événement est survenu le 17 décembre 2017. (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

CORONER. Le 17 décembre 2017,  le corps gelé de Tommy Bisaillon-Daigneault avait été retrouvé à Wickham à l’arrière d’une cour commerciale par une température de -20 degrés. Le rapport coroner a déterminé que cet événement est de nature accidentelle.

C’est un résident avoisinant des lieux du décès qui a communiqué avec les policiers vers 15 h 30, le 17 décembre 2017, parce qu’il avait aperçu ce qui lui semblait être des vêtements laissés dans la neige et avait remarqué des traces de pas tout autour. Non loin, se trouvait une petite rivière gelée qui borde un terrain de camping situé juste à côté de sa propriété.

Il raconte alors son inquiétude aux autorités. Les policiers de la Sûreté du Québec de la MRC de Drummond et les ambulanciers sont arrivés rapidement sur les lieux et, après un temps de recherches (suivant des pas qui ne reviennent pas), ils ont découvert le corps de M. Bisaillon-Daigneault à 16 h 30. Visiblement, le corps est gelé, la personne est sans pouls ni respiration. Les manœuvres de réanimation sont impraticables.

À première vue, les policiers tout comme les ambulanciers ne constatent aucune trace de violence sur le corps de M. Bisaillon-Daigneault ni rien de suspect autour pouvant laisser croire à un crime ou une intervention d’un tiers. Les ambulanciers transportent la dépouille à l’Hôpital Sainte-Croix de Drummondville et son décès est constaté par un médecin à 19 h 20.

Examen externe, autopsie et analyses toxicologiques

Une autopsie a été faite le 18 décembre 2017 au département de pathologie du même hôpital. Dans son rapport, le pathologiste a décrit des lividités rouge cerise et des excoriations cutanées aux extrémités présentes. Les trouvailles à l’autopsie et à l’examen externe lui sont apparues compatibles avec un décès survenu dans la nuit du 17 décembre par hypothermie. Aucune autre lésion contributive au décès n’a été observée.

Des analyses toxicologiques ont été pratiquées au Centre de toxicologie de l’Institut national de santé publique du Québec. L’éthanol oculaire était à une concentration de 240 mg/dL compatible avec un état d’ébriété modéré au moment du décès. La présence de cocaïne, méthamphétamine et de l’éthanol a été détectée à la suite de l’analyse toxicologique des différents fluides biologiques prélevés. Le toxicologue consulté me fait savoir que les effets cumulés de ces substances ont contribué au décès en altérant le jugement de la victime qui ne s’est pas protégé adéquatement du froid. Aucune autre substance n’a été détectée.

Analyse

M.Bisaillon-Daigneault, 25ans, a été retrouvé décédé à l’extérieur dans la nuit du 17 décembre 2017, alors que le mercure enregistrait à ce moment une température de -20 degrés Celsius. Il était vêtu seulement d’une chemise et d’un pantalon; son manteau a été retrouvé à une certaine distance dans la neige. De plus, il gisait face première contre la glace d’une petite rivière gelée située au bas d’une pente abrupte d’un terrain commercial.

Il vivait en couple et avait un emploi. La victime était connue pour consommer alcool et cocaïne, mais n’avait pas de suivi thérapeutique comme tel. Il ne présentait aucune maladie connue et ne prenait aucun médicament en particulier. Il n’était pas connu comme suicidaire.

Le 16 décembre 2017, vers 17 h, il participait à une fête d’employés où les conjoints et conjointes étaient invités. Durant la soirée, M. Bisaillon-Daigneault se retrouve sans transport pour le retour, alors un ami lui offre d’aller le mener à sa résidence. Le temps que ce dernier aille aux toilettes avant de partir, M. Bisaillon-Daigneault quitte la place et on ignore où il est précisément; on croit qu’il peut être parti avec quelqu’un d’autre.

Selon les informations recueillies par les policiers, M. Bisaillon-Daigneault a été vu vivant la dernière fois vers 22 h 30 (soit lorsqu’on lui offre un transport). Il n’était pas dans un état normal et certains savaient qu’il avait consommé drogues et alcool.

Sur les lieux, le coroner Yvon Garneau a assisté les enquêteurs et vu les traces de pas qui partaient de l’accueil (lieu de la fête d’employés) et qui passaient sur le terrain privé pour ensuite passer par-dessus une clôture. Les pas se dirigent vers un stationnement commercial et, à un moment donné, on voit un manteau laissé dans la neige. Près de celui-ci, on peut même voir que la victime s’est étendue sur le dos un instant. Finalement, c’est vers la rivière que les traces de pas ont conduit les intervenants vers le lieu où se trouvait, sans vie, M. Bisaillon-Daigneault. Les traces confirment qu’il était seul en marchant en zigzaguant et qu’il devait donc chercher une issue.

Sur la glace, l’enquête démontre qu’il a marché en rond avant de s’effondrer et de ramper sur une certaine distance avant de succomber en position ventrale. La pente très prononcée pour accéder aux lieux du décès a permis de croire à une chute qu’a pu faire M. Bisaillon-Daigneault lorsqu’il est arrivé aux limites du terrain commercial. Il aurait marché sur une distance d’un kilomètre à partir de la salle de réception du camping (Plage des sources) et la rivière gelée sur une durée d’environ 1 h 30 par temps froid (-20 degrés).

Les éléments recueillis lors de l’investigation sont compatibles avec un décès lié à une hypothermie dans un contexte de surconsommation de substances ayant provoqué une dépression de son système respiratoire.

Conclusion du coroner Garneau

M. Tommy Bisaillon-Daigneault est décédé des suites d’hypothermie et de polyintoxication consécutive à la consommation de drogues illicites et d’alcool. Il s’agit d’un décès accidentel. (GB)

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