CANNABIS. Le président de l’Association des policières et des policiers du Québec (APPQ), Pierre Veilleux, souhaite ardemment l’arrivée rapide d’appareils de détection pour conduite avec les facultés affaiblies par le cannabis.
«J’espère que ça va évoluer rapidement au niveau des appareils de détection. Le fait de faire des épreuves de coordination de mouvements, d’amener le suspect au poste de police et de le passer à l’agent évaluateur, c’est énormément de travail», signale Pierre Veilleux.
Présentement, le principal intéressé souligne qu’une arrestation du genre peut durer jusqu’à deux heures, en excluant le temps de rédaction du rapport de l’événement.
Il mentionne «qu’une cinquantaine d’agents évaluateurs sont formés dans la province». Le président de l’APPQ ne cache pas son désir de voir un appareil aussi efficace que l’éthylomètre être à la disposition des autorités pour faciliter leur travail au chapitre de la détection du cannabis. Il est préoccupé par la situation, puisque le nombre d’arrestations pour conduite avec les facultés affaiblies pourrait croître dans les prochaines semaines, en raison de la légalisation du cannabis récréatif au Canada. Cependant, les mêmes effectifs seront déployés sur le terrain pour affronter cette nouvelle réalité.
«Un nouvel appareil pourrait faire en sorte que ça soit beaucoup plus rapide pour nos agents. Donc, ils seraient capables de répondre non seulement à tous les appels durant la nuit, mais ils ne seraient pas occupés de façon assidue sur une faculté affaiblie à cause de la drogue. Pour moi, c’est clair que c’est une charge de travail supplémentaire et qu’il n’y a pas les ressources humaines qui vont suivre avec ça», convient-il.
Si l’arrestation survient le soir, «je ne veux pas faire de mauvais jeux de mots, mais les deux policiers (dans la même équipe de soir) sont gelés sur l’événement», ajoute Pierre Veilleux.
«Une nouvelle ère» marquée par l’apprentissage
Le président de l’APPQ soutient que les policiers étaient préparés à vivre un changement important, en ce qui a trait au cannabis, depuis l’arrivée du gouvernement de Justin Trudeau à Ottawa en 2015. Il précise toutefois que les policiers sont en période d’apprentissage avec l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi.
«On entre dans une nouvelle ère, juge Pierre Veilleux. Avant que tout soit stabilisé, ça ne veut pas dire qu’on ne fournira pas, mais on va avoir des ajustements à faire et ça va prendre quelques années.»
Le patrouilleur de carrière s’attend à une forte présence des policiers sur le terrain pour conscientiser la population aux risques de conduire avec les facultés affaiblies par le cannabis. L’APPQ a comme objectif de «promouvoir le bien-être général de ses membres et de voir leurs intérêts économiques, sociaux, moraux et intellectuels», indique le site web du syndicat, une organisation qui a vu le jour en 1966.