Par Gabriel Cormier, Société d’histoire de Drummond.
Le contexte sociosanitaire du Québec au début du XXe siècle n’est pas des plus sains et Drummondville n’y fait pas exception. En fait, ce sont les autorités municipales qui sont en charge de répondre aux besoins de la population locale, et ce, sans grand succès.
À l’automne 1910, des démarches sont entreprises pour doter Drummondville de son propre hôpital. On fait alors appel aux Sœurs Grises de Nicolet, connues dans le secteur hospitalier, afin d’assumer la direction de la mission. Le 5 décembre de la même année, les Sœurs décident de s’installer dans l’ancien hôtel Corona situé au coin des rues Lindsay et Cockburn et d’opérer sous le nom d’hôpital Sainte-Croix de Drummondville.
Au terme d’une location de cinq ans dans l’ancien hôtel, les religieuses, faute de ressources financières suffisantes, se tournent vers l’ancien couvent des Sœurs de la Présentation qui leur est offert gracieusement pour déménager l’hôpital. Situé au coin des rues Brock et Marchand, l’établissement demeure toutefois sous-développé d’un point de vue médical et deux événements majeurs font prendre conscience aux autorités de la nécessité de moderniser l’hôpital. D’abord, le 20 août 1916, une explosion survient à l’usine Aetna Chemical, faisant de nombreux blessés. Faute d’équipements adéquats, plusieurs décèdent des suites de leurs blessures. Puis, s’ajoute à cela l’épidémie de la grippe espagnole en 1918 qui témoigne du retard de l’hôpital.
Afin d’améliorer ces installations et face à l’accroissement de la population drummondvilloise (le nombre d’habitants double entre 1921 et 1931), les Sœurs n’ont d’autres choix que de déménager à nouveau. Le chanoine Georges Mélançon et le curé Alfred Manseau font alors l’acquisition de l’hôtel Duclos de Saint-Germain, le font démolir, puis reconstruire sur le terrain adjacent à l’ancien couvent. Le nouvel hôpital ouvre ses portes en janvier 1927 et comprend désormais une salle d’opération et 18 lits. L’année suivante, l’hôpital accueille son premier chirurgien certifié, permettant de rehausser la qualité des soins dispensés. En 1929, une première annexe est construite, puis, une deuxième en 1942, entre l’hôpital et la voie ferrée.
En 1945, la nouvelle convention collective des employés de la Celanese, comprenant un programme d’assurance, signifie une augmentation considérable de la clientèle de l’hôpital à court terme. Prévoyant à nouveau un manque d’espace, les religieuses n’ont d’autres choix que d’entreprendre la construction d’un nouvel établissement en 1947, soit l’actuel hôpital Sainte-Croix de la rue Heriot.
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