Canicule : des sueurs froides aux producteurs de porcs

Canicule : des sueurs froides aux producteurs de porcs
Une canicule cause un important stress aux éleveurs de porcs, a fait savoir le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval. (Photo : (Photo Frédéric Marcoux))

AGRICULTURE. Les éleveurs de porcs du Québec ont vécu une période de stress, lors de la dernière canicule. La chaleur a causé des maux de tête aux producteurs, puisque plusieurs truies sont mortes dans les secteurs de maternité des porcheries.

Lors d’une canicule, les truies qui ont de petits porcelets risquent un arrêt cardiaque, puisqu’elles tolèrent mal la chaleur extrême.

Le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, possède lui-même une porcherie à Wickham. Il est propriétaire de l’entreprise Les gorets. Il vend 40 000 porcs annuellement.

David Duval estime avoir perdu 0,1% de son élevage. Pour certaines porcheries, les pertes pouvaient dépasser le cap de 1%. L’éleveur n’a toutefois pas mentionné la valeur des pertes sur le plan financier.

« C’est une période très stressante pour les producteurs, avoue David Duval. Une chance que cela n’arrive pas chaque été. C’est difficile, même si les porcheries sont toutes bien ventilées avec des équipements convenables.»

Le principal intéressé a adapté sa routine pour remédier à la situation. Comme plusieurs producteurs, il commençait sa journée à 4h du matin, trois heures plus tôt qu’à l’habitude. Cela lui permettait d’éviter de stimuler les truies dans l’étable au moment où la chaleur devenait trop accablante.

«C’est plus facile travailler avec les animaux le matin quand c’est plus frais, comme ça, on peut les laisser tranquilles dans la journée, explique David Duval. On va moins dans la porcherie le jour on y va plus le soir. On demande également aux producteurs de diminuer le nombre d’animaux dans les camions [qui les transportent à l’abattoir]. On arrose ou on ventile les animaux en détresse quand on les voit dans l’étable. »

Le président des Éleveurs de porcs du Québec insiste sur le fait que les cochons dans les parcs d’engraissement et dans les maternités traversent plus facilement une période de chaleur que les truies dans les secteurs de maternité.

David Duval ne s’en fait pas trop avec la chaleur prévue dans les prochains jours. Il souligne que les nuits fraîches facilitent la vie aux producteurs de porcs. Le temps frais était absent lors de la dernière canicule.

Trump

Les dernières actions du président américain Donald Trump qui est entré en guerre commerciale contre la Chine préoccupent les éleveurs de porcs du Québec. Même si le porc du Québec se démarque de son voisin du sud, en raison de sa qualité, le prix versé aux éleveurs canadiens dépend de celui versé aux Américains qui leur sert de barème.

Le marché asiatique est d’ailleurs l’un des marchés les plus importants pour les producteurs d’ici.

Si le prix versé aux producteurs américains chute, celui des éleveurs de porcs canadiens risque donc d’en faire de même cet automne. David Duval doute toutefois que cette perte se traduise en économie dans la poche du consommateur.

 

 

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