Un écoquartier de 70 mini-maisons, que la promotrice Linda Desmarais souhaite voir sortir de terre dans le boisé à côté du terrain de golf Monty à Drummondville, est à l’étude au Service d’urbanisme, mais plusieurs questions devront avoir trouvé leurs réponses avant que le feu vert ne soit donné à sa réalisation.
«C’est un projet écoresponsable unique en son genre», argue Linda Desmarais. «Quatre énergies renouvelables seront installées par mini-maison. L’énergie renouvelable en trop sera retournée à Hydro-Québec qui ajustera un crédit sur la facture d’électricité. Chacune des 70 mini-maisons aura ses panneaux solaires, une éolienne et un digesteur de biogaz pour transformer en énergie les restes de table, les coquilles d’œuf, les pelures, les excréments de chiens et le gazon coupé», souligne-t-elle tout en faisant mention d’une serre hydroponique et la présence de poules pondeuses.
«Nous ferons aussi la gestion de l’eau de pluie afin de la récupérer pour l’arrosage des fleurs, des légumes et de la pelouse, pour laver la voiture et tirer la chasse d’eau des toilettes. Ce sera un quartier innovateur; où habiteront des citoyens responsables de leur empreinte écologique. Une population qui va gérer à la source ses déchets et diminuera sa consommation d’eau potable. Une économie pour la Ville et un coup de pouce pour la planète», de faire valoir l’instigatrice du projet, qui, malgré ses traitements de chimiothérapie, entend faire tout ce qu’il faut pour qu’il se réalise.
Selon elle, l’un des modèles intéressants de mini-maison est le Patriote, qui est un 4 ½, qui est estimé autour de $100 000 incluant le terrain. «On m’a dit qu’il manque de logements dans le secteur Saint-Nicéphore. Ce serait un moyen de répondre à ce besoin. On prévoit aménager autour des immeubles multi-logements et des condos à louer».
Linda Desmarais ne manque pas de préciser que le propriétaire du Club de golf Monty, Guy Bousquet, est impliqué. «Il a accepté de vendre des terrains qui lui appartiennent près du terrain de golf, lequel est reconnu pour être le terrain utilisant le moins de pesticides au Québec. Le proprio est sensible à l’écologie».
Plusieurs questions sans réponses
À la Ville, l’urbaniste qui analyse le projet, Patrice Furlan, soumet que le projet contient encore beaucoup d’interrogations. «C’est un scénario qui est étudié. Il faudra que Mme Desmarais soit accompagnée de professionnels. Un ingénieur, par exemple, pourra l’aider à déterminer la faisabilité du projet, sa superficie exacte, et, entre autres, à définir la desserte en infrastructures, y compris les services municipaux comme la fourniture de l’eau. Il y a encore beaucoup d’éléments techniques qui sont sans réponses» d’affirmer M. Furlan. Selon lui, un problème supplémentaire est lié au fait que ce projet se situe à l’extérieur du périmètre d’urbanisation, soit de l’autre côté de l’autoroute 55.
Linda Desmarais demeure néanmoins confiante. «Au fur et à mesure, on fera les modifications qui s’imposent», ajoutant qu’elle accepte pour l’instant les réservations verbalement. «Un acompte sera exigé le moment venu», dit-elle, convaincue qu’elle finira par obtenir l’autorisation municipale.