Par Geneviève Béliveau
SOCIÉTÉ D’HISTOIRE. De 1946 à 1966, le Québec voit naître la génération du baby-boom. Sachant qu’entre 1957 et 1959, le taux de natalité au Québec atteint des sommets en franchissant le cap des 144 000 naissances par an, il n’est pas étonnant de voir de plus en plus de gens préoccupés par les loisirs de la jeunesse de l’époque.
Déjà présente à Drummondville dans les années 1950, l’Oeuvre des terrains de jeux (OTJ) joue un rôle de plus en plus actif auprès des enfants. Au cours de la décennie 1960, cette association dirigée par plusieurs hommes d’influence, tant laïques que cléricaux, prend en charge l’organisation des activités offertes aux «boomers». La période estivale est de loin la plus occupée, alors qu’une centaine de moniteurs travaillent à l’animation d’activités pour les jeunes dans les quatorze parcs du Grand Drummondville.
Une journée typique dans les parcs débute à 9h. Après les jeux du matin, l’après-midi est laissé libre afin que les enfants aient l’opportunité de se baigner dans les piscines publiques. En soirée, entre 18 h et 20 h, tous sont invités à revenir pour d’autres types d’activités comme l’artisanat et le baseball. Garçons et filles de 2 à 16 ans peuvent ainsi participer et apprécier les sports et loisirs proposés par l’OTJ. Parmi les choix possibles, nommons entre autres la baignade, le vélo, le cinéma, le tir à l’arc, la boxe et la danse. Certains évènements sont aussi très attendus dont la parade annuelle, suivie d’un grand pique-nique, et la fameuse course de bazous. Une fois par an, les jeunes s’adonnent même à l’élection de leurs maires et mairesses de Drummondville, Drummondville-Sud et Drummondville-Ouest.
L’OTJ est appréciée des Drummondvillois et c’est en toute confiance que les parents confient leurs enfants aux bons soins de l’organisation. Que ce soit par le rappel des consignes de sécurité aquatique, par la réalisation d’examens de conduite durant la semaine du cycliste ou par l’incitation à la camaraderie et au respect, tout est mis en œuvre pour la prévention des incidents et l’adoption de bons comportements.
En 1966, l’OTJ du Grand Drummondville connaît un achalandage record avec plus de 77 000 présences enregistrées en 8 semaines d’activités. Les garçons du parc Saint-Joseph et les filles du parc Woodyatt méritent d’ailleurs tous les honneurs en obtenant le trophée de l’année pour le nombre de points cumulés dans les différentes compétitions de l’été.
Plusieurs milliers de folles rigolades entre amis, de fiertés sportives et d’accomplissements artistiques sont dus aux activités organisées par l’OTJ. Bien que l’association fut progressivement remplacée par le Service des loisirs de Drummondville et par les centres communautaires, au cours des années 1970, les nombreux souvenirs d’enfance de cette époque sont toujours aussi précieux, encore aujourd’hui.