HOCKEY. À Drummondville, les partisans des Voltigeurs n’ont jamais douté des capacités offensives de Sean Couturier. À Philadelphie, les Flyers auront attendu jusqu’à cette saison pour confier des responsabilités accrues à leur premier choix au repêchage de 2011… et ils n’ont pas été déçus.
C’est à pareille date l’an dernier, lors de son bilan de fin de saison avec les dirigeants de l’équipe, que Couturier a posé un geste qui allait changer le cours de sa carrière. Craignant d’être étiqueté comme un centre à caractère défensif, un rôle qu’il occupait depuis ses débuts dans la LNH il y a sept ans, l’athlète de 25 ans a exigé un mandat plus offensif. Ses doléances ont enfin été entendues.
«J’étais rendu à un stade dans ma carrière où j’allais être étiqueté comme un centre de troisième trio. J’ai toujours été fier de mon jeu défensif, mais je savais que j’avais le potentiel pour performer en attaque. Comme joueur de hockey, tu veux toujours être employé dans les situations importantes, par exemple en fin de match. Depuis mes débuts, j’étais surtout utilisé pour défendre mon territoire, mais je savais que j’étais capable de marquer de gros buts si on m’en donnait la chance», a expliqué Couturier, croisé récemment au stade Jacques-Desautels.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Couturier n’a pas raté cette opportunité, connaissant une saison de rêve en 2017-2018. S’élevant au rang de véritable attaquant de puissance, le Drummondvillois d’adoption a amassé 31 buts et 76 points, terminant ainsi au 27e rang des pointeurs à travers la LNH. Jusque-là, il n’avait jamais amassé plus de 15 buts et 39 points en une saison.
«Chaque saison est une nouvelle saison. Je suis arrivé prêt au camp. J’étais très motivé et confiant. Dès les premiers jours, les coachs m’ont placé avec Claude Giroux et Jakub Voracek. C’était la première fois de ma carrière que j’avais l’opportunité de montrer mon potentiel offensif sur un premier trio. J’ai juste saisi la chance qui était devant moi. Plus la saison avançait, plus je me sentais à l’aise. Je me suis amusé», a raconté Couturier, qui n’avait pas noirci la feuille de pointage avec autant de régularité depuis ses deux campagnes consécutives de 96 points avec les Voltigeurs, entre 2009 et 2011.
Ironiquement, c’est à l’issue de sa meilleure saison offensive que Couturier se retrouve parmi les trois finalistes au trophée Frank J. Selke, remis au meilleur attaquant défensif de la LNH. L’identité du vainqueur sera connue le 20 juin, à Las Vegas.
«C’est un bel honneur personnel, mais ça n’aurait pas été possible sans mes coéquipiers, mes entraîneurs et l’organisation des Flyers. Tous ces gens ont cru en moi. Juste d’être en nomination avec Patrice Bergeron et Anse Kopitar, c’est déjà un exploit en soi. Ce sont des joueurs sur lesquels j’ai modelé mon jeu lorsque je suis rentré dans la LNH», a commenté celui qui a affiché un différentiel de +34 tout en excellant sur les unités spéciales ainsi qu’au cercle des mises en jeu.
Des séries écourtées
En première ronde des séries éliminatoires face aux Penguins de Pittsburgh, Couturier a joué en dépit d’une déchirure du ligament à un genou. Ça ne l’a pas empêché de connaître une performance mémorable de cinq points, dont trois buts, dans une défaite de 8-5 qui éliminait les Flyers.
«Je me sens déjà mieux. Les médecins m’ont donné le feu vert pour recommencer à m’entraîner. J’ai trois mois devant moi pour récupérer. D’ici quelques semaines, je devrais être à 100 %», a indiqué Couturier, qui est notamment dirigé par l’ex-capitaine des Voltigeurs Ian Laperrière derrière le banc des Flyers.
Pendant la dernière saison, le Drummondvillois Danick Martel a également joint les rangs des Flyers, disputant ses quatre premiers matchs dans la LNH. L’attaquant de 23 ans a connu sa meilleure campagne dans la Ligue américaine, même s’il a été freiné par une fracture de la mâchoire. Les Phantoms de Lehigh Valley ont finalement été éliminés en demi-finale.
«Danick est un gros travaillant, a dit Couturier. Il se donne à fond lors de chaque présence sur la patinoire. Son gros début de saison dans les mineures lui a permis d’être rappelé. Il a démontré ce qu’il est capable de faire. Avec sa rapidité, il a créé quelques chances de marquer, dont une échappée dès sa première présence. Maintenant, c’est à lui de montrer qu’il est capable de revenir dans la LNH.»
Couturier a également suivi de loin le parcours de son ami Mathieu Perreault, qui a aidé les Jets de Winnipeg à atteindre le carré d’as dans les séries de la coupe Stanley. «C’est assez impressionnant, surtout qu’ils ont raté les séries l’année d’avant. C’est une belle saison pour Mathieu et les Jets, mais je sais que tant que tu ne gagnes pas la coupe, c’est décevant d’être éliminé», a fait valoir Couturier.
Le centre de 6 pieds, 3 pouces et 211 livres ambitionne maintenant de guider ses Flyers jusqu’à la terre promise. «Notre DG Ron Hextall a fait du bon travail ces dernières années. On s’est rajeuni et on a ajouté de la profondeur dans les mineures. Notre groupe est confiant. On sait qu’on est capable d’avoir beaucoup de succès ensemble. C’est maintenant à nous de le démontrer sur la glace», a conclu Couturier avec conviction.
Un lancer réussi
Présent au match d’ouverture locale du Brock dans la Ligue de baseball senior majeur de Québec, Sean Couturier a été invité à effectuer le lancer protocolaire.
«Sans être un grand fan, j’aime le baseball. J’ai déjà joué quand j’étais plus jeune et j’aime regarder des matchs. J’étais un peu nerveux avant le lancer, alors je me suis réchauffé avec les gars. Je ne pensais pas que le monticule était aussi loin du marbre! Je ne voulais pas montrer mon bras : je me suis contenté de montrer mon visou», a confié Couturier, qui a lancé une prise au receveur Dave St-Jacques.
Neuf ans après avoir savouré le championnat des séries éliminatoires dans l’uniforme des Voltigeurs, Couturier a suivi avec beaucoup d’attention le récent parcours du Titan d’Acadie-Bathurst, vainqueur de la coupe du Président et de la coupe Memorial. Ayant grandi au Nouveau-Brunswick, le fils du directeur général Sylvain Couturier est co-propriétaire de l’organisation depuis quelques années.