Nouveau contremaître à la foresterie urbaine à Drummondville

Photo de Jean-Pierre Boisvert
Par Jean-Pierre Boisvert
Nouveau contremaître à la foresterie urbaine à Drummondville
Luc Lemieux (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

Les temps changent et la Ville de Drummondville a jugé bon de s’adapter aux nouvelles réalités environnementales en nommant un contremaître, Luc Lemieux, assigné au secteur de la foresterie urbaine.

Il aura principalement à élaborer et assurer le suivi de la prochaine politique de l’arbre, à agir à titre de responsable du plan d’intervention pour lutter contre l’agrile du frêne, à voir à la mise en œuvre du projet de vergers urbains sur le territoire de la ville et à coordonner divers travaux reliés au domaine de la foresterie urbaine dont on peut connaître tous les détails dans sa description de tâches sur le site web de la Ville.
À la vue de ces responsabilités, Luc Lemieux, technicien en aménagement urbain, n’a pas eu peur de se porter candidat pour le nouveau poste de contremaître en foresterie urbaine, bien au contraire. «C’est très intéressant. Cela demandera une gestion plus serrée dans ce domaine et il ne fait pas de doute que la Ville est rendue là», a-t-il mis en contexte lorsque L’Express a discuté avec lui des enjeux liés à son nouvel emploi.
La future politique de l’arbre sera bien sûr l’une des priorités du nouveau contremaître, un exercice qui, selon lui, servira entre autres à définir une vision à long terme.
«Il n’y a pas d’échéancier précis pour le moment mais il y aura une première ébauche au courant de l’année 2018. D’une façon générale, il sera question en premier lieu de l’entretien des arbres, ceux qui d’abord sont de propriété publique et ensuite, au moyen de sensibilisation, ceux qui sont privés. Les gens ne savent pas toujours où ne pas planter telle essence d’arbres. Il y aura de l’éducation à transmettre en ce sens. On va les accompagner dans les choix qu’ils veulent faire et développer avec eux la notion du bon arbre planté au bon endroit. Un arbre, ça ne se plante pas n’importe où n’importe comment. C’est plus complexe qu’on le pense. Par exemple, quand on coupe une branche, ça va bien cicatriser si c’est fait correctement. Nous avons la chance d’avoir un bon couvert forestier à Drummondville. Non seulement il faut en prendre soin mais nous allons aussi accentuer le nombre de plantations», entrevoit-il.
Son travail sera réalisé avec son équipe et en collaboration avec les travaux publics et le Service de l’environnement. C’est déjà commencé dans la Forêt Drummond, dans la portion qui appartient déjà à la Ville de Drummondville. «Nous avons commencé depuis deux ans des travaux d’éclaircies, de façon à donner une chance à la régénération».
Luc Lemieux a développé une sensibilité peu commune dans le milieu forestier. Avant d’être embauché par la Ville il y a quatre ans à titre d’arboriculteur, il a travaillé de nombreuses années pour la Société sylvicole d’Arthabaska-Drummond après avoir œuvré en Gaspésie, tant dans les forêts publiques que privées. «J’ai passé mon temps à me promener tout seul dans le bois», lance-t-il en précisant que son travail était de conseiller des propriétaires sur l’aménagement forestier.
Une nouvelle réalité à laquelle son équipe doit faire face est sans doute celle qui découle des changements climatiques. C’est le vent surtout qui cause des ennuis. «Il y a plus de vent qu’avant. Quand on constate qu’il a venté beaucoup, on fait tout de suite des vérifications. On va par exemple dans le boisé de la Marconi pour voir si des branches sont tombées dans les sentiers ou si d’autres sont brisées et risquent de tomber au sol à tout moment. Cela fait partie de l’entretien». Est-il prévu de faire le ménage pour enlever des troncs d’arbres et les branches qui jonchent le sol?, s’est-il fait demander. «Non, il n’y a aucun avantage à les enlever, surtout pas un avantage économique. Ça nourrit la terre et c’est bon pour la petite faune. C’est comme ça que fait la nature», dit-il avec philosophie.

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