Martin Dupont : déjà trente ans au service de la collectivité

Martin Dupont : déjà trente ans au service de la collectivité
Martin Dupont, directeur général de la Société de développement économique de Drummondville. (Photo : courtoisie SDED)

Par Jean-Claude Bonneau

PORTRAIT. Depuis trente ans, il voit au développement industriel économique de Drummondville. Que ce soit comme commissaire industriel de 1988 à 1996 ou comme directeur général de la Société de développement économique de Drummondville depuis 1996, Il faut admettre que Martin Dupont a bien réussi la mission qu’on lui a confiée.

Les personnes qui le côtoient chaque jour et qui l’entourent le voient comme un visionnaire. Ses «vis-à-vis» le considèrent beaucoup plus comme un adversaire redoutable lorsque vient le temps de négocier la venue de nouveaux entrepreneurs dans la région.

Si le portrait de la grande région de Drummondville fait autant de jaloux, la SDED y est certainement pour beaucoup. Et la SDED, c’est une équipe d’une cinquantaine de personnes dirigée par une personne bien structurée qui a su, au fil des ans, transmettre sa passion.

Une grande fierté

En entrevue, Martin Dupont ne nous a pas caché sa grande fierté du travail accompli au cours des trois dernières décennies.

«La SDED a bien changé depuis mon arrivée en 1988. À l’époque, nous n’étions que quatre employés et le budget total de l’organisme tournait autour de 300 000 $. Aujourd’hui, c’est une cinquantaine d’employés et un budget de fonctionnement d’environ 11 millions $. C’est incroyable tout le cheminement qu’on a fait. Depuis plusieurs années, la SDED joue sur la même plateforme que les sociétés de développement de Montréal ou Québec. C’est quelque chose de très important et surtout de très encourageant. Nous avons réussi à positionner avantageusement Drummondville sur la scène internationale», souligne M. Dupont.

Aujourd’hui, on ne peut nier que l’économie de Drummondville se porte fort bien et que la diversité industrielle est omniprésente. De petites entreprises ont pris de l’expansion et on a assisté, avec succès, à plusieurs transferts générationnels d’entreprises. De grandes sociétés ont également choisi Drummondville comme port d’attache. Au cours des dernières décennies, plus de 250 terrains industriels ont trouvé preneurs, une statistique qui démontre toute la vitalité de ce secteur d’activités.

«Il est certain qu’il y a eu plus de bons coups que de mauvais. Par exemple, seulement au cours des cinq dernières années, il y a eu plus d’un milliard $ en investissements industriels dans la région, dont 202 M $ en 2017. Dans la même période, le nombre d’emplois créés a dépassé la barre des 5000, dont 1300 en 2017, un record de tous les temps. Toute cette activité favorable a aussi permis à la MRC de grossir, la population augmentant de près de 4000 personnes en cinq ans. Ces chiffres démontrent hors de tout doute que nous traversons une très bonne période. Dans son mandat, la SDED a su tisser des liens non seulement au Québec mais à l’extérieur, tout en se dotant d’une image très positive. Le travail mis de l’avant nous a permis d’obtenir ces résultats très positifs», ajoute le dg de l’organisme qui fait l’envie de plusieurs villes au Québec.

Parmi les très bons coups qu’il aime mettre en avant-plan, Martin Dupont mentionne la construction des incubateurs industriels, une initiative typiquement drummondvilloise qui a servi d’outil de développement, la construction du Centrexpo, un outil touristique qui permet des retombées économiques importantes et la venue d’un hôtel qui a nécessité des investissements de 25 M $.

«Le rôle de la SDED a toujours été de mettre de l’avant des projets qui servent à l’ensemble de la collectivité drummondvilloise et le Centrexpo est un bon exemple», renchérit celui qui voit l’avenir avec beaucoup d’optimisme.

Des marques de confiance

Aujourd’hui, Martin Dupont ne se gêne pas pour dire à qui veut l’entendre qu’il n’a jamais regretté la décision de joindre l’équipe de la SDED, il y a trente ans.

«À l’époque, ce fut une décision de cœur et je n’ai jamais eu de regret. J’ai même reçu des offres pour aller ailleurs, mais je les ai refusées. La raison est fort simple. J’ai toujours été bien appuyé dans mon travail. En fait, je n’ai eu que deux patrons, soit Mme Ruest-Jutras et M. Cusson qui, à titre de mairesse et maire, se voyaient confier la présidence de la SDED. De plus, j’ai toujours obtenu la confiance des membres des différents conseils d’administration. Cette confiance, c’est sans aucun doute un élément majeur qui fait qu’une personne se dédie entièrement à une cause.»

Rendu à la mi-cinquantaine, Martin Dupont ne pense pas encore à la retraite. Au contraire. «Tant et aussi longtemps qu’on voudra de moi, je serai partant. Il y a de belles choses qui pointent à l’horizon. Le développement de Drummondville et la région se poursuivra. D’ailleurs, nous devrions être en mesure d’annoncer d’ici la fin de l’année deux ou trois projets majeurs. Au cours des dernières décennies, je me suis créé un très bon réseau de contacts et j’ai une connaissance très approfondie de tout le territoire. Il faut que j’en fasse profiter la région.»

Avec la nouvelle structure que le C.A. vient de donner à la SDED, toute l’équipe de l’organisme ne chômera pas.

«Fini le temps d’oeuvrer en silos. Il y a beaucoup de travail devant nous. Toute l’équipe n’aura qu’un seul but, soit d’unir les efforts pour le développement global de la communauté. Et pour ce faire, nous allons mettre sur la table des conditions favorables pour accompagner les promoteurs et les entrepreneurs. Par exemple, il faut se concentrer sur la problématique de la main d’œuvre. D’ici cinq ans, le défi le plus important sera de trouver de la main d’œuvre compétente non seulement pour de nouveaux emplois mais aussi pour combler les départs à la retraite. La main d’œuvre, c’est devenu un enjeu économique et nous y travaillons depuis 3-4 ans. Ce n’est pas pour rien que nous participons à des missions économiques un peu partout et que nous signons des ententes avec différents pays, comme la Tunisie et éventuellement le Maroc. L’avenir est prometteur et c’est à nous de créer les bonnes opportunités».

Une transformation évidente

Au cours des prochaines semaines, Martin Dupont délaissera certaines fonctions administratives pour se concentrer sur le développement industriel et commercial… en fait sur la prospection.

Martin Dupont. (Photo gracieuseté)

«Le SDED se doit de jouer davantage son rôle de locomotive dans la MRC et le plan de match est très clair. Nous voulons nous donner les outils nécessaires pour poursuivre ce développement et cette transformation de notre région. Drummondville a changé énormément depuis 10 ou 15 ans et elle se transformera encore beaucoup au cours des 5, 10 et 15 prochaines années. Toute l’équipe de la SDED a pour but de faire avancer encore et encore la ville, la région. Nous allons mettre tout de l’avant pour y parvenir», renchérit le principal intéressé.

Reconnu comme un visionnaire, Martin Dupont voit grand pour la ville et pour la région. Il a déjà quelques idées en tête comme la construction de quelques autres incubateurs industriels qui pourraient permettre à de petites entreprises de prendre leur envol. Il entrevoit également un agrandissement éventuel du Centrexpo. «Je suis certain que dans ce dossier, nous n’aurons pas le choix. D’ici six ou sept ans, la clientèle du Centrexpo augmentant, il faudra penser à doubler la superficie de cette infrastructure économique qui répondra à la demande des cinquante prochaines années.»

C’est reconnu. Drummondville est bien située géographiquement et la SDED s’est dotée d’outils fort intéressants pour attirer de nouveaux investisseurs dans la région. Dans ce domaine, le dg de l’organisme est très conscient qu’il n’y a jamais rien de gagné à l’avance. «Il faut toujours être à l’affût des opportunités et le succès de la SDED dépendent du travail acharné de toute une équipe et non d’une seule personne», stipule celui dont la réputation n’est plus à faire et qui aime bien partager sa vaste expérience avec ses collègues.

Trente ans, c’est trop vite passé et comme tout passionné, Martin Dupont amorce une autre décennie avec un but bien précis : poursuivre le développement économique de la MRC et faire de Drummondville et la région un incontournable pour les investisseurs.

Le principal intéressé amorce cette autre décennie en participant à une mission à Paris, les Journées du Québec, une activité organisée conjointement par les SDED de Drummondville, Montréal et Québec. Plus d’une centaine d’entreprises québécoises, dont une douzaine de Drummondville, seront sur place pour établir des contacts et inciter des travailleurs à venir s’installer chez nous.

Visionnaire, passionné, Martin Dupont l’est. Et il faut croire que son travail est remarqué et scruté à la loupe car, lors de la dernière assemblée générale annuelle de l’organisme, le député Alain Lamontagne lui a remis la Médaille de l’Assemblée nationale pour l’excellence de son travail au cours des trente dernières années et pour son apport global à la grande vitalité de la région de Drummondville.

 

 

 

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