MUSIQUE. Responsable du projet Tandem, une initiative du Carrefour jeunesse emploi favorisant la réinsertion sociale, François Boucher œuvre auprès des 16 à 29 ans en préemployabilité. Fondateur du groupe La Voltige, il commence depuis peu à intégrer la musique à son travail.
«À 19 ans, je n’avais aucune idée quoi faire dans la vie. Je suis parti un an à Banff. Je me suis dit que je reviendrais seulement quand je saurais quoi faire. Là-bas, j’ai un rêve qui a émergé. Je voulais être travailleur de rue. J’avais maintenant un objectif, je me suis inscrit en travail social», relate celui qui a fait du travail de rue à Drummondville pendant six ans.
Des problèmes de santé l’amènent à se réorienter il y a une dizaine d’années. À la recherche d’un horaire fixe que ne permet pas le travail de rue, il entre en contact avec le Carrefour jeunesse emploi. «Je suis venu essayer et ils m’ont gardé depuis 13 ans», souligne-t-il en riant.
François Boucher adore travailler avec les jeunes adultes. C’est dans son ADN pourrait-on dire. «Chaque intervenant a sa clientèle favorite. Je suis plus à l’aise avec eux. J’ai développé une expertise, un réseau. Je suis vraiment dans mes bottines. Ils sont en recherche d’identité, à l’entrée de l’âge adulte, on a de grosses questions à se poser. À cet âge-là, j’ai vraiment rushé. J’ai acquis du bagage de vie que j’aime transmettre à ces jeunes-là qui se posent des questions existentielles».
François Boucher transmet également son bagage de musicien aux jeunes qu’il aide. Il faut savoir que l’intervenant est également un auteur-compositeur-interprète qui se spécialise dans la musique traditionnelle.
Comme il n’y a pas de hasard dans la vie, c’est justement via son travail d’intervenant qu’il crée La Voltige. «En 2003, au refuge La Piaule, on voulait faire avec nos jeunes un échange avec la France. On devait ramasser 5 000$. J’ai appelé deux amis musiciens pis on a organisé un spectacle. Ce fut un grand succès. On a ramassé 5 005$. On était un groupe sans nom. Mais après, on se faisait appeler pour faire des spectacles. À notre troisième spectacle, on jouait devant 5 000 personnes à Victoriaville. On n’avait pas prévu ça. Il a fallu se trouver un nom. On nous disait que notre musique, ça lève. De là, La Voltige», se rappelle François Boucher.
L’intégration de la musique à la démarche professionnelle du travailleur social ne se fera pas en criant ciseaux. Bien que très talentueux, il éprouvait une certaine gêne. «Pendant longtemps, je ne voulais pas mélanger les deux. Mais à force de me le faire demander, je commence à m’ouvrir. Je suis maintenant plus confiant. J’ai eu plein de belles expériences. Force est d’admettre que les deux se marient très bien. La musique autant que la relation d’aide, c’est un besoin dans ma vie. C’est deux passions qui me permettent de garder l’équilibre dans ma vie de tous les jours», en vient-il à conclure.
Notons que La Voltige, le groupe de François Boucher, a un album à son actif. En ce moment, les membres de la formation musicale sont à revamper leur spectacle qu’ils ont donné à près de 200 occasions depuis 2003. On peut en apprendre davantage sur La Voltige sur la page Facebook du groupe.