La rivière Saint-François pourrait déborder plus régulièrement

La rivière Saint-François pourrait déborder plus régulièrement
La rivière Saint-François a sorti de son lit à deux reprises au courant de l’hiver 2018. (Photo : Archives: Ghyslain Bergeron)

ENVIRONNEMENT. Les crues des eaux que connaissent les provinces du Québec et du Nouveau-Brunswick ne sont pas des événements isolés et pourraient se reproduire à plusieurs reprises au courant d’une même année. Dans la région de Drummondville, la rivière Saint-Germain et la rivière Saint-François sont des exemples frappants.

La biologiste et chargée de projet au Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ), Andréanne Blais, précise que la difficulté de contrôler le débit de l’eau qui se dirige dans la rivière Saint-François cause des crues inattendues et que c’est un des enjeux les plus importants quand on parle des changements climatiques. «Plus les années avancent, plus l’eau de pluie se dirige vers la rivière avec un débit incontrôlable. Par exemple, il y a dans les villes plusieurs surfaces imperméables qui n’absorbent pas l’eau de pluie, il y a aussi le drainage des terres agricoles et forestières qui nuisent à la rétention d’eau et qui causent le décrochage des berges», explique-t-elle. Toujours selon Mme Blais, la conservation des milieux humides est primordiale dans cette situation puisqu’ils jouent un rôle d’éponge et retiennent une certaine partie de l’eau qui se dirige vers les rivières.

La coordonnatrice de projets du Conseil de gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François, Julie Grenier, arrive aux mêmes conclusions que Mme Blais lorsqu’il est question des risques d’inondations dus au débordement de la rivière Saint-François et de ses affluents. «Normalement, il y avait des crues qui se manifestaient au printemps, mais maintenant il y a une augmentation de ce type d’inondations en plus qu’elles prennent de l’ampleur avec les années», précise Mme Grenier. Il faut ajouter que ces crues qui sont enregistrées régulièrement au printemps peuvent maintenant survenir durant l’été et même l’automne. L’hiver dernier, il y a eu deux cas d’inondation de la rivière Saint-François. En janvier, il y a eu l’évacuation de six résidences dans le secteur de Saint-Nicéphore et durant le mois de février, ce sont treize résidences qui avaient dû être évacuées sur le secteur du chemin Longue-Pointe. Ces deux événements démontrent que le réchauffement climatique combiné à d’intenses précipitations forment des crues inattendues qui se produisent, peu importe la saison. Le Cogesaf détermine les zones où il y a des risques d’inondations pour outiller les propriétaires de ces terrains et préparer un plan d’urgence.

Des solutions pour les citoyens

Pour la population, il y a plusieurs gestes qui peuvent être posés afin de réduire la quantité d’eau qui va directement dans la rivière lors des épisodes de pluie très intenses. L’utilisation d’un baril récupérateur d’eau de pluie est déjà un pas vers l’avant pour empêcher qu’il y ait trop de résidus d’eaux pluviales. Pour contrer l’augmentation des eaux de ruissellement, qui sont la cause majeure des inondations plus fréquentes et plus importantes, il y a une possible installation de jardins de pluie. Ces jardins formés d’amas de roches servent à ralentir le débit de l’eau, à décaler dans le temps les moments les plus intenses des crues et ainsi éviter le plus possible le décrochage des berges. Un projet comme celui-là a été effectué avec succès auprès de 50 résidences pour retenir les eaux de ruissellement qui se dirigeaient dans la rivière Magog, un affluent de la rivière Saint-François.

 

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