«L’animal n’est pas bien loin de nous autres» – Carmen Lemelin, psychologue

«L’animal n’est pas bien loin de nous autres» – Carmen Lemelin, psychologue
«Homme comme femme, nous sommes biologiquement programmés pour trouver certaines caractéristiques physiques attrayantes», explique Carmen Lemelin, professeure en psychologie. (Photo : Photo Stéphane Lévesque)

SOCIÉTÉ. Célibataire ou non, il est normal de ressentir un «frétillement amoureux» lorsque le beau temps revient. Il est «naturel» d’être titillé par ce petit quelque chose de spécial qui revient en même temps que le temps doux. C’est même scientifique, selon Carmen Lemelin, professeure de psychologie au Cégep de Drummondville.

«Si on regarde l’évolution, on a été longtemps des êtres saisonniers. Chez les animaux, le printemps, c’est la période de reproduction, le rut. Les mammifères se mettent à la recherche d’un partenaire pour avoir une portée. Les humains ont longtemps été comme ça. On l’est évidemment moins que nos ancêtres préhistoriques, mais ça reste inscrit dans nos gênes. L’animal n’est pas bien loin de nous autres», soutient avec une touche d’humour Carmen Lemelin, professeure de psychologie au Cégep de Drummondville.

Ce côté «animal» explique même ce qui, naturellement, nous attire. «Homme comme femme, nous sommes biologiquement programmés pour trouver certaines caractéristiques physiques attrayantes», explique-t-elle.

Par exemple, la néoténie et la proportion taille-hanche sont des éléments programmés dans le cerveau des hommes hétérosexuels.

«L’homme va être attiré par des femmes au facial qui rappelle la petite enfance (la néoténie) : le teint rosé, la bouche en cœur, les petites pommettes, les yeux bleus, la blondeur et les dents blanches. Cela va chercher le sentiment de protection chez l’homme», précisé Carmen Lemelin.

Le ratio taille-hanche est également un élément programmé chez l’homme. «Rapidement, dès qu’il voit une femme, le cerveau de l’homme calcule le ratio taille-hanche, le fameux 36-24-36», confirme celle qui a pratiqué de nombreuses années auprès des couples.

De son côté, la femme, biologiquement, va chercher chez l’homme le triangle inversé, soit les épaules plus larges que la taille. Inconsciemment, de plus, «… la femme va chercher une mâchoire plus carrée, les yeux un peu plus creusés, les sourcils plus épais et les cheveux plus foncés. Ce sont des éléments qui font ressortir les yeux. Ça rend le regard plus pénétrant. Souvent ces caractéristiques sont liées à un plus haut taux de testostérone chez l’homme. Cet homme-là, il est fort, il est viril. Tout est chimique. Même chose pour la femme qui a le bon ratio. Elle a un taux d’oestrogènes et de progestérones plus élevé. Elle est plus fertile, plus apte à la reproduction de l’espèce», souligne-t-elle.

Il y a donc des caractéristiques qui nous attirent «naturellement» chez quelqu’un. Cependant, tout ne se joue pas là. «Qu’on ait ou non le ratio taille-hanche chez la femme ou le triangle inversé chez l’homme, pour qu’une personne s’intéresse à nous, il faut qu’il se passe autre chose. On a un processus de socialisation. Je dis souvent à mes étudiants, tu as beau repérer le plus beau pétard au monde, mais si lorsqu’il ouvre la bouche, il est plate à mourir, tu ne resteras pas longtemps. La personnalité joue maintenant un rôle primordial», termine Carmen Lemelin.

 

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