Bien que son projet de réseau de fibre optique continue d’avancer, comme le démontre l’annonce aujourd’hui d’un partenariat avec l’entreprise Cooptel pour la fourniture de services de télécommunications, la MRC de Drummond n’ose pas se prononcer sur le moment où le service sera opérationnel.
Moins d’un mois après avoir adopté un règlement d’emprunt de 33,2 M$ pour l’implantation du réseau, sujet à l’approbation du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT), les membres du conseil de la MRC ont fait un autre pas en avant avec Cooptel, mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres.
Si tout se passe comme prévu, l’étape de la confection des plans et devis, dont le mandat a été confié à la firme C3F Télécom de Laval, pourra être lancée dans quelques semaines. Une fois que tout cet aspect technique sera précisé, c’est à ce moment que la MRC ira en appel d’offres pour déterminer quelle entreprise construira le réseau qui s’étalera dans 15 municipalités ayant adhéré au projet. Elles sont Durham-Sud, L’Avenir, Lefebvre, Notre-Dame-du-Bon-Conseil Paroisse, Notre-Dame-du-Bon-Conseil Village, Saint-Bonaventure, Saint-Cyrille-de-Wendover, Sainte-Brigitte-des-Saults, Saint-Edmond-de-Grantham, Saint-Eugène, Saint-Félix-de-Kingsey, Saint-Germain-de-Grantham, Saint-Lucien, Saint-Majorique-de-Grantham et Saint-Pie-de-Guire.
Danielle Ménard, coordonnatrice au développement rural et aux projets spéciaux à la MRC, explique pourquoi elle ne peut rien promettre quant à l’échéancier. «C’est l’installation physique des tuyaux qui sera le plus long travail. L’installation de la fibre optique sera tantôt enfouie, tantôt aérienne. Ce sont les plans et devis qui vont le préciser, sans compter qu’il faudra obtenir des permis et des droits de passage. Et ce qu’il est impossible de dire pour le moment, c’est où le travail sera effectué de façon plus facile qu’à d’autres endroits. Peut-être que ce sera plus rapide d’atteindre Durham-Sud que Sainte-Brigitte. Je ne sais pas, c’est un exemple. Une chose est certaine, toutes les municipalités ne seront pas branchées en même temps».
Selon elle, le travail de construction du réseau commencera en 2019.
Cooptel, un monopole?
L’entente avec Cooptel fait suite à l’appel lancé à la fin de l’automne dernier auprès des compagnies œuvrant dans ce secteur d’activités. Quatre firmes ont alors manifesté leur intérêt et amorcé des pourparlers avec la MRC. Au terme de l’exercice, seule la proposition de Cooptel, une coopérative dont les bureaux administratifs sont situés à Valcourt, s’est avérée conforme au modèle d’affaires retenu par la MRC.
En vertu du partenariat établi, Cooptel pourra utiliser les infrastructures appartenant à la MRC pour offrir des services de télécommunications de haute capacité (internet, télévision et téléphonie).
Étant donné que les trois autres compagnies n’ont pas jugé bon d’accepter les critères de la MRC, Cooptel se trouve-t-elle, par défaut, en situation de monopole, considérant qu’elle est seule à fixer les prix? On pourrait le penser, mais Danielle Ménard tient à souligner que le réseau demeure ouvert. «Si une entreprise de télécommunication décidait de joindre notre réseau, elle pourra le faire à différents moments qui restent à déterminer. Le réseau est ouvert et elle serait acceptée en autant qu’elle accepte notre plan d’affaires qui inclus des redevances pour l’utilisation de notre réseau».
Si le règlement d’emprunt obtient l’approbation du MAMOT, la MRC procédera également à l’embauche d’un directeur de projet afin de mener à terme ce dossier d’envergure.