Budget provincial : les ministères et organismes de la région laissés pour compte

DRUMMONDVILLE. Malgré ses allures positives, le budget provincial déposé hier aura malgré tout un impact négatif sur les services publics en Mauricie et au Centre-du-Québec, constate le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

Le SFPQ estime que l’absence de réinvestissements importants dans l’ensemble des ministères et organismes, autre que la Santé et l’Éducation, se fera au prix de nouvelles diminutions de personnel, lesquelles auront un impact direct sur les services à la population et l’activité économique régionale.

«Les ministères et organismes dans notre région devront continuer d’en faire plus avec moins. Personne au Québec n’est dupe : le gouvernement libéral a pris d’une main en instaurant des mesures d’austérité en début de mandat pour ensuite redonner en baisse d’impôts à la veille des élections. Le gouvernement de Philippe Couillard tente d’utiliser ce budget pour redorer son image, mais il continuera de limiter l’accès des citoyens à des services publics de qualité», estime Frédérick Dagenais, président régional du SFPQ.

Encore une fois cette année, le gouvernement Couillard propose une croissance des dépenses dans la fonction publique nettement insuffisante pour maintenir des services publics de proximité dans notre région, estime le SFPQ. La disparition des emplois s’est fait durement ressentir au cours des dernières années. Ainsi, depuis l’élection du gouvernement de Philipe Couillard en 2014, les effectifs de la fonction publique dans les ministères et organismes en Mauricie et au Centre-du-Québec ont diminué de 10 % et 9 %, respectivement.

«Les effectifs sont au plus bas depuis plus de 10 ans alors que la population et les besoins ne cessent d’augmenter. On constate une baisse notable des effectifs des ministères de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et de la Forêt, Faune et Parc (MFFP) et le ministère de l’Environnement (MDDELCC) dans la région. Sans personnel supplémentaire pour rebâtir ses ministères et ses organismes, le gouvernement continuera de gérer le risque et demeurera en mode réaction plutôt qu’en mode prévention», constate Frédérick Dagenais.

Le SFPQ déplore que ce gouvernement ait choisi la vieille tactique de couper dans les services en début de mandat pour ensuite saupoudrer des baisses d’impôts. Le gouvernement Couillard aurait pu faire preuve de plus d’audace en adoptant de nouvelles mesures pour financer adéquatement les services publics.

Il aurait, par exemple, pu mettre en oeuvre de nouvelles politiques fiscales pour récupérer les centaines de milliards détournées dans les paradis fiscaux ou encore créer un régime entièrement public d’assurance médicaments et économiser des centaines de millions de dollars en diminuant le recours à la sous-traitance dans le secteur de l’administration, du déneigement ou de l’informatique, entre autres.

«Le gouvernement libéral cherche à faire oublier l’austérité qu’il a lui-même imposée et qui a fait mal inutilement aux services publics, en plus de malmener les travailleuses et les travailleurs qui offrent chaque jour ces services à la population», conclut M. Dagenais.

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