CULTURE. Alain Labonté, auteur de livres et de chansons et spécialiste en relation de presse, considère que la culture d’ici est à la fois florissante et tellement fragile.
Appelé à voyager à travers le monde, l’auteur du livre Moi aussi j’aime les hommes demeure un gars du Centre-du-Québec. «J’y suis souvent, ma mère réside toujours dans la région ainsi que mes frères et sœurs. J’ai été impliqué pendant 11 ans au Mondial des cultures et je collabore toujours avec le Village québécois d’antan. Ici c’est chez nous!» déclare sans réserve le natif de L’Avenir. Et son village, il le porte sur toutes les tribunes qu’on lui offre. Comme le conteur Fred Pellerin pour son Saint-Élie-de-Caxton natal, Alain Labonté ne manque jamais une occasion de parler de ses racines lors d’interventions dans les médias.
Cet enracinement qui se trouve au cœur de sa création l’amène à poser un regard réaliste sur la culture à Drummondville et ses environs.
«On est dans une période où la culture est florissante. Avec les médias sociaux, il y en a des occasions de se faire connaître. Il n’y a jamais eu autant d’offres qu’en ce moment», a déclaré Alain Labonté.
Cependant, tout n’est parfait. Le piratage de la musique, des livres et même des œuvres d’art fragilise la culture, constate M. Labonté. Également, le public est devenu casanier. Il est très difficile d’amener les gens à quitter leur écran d’ordinateur.
«Pourtant, la culture c’est de faire le choix de sortir de soi et de chez-soi pour aller vers l’autre via un spectacle, un lancement de livre ou une projection d’un film. La culture, c’est ouvrir ses horizons», fait remarquer l’auteur.
Toujours selon Alain Labonté, trouver des moyens de mieux identifier les goûts des Drummondvillois et des résidents des villages environnants et se questionner sur les moyens que l’on utilise pour leur communiquer l’offre culturelle sont des avenues à explorer si on veut solidifier la culture dans la région. La mise en place de partenariat entre les créateurs et les entreprises locales en est une autre.
Les institutions ont également des efforts à faire afin de mettre en lumière les créateurs de la région. Nul n’est prophète dans son pays, dit le vieil adage.
Évidemment, Alain Labonté se réjouit de voir son premier récit littéraire paru en 2015 être à l’étude à l’Université de Saint-Boniface au Manitoba. Mais, en discutant avec lui, on sent une certaine amertume qu’il n’y ait pas un de ses livres au programme du Cégep de Drummondville et dans les universités avoisinant sa région. «Au moins, j’ai reçu des félicitations de l’hôpital de Sainte-Croix pour le traitement du thème de la santé mentale pour Une âme et sa quincaillerie, de conclure Alain Labonté sur une note positive.
Savez-vous que?
Alain Labonté se sert concrètement de la culture pour ouvrir des horizons depuis quelques années avec sa conférence dans les écoles Être différent ou faire la différence. En traitant de thématiques comme la santé mentale et l’homosexualité, M. Labonté amène les élèves à questionner leur regard sur la différence. Pour lui, si son parcours peut inspirer, il en ressent un sentiment d’être utile pour les jeunes.