Les familles unissent leurs voix à celles des préposés aux bénéficiaires

Les familles unissent leurs voix à celles des préposés aux bénéficiaires
(Photo : Josyane Cloutier)

Au tour des familles de résidents au Centre d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD) Frederick-George-Heriot de se lever pour dénoncer les conditions de travail des préposés aux bénéficiaires.

Une trentaine de personnes étaient présentes devant le CHSLD, mardi matin, afin d’unir leurs voix à celles des préposés.

«C’est un cri du cœur sincère que nous lançons aujourd’hui. Ce sont nos parents, nos familles. Ce n’est pas normal que les préposés travaillent 24h en ligne. Il faut agir», lance avec conviction une dame. Elle profite d’ailleurs de l’occasion pour inviter les dirigeants du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ) à venir vivre une semaine dans les murs de l’établissement.

«Il est plus que temps que ça arrête. C’est un milieu de vie, il ne faut pas l’oublier», renchérit une autre.

Pour le syndicat, la solution est plutôt simple. «On demande de stabiliser les équipes. Ce que nous n’avons pas, ce sont des garanties pour les nouveaux. Il faut redorer l’image de la profession et donner envie aux diplômés de venir travailler chez nous», affirme le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Claude Audy.

Pour des proches de résidents, cette façon de faire pourrait régler plusieurs problématiques. «Mon père, par exemple, ça lui prend du temp pour parler, alors certains pensent qu’il est sénile. Il a un besoin particulier, mais ils n’ont pas le temps d’apprendre à le connaître. S’il y avait au moins des équipes un peu plus stables, ce serait déjà un excellent point de départ. Ça les rassure», exprime Louise Boisclair. Selon cette dernière, il est également impératif que les familles prennent aussi leur place. 

«Quand je ne viens pas une journée, je me sens mal parce que je pense à mon père, qui est tout seul. Je trouve ça immensément triste de penser à ceux qui n’ont pas de visites», ajoute-t-elle.

Cependant, tout le monde s’accorde pour dire que les préposés ne sont pas responsables de tout ce qui arrive. «Ce sont des gens magnifiques, avec la main sur le cœur», estime Jean-Guy Moreau, un proche aidant.

Ce qui ressort de cette sortie publique, c’est le ras-le-bol généralisé. «C’est maintenant que les problèmes doivent se régler, pas dans six mois.»

Le président-directeur général du CIUSSS-MCQ, Martin Beaumont, avait été invité à participer, mais a décliné après que les familles aient refusé de le rencontrer une heure avant le début de l’événement. «Étant soucieux de rencontrer les familles à l’intérieur d’une formule constructive et considérant leur niveau de préoccupations, la direction débutera, au cours des prochains jours, des rencontres avec toutes les familles des résidents et résidentes en CHSLD. L’objectif visé est d’entendre leurs préoccupations et pouvoir leur présenter le portrait de la situation et les mesures prises pour pallier aux défis de main-d’œuvre», a fait parvenir aux médias l’agente de communications Geneviève Jauron.

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