Le projet un peu fou d’une sympathique famille

Le projet un peu fou d’une sympathique famille
Nicolas Talbot, Mélanie Boulard et leurs deux enfants, Gaël et Violette, parcourront la Pacific Crest Trail au mois de juillet 2020. (Photo : Gracieuseté)

AVENTURE. La famille Talbot-Boulard carbure aux défis, et ce n’est pas peu dire. En juillet 2020, parents et enfants affronteront 2500 kilomètres sur les sentiers de la Pacific Crest Trail (PCT) à travers forêts et montagnes. 

Au total, la Pacific Crest Trail est longue de 4240 km et traverse la côte Ouest des États-Unis, du Canada au Mexique. Mais puisqu’ils partent avec leurs deux enfants, qui auront 10 et 13 ans au moment du départ, Mélanie Boulard et Nicolas Talbot mettent la pédale (un peu) plus douce. Le périple qu’ils prévoient représente tout de même environ 120 jours de marche.

Gracieuseté

Et si la majorité des gens partent du Mexique et remontent vers le Canada, la famille drummondvilloise fera exactement l’inverse. «Nous allons tous les deux avoir plus de quarante ans et nous partons avec deux enfants. On ne peut pas traverser des rivières lors des crues, et nous souhaitons éviter les avalanches. De cette façon, on ne rencontre jamais l’hiver, puisqu’on part en juillet. Ce n’est pas la voie la plus facile, mais ça fait plus notre affaire d’y aller comme ça», explique Mme Boulard.

 

Cela ne fait que deux ans qu’ils ont commencé à faire de la randonnée pédestre de façon plus active. Et la Pacific Crest Trail est réputée chez les randonneurs pour son niveau de difficulté assez relevé… «On la surnomme l’Everest des randonneurs. On ne fait pas les choses à moitié, disons», blague Nicolas Talbot.

Leur préparation est déjà entamée. Leur congé est pris et leur équipement est prêt à être enfilé, à l’exception des deux sacs à dos destinés aux enfants. «Ça grandit vite, ces enfants-là. On veut attendre à la dernière minute pour être certains qu’ils seront de la bonne taille», explique Mélanie Boulard.

Ils prendront des cours de survie en forêt et de secourisme avec leurs deux enfants, par précaution. Ils entendent également faire plusieurs randonnées au cours de l’été, dont une traversée de la Mauricie d’environ 100 km.

Sauf que partir sur la Pacific Crest Trail a un coût : environ 20 000 $.

«Nous devons quand même continuer de payer l’hypothèque, les voitures, les assurances… Ça revient environ au double», précise Nicolas Talbot.

Gracieuseté 

La sympathique famille entend également amasser 10 000 $ pour la Fondation des étoiles, qui finance la recherche contre les maladies infantiles. «Leur mission nous interpelle beaucoup et tant qu’à faire un projet comme celui-là, aussi bien amasser des sous pour une bonne cause», précisent les deux parents.

Confection de savons, de bijoux, de chocolats… Tous les moyens sont bons. «Au pire, il y a la marge de crédit», affirme Mélanie Boulard avec un petit rire.

On peut donc dire sans se tromper que les Talbot-Boulard partiront, coûte que coûte. «Nous avons vu, un moment donné que des jumelles de 80 ans avaient complété la PCT. Nous n’avons pas d’excuses!»

Ont-ils quelques appréhensions? «La douleur», répond Mélanie Boulard sans hésiter.

«Entre adultes, la douleur, ça se gère. Mais voir ses enfants souffrir et ne pas pouvoir faire grand-chose, c’est ça qui va être le plus difficile», renchérit son conjoint.

Pourtant, Gaël, 7 ans, et Violette, 10 ans, sont très enthousiastes à l’idée de partir en nature avec leurs parents pendant quelques mois.

«Les enfants ont beaucoup évolué dans leur persévérance. Ils savent qu’ils vont avoir mal aux jambes, mais ils ont hâte de le faire quand même». Violette fait d’ailleurs tous ses exposés oraux à l’école sur la randonnée et sur la Pacific Crest Trail. «On en parle à tous les jours. On les a probablement ‘’brainwashé’’», rigole Mélanie Boulard.

Au-delà du défi physique que cela représente, les apprentissages qui seront faits lors de cette expérience sont inestimables, d’après les deux parents. «T’as été capable de faire tous ces kilomètres avec ton gros sac sur le dos, de dormir sur le bord du chemin, de monter des montagnes… Qu’est-ce qui pourrait t’empêcher, après tout ça, de faire ce que tu veux?», exprime Mélanie Boulard d’un ton déterminé.

«On va se connaître encore mieux qu’aujourd’hui. Nous sommes déjà soudés, mais on pense que notre noyau familial sera encore plus solide.»

Ce qui motive ce projet un peu fou, c’est la volonté de faire quelque chose qui resterait profondément ancré dans leur mémoire. «C’est correct d’attendre la retraite, mais ce n’est pas cela qu’on veut. On ne sait même pas si on va être là demain, alors pourquoi ne pas le faire maintenant ?», exprime le couple.

Partager cet article