Pas toujours évident pour les gens de la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle, transgenre, queer et plus (LGBTQ+) de se lancer dans l’agriculture. C’est pour cette raison que l’organisme Fierté agricole a été mis sur pied.
L’organisme à but non lucratif, basé à Saint-Hyacinthe, tient des actions partout dans le Québec afin de sensibiliser les intervenants à la diversité sexuelle et créer des liens entre les personnes qui en sentent le besoin. «C’est difficile pour tout le monde d’avoir accès à la propriété en agriculture. On ne veut simplement pas que l’homosexualité ou n’importe quelle identité sexuelle soit un frein supplémentaire. Si quelqu’un veut s’épanouir en région, on va être là pour le supporter», précise le président de Fierté agricole, Joé Desjardins.
D’après ce dernier, les gens qui vivent en région rurale sont souvent moins sensibilisés aux différentes réalités sexuelles. «Ce n’est pas la Russie, on s’entend et en général, il y a quand même de beaux progrès. Ce sont surtout les préjugés et les petites blagues plates qui dérangent. Ce n’est pas de la méchanceté, j’en suis convaincu. C’est plus de la méconnaissance.»
Ce n’est un secret pour personne : dans les villages, la proximité est très grande. «En ville, c’est l’anonymat. Les milieux professionnel, personnel et familial sont bien souvent séparés. En campagne, par contre, c’est une autre histoire. Son boss, c’est souvent son père, et on travaille avec ses frères et sœurs.»
Lorsqu’une personne souhaite faire un changement de sexe, par exemple, le risque d’être complètement isolé si jamais la famille n’accepte pas ces procédures sont plus grandes, souligne Joé Desjardins.
Au Centre-du-Québec, la situation est plutôt enviable pour les gens de la communauté LGBTQ+ qui se lancent dans l’agriculture grâce à la localisation centrale de la région. «Elle se situe juste entre les deux plus grandes villes du Québec, et c’est un immense avantage. Quand les propriétaires ont besoin de connecter avec la communauté LGBTQ+, c’est facile. Ce n’est pas la même chose en Gaspésie, disons», illustre Joé Desjardins.