PATINAGE DE VITESSE. Le patinage de vitesse, c’est une histoire de famille chez les St-Pierre. Depuis plusieurs années, Raphaël et sa jeune sœur Mathilde sont dirigés par leur mère, Anne-Sophie Babin, sur la glace de dimension olympique de l’Olympia Yvan-Cournoyer. Leur père, Yves St-Pierre, ne demeure pas en reste puisqu’il agit comme président du club de patinage de vitesse de Drummondville.
C’est un peu par hasard que cette famille originaire de Wickham s’est prise de passion pour cette discipline olympique. Rapidement, leurs qualités athlétiques leur ont permis d’atteindre un haut niveau de compétition.
«Quand Raphaël avait quatre ans, tout ce qu’il voulait faire, c’était de bouger et de gagner des courses, raconte Anne-Sophie Babin. Une de mes collègues m’a alors parlé du patinage de vitesse, parce que sa fille en faisait. Le soir même, j’ai amené Raphaël à l’aréna. Il patinait déjà bien, mais ses patins n’étaient pas aiguisés. Aussitôt qu’on lui a mis des patins à longues lames dans les pieds, tu l’as vu partir! Il est sorti de là en disant : « Maman, je vole! » C’est comme ça que notre histoire a commencé.»
Puis, il y a neuf ans, le club drummondvillois s’est retrouvé sans entraîneur. Anne-Sophie Babin s’est alors proposée pour guider les jeunes patineurs locaux.
«Ça faisait deux ans que j’étais assise dans les gradins. J’avais déjà fait du patinage artistique et du volleyball et j’avais déjà été coach de soccer. J’ai donc embarqué sur la glace. Je ne connaissais pas beaucoup la technique, mais on a été chercher une coach de niveau provincial. Je m’occupais de toute la gestion autour», explique celle qui a ensuite suivi les formations nécessaires pour devenir entraîneuse provinciale.
«En nous retrouvant souvent les trois ensemble sur la glace, ça nous a permis de vivre beaucoup de belles choses en famille. Bien sûr, avec le travail et l’école, ça exige beaucoup d’organisation, mais on fait ça parce qu’on aime bouger. Quand on ne bouge pas, on s’ennuie», ajoute la fière maman, qui ne compte pas ses heures de dévouement.
Agissant désormais comme responsable des entraîneurs du club, Anne-Sophie Babin a cédé sa place à Daryl Rasmussen pour diriger les athlètes de calibre provincial. Cet athlète originaire de la Colombie-Britannique a déjà fait partie de l’équipe canadienne.
À 50 km/h dans un virage
Âgés de 14 et 12 ans respectivement, Raphaël et Mathilde sont reconnus pour leur puissance et leurs départs explosifs. Des qualités qui les avantagent particulièrement sur de courtes distances.
«Ce que j’aime dans le patinage de vitesse, c’est le fait de me dépasser, de toujours pousser plus, exprime Mathilde. C’est un sport où on n’a jamais atteint notre limite. On peut toujours s’entraîner plus et gagner des secondes. Évidemment, ça prend de la persévérance. À l’entraînement, je ne me décourage pas même si c’est long et que ça fait mal. J’aime ça, alors je continue.»
«Moi, c’est la glisse… J’adore le sentiment que ça donne quand j’arrive à 50 kilomètres à l’heure dans un virage. C’est le feeling que je recherche», renchérit Raphaël.
Au cours des dernières années, les St-Pierre sont parvenus à se démarquer tant sur la scène provinciale que nationale. En plus de décrocher des médailles aux Jeux du Québec tenus à Alma, ils sont montés sur le podium dans leur catégorie d’âge respective lors du dernier championnat de l’Est du Canada disputé à Ottawa.
À nouveau cette année, Raphaël et Mathilde seront parmi les favoris au championnat québécois, les 9 et 10 mars, à Laval. Ils tenteront de se qualifier pour le championnat de l’Est, qui aura lieu au début du mois d’avril, à Lévis.
«Cette année, la compétition est très relevée au Québec. Le défi sera plus grand pour se qualifier en vue du championnat canadien», soutient Anne-Sophie Babin, pour qui la clé du succès réside non seulement dans la vitesse, mais aussi dans la stratégie et le positionnement.
«Dans une course, tout peut arriver… Tu peux donner ton 100 %, mais être freiné par une lame cassée. Tes performances peuvent aussi être affectées si tu es stressé ou malade. Pour gagner, il faut que tu sois rapide, chanceux, opportuniste, baveux… et que tu fonces dans le tas! Ça prend du cran.»
En plus du patinage de vitesse, Mathilde pratique également l’équitation. Quant à Raphaël, il s’est fait un nom dans le milieu du football comme porteur de ballon étoile chez les Vandoos de Drummondville.
«Tous les sports s’unissent en quelque part. En patinage de vitesse, je renforce mes jambes et je vais chercher beaucoup de cardio. Ça me permet d’être plus rapide et endurant au football», explique celui qui se concentre désormais davantage sur ce sport collectif, sans toutefois délaisser ses premières amours.
«Cette saison, je veux juste me donner à fond et prioriser le plaisir en patinant.»