HISTOIRE. L’événement s’est produit le lundi 31 janvier 1977 à 4h43 du matin. Une forte tempête de neige sévissait à Drummondville.
Ce matin-là, les employés de la voirie municipale avaient déneigé la rue Heriot, mais n’avaient pas eu le temps de dégager la traverse à niveau de la rue Lindsay.
Provenant de Montréal, un train de marchandises comportant 77 wagons roulait à la vitesse approximativement à 40 km à l’heure et devait se rendre dans les Maritimes.
La première des trois locomotives a heurté violemment un banc de neige. Ensuite, un fort mouvement d’oscillation de gauche à droite a fait en sorte, selon les autorités ferroviaires de l’époque, que 14 wagons ont quitté la voie, arrachant les trains de roues et d’essieux (boggies) et penchant d’un côté ou de l’autre, sans se renverser.
Un boggie a aussi frappé la façade de la gare du CN, y laissant quelques cicatrices possiblement encore visibles aujourd’hui.
Selon un article publié dans La Parole le 2 février 1997 (une publication qui est devenue L’Express au fil des ans), le préposé du wagon de queue a tôt fait d’aviser le conducteur du train, lequel a immobilisé la première locomotive après le pont de la rivière Saint-François. Se faisant, il a bloqué toute circulation des rues Hériot, Brock, Lindsay et même au-delà durant de nombreuses heures.
Sans le viaduc du boulevard Saint-Joseph, la ville aurait été coupée en deux.
Personne n’a été blessé et un seul des wagons a été éventré : une citerne contenant une grande quantité de grains de maïs répandus sur la rue Lindsay.
Aucune matière dangereuse n’a été signalée sur place.
Ce jour-là, la circulation automobile a été perturbée pendant plus de 24 heures, jusqu’à ce que le Canadien National (CN) réussisse à découpler les wagons endommagés et les transporter vers une autre destination.
Neuf mois plus tard, soit à la mi-octobre 1977, le CN a fait parvenir une poursuite en dommages-intérêts de 150 000 $ aux autorités municipales en imputant la cause du déraillement à l’accumulation de neige sur la rue Heriot.
Encore quelques mois plus tard, le CN se désistait de sa poursuite et l’affaire a été ultimement abandonnée.
Le Canadien National traverse Drummondville de part et d’autre plusieurs fois par jour depuis pratiquement un siècle. Ce déraillement est le seul d’importance à s’être produit, selon les archives.
(Informations tirées d’une chronique rédigée par Gérald Prince, ancien journaliste et rédacteur pour la Société d’histoire de Drummond).