SPECTACLE. «Le band reste aujourd’hui le power trio, Steve, Jon et moi», souligne Éric Maheu, le bassiste de Kaïn.
L’année 2017 a été marquée par de grands changements avec le départ des membres Patrick Lemieux et Yanick Blanchette et par l’arrivée de John-Anthony Gagnon-Robinette. S’est entremêlée à tout ça, la sortie de l’album Welcome Bonheur, qui connaît d’ailleurs un vif succès.
Dans tout changement, il y a différentes façons de voir les choses et c’est avec optimisme que les membres du groupe drummondvillois ont décidé de le faire.
«Les changements ont fait du bien autant aux individus concernés qu’au band, laisse entendre Éric lors d’un avant-midi promo. (…) Aussi, le break (entre les deux albums) a permis à chacun de nous de faire une rétrospective et se poser plusieurs questions : « Est-ce que je suis toujours à la même place que les autres? Est-ce que je suis prêt à faire les concessions encore aujourd’hui? « Est-ce que j’ai pris soin de moi au fil du temps? Est-ce que je suis prêt à faire ça des années encore? » Ces questions ont été répondues par les changements.»
Ces départs ont évidemment semé l’inquiétude chez certains fans quant à l’avenir du groupe, mais Éric Maheu est catégorique : «On ne fait pas semblant que ça va « ben » présentement, on est « ben » en ostie! Ce n’est pas compliqué et c’est sain. Il n’y a pas de danger que ce soit la fin.»
Le bassiste avoue se sentir encore dans une «lune de miel» avec la venue de John-Anthony et la collaboration de deux autres musiciens pour la tournée (claviériste et batteur).
«Ils sont crinqués et excités de jouer avec nous donc c’est « ben » l’fun! L’essence de Kaïn est encore là, mais juste de jouer les anciennes « tounes » avec des jeunes crinqués, ça amène automatiquement une nouvelle couleur au band. (…) Steve et moi, on était à quelques années d’être des vieux buckés assis sur leur patterns. Si on voulait que Kaïn dure 20 ans, on ferait la même recette, on ne prendrait pas de chance et on ne se donnerait pas de vertige. Oui, ç’a été comme une peine d’amour des deux côtés lorsque Pat et Yanick ont décidé de quitter et accueillir un nouveau membre c’est toute une adaptation, mais ce sont justement des petits vertiges comme ceux-là qui nous affirment qu’on est capable de se renouveler tout en restant nous-mêmes», partage-t-il, sans vouloir élaborer davantage sur les causes des départs.
Pour différentes raisons et surtout pour une question de simplicité, les trois membres du groupe ont décidé que Kaïn serait dorénavant un trio plutôt qu’un quatuor.
«C’est moins compliqué de rester à trois que d’intégrer plein de monde et de se mettre à délirer là-dessus. On ne veut pas mettre un quatrième membre pour avoir un quatrième membre. Les deux autres musiciens qui sont sur la tournée ont quand même leur place et feront assurément partie du processus de création du prochain album», précise Éric.
Pour John-Anthony, c’est un rêve de petit garçon que de jouer avec son groupe de musique d’enfance.
«De pouvoir jouer avec eux, c’est un rêve. Pis les gars sont tellement ouverts et contents, on ne peut qu’avoir le sourire tout le long sur le stage. On a juste du plaisir et on veut le partager avec les fans. On est maintenant comme une nouvelle génération de Kaïn. Ce n’est pas nécessairement un nouveau Kaïn, c’est une continuité», expose le multi-instrumentiste, sous le regard approbateur de son acolyte.
«Fiston amène la fougue et de la jeunesse (…) Il est compositeur en plus, c’est un beau bonus et j’ai déjà « ben » hâte de rentrer en studio pour voir ce que John a dans ses tiroirs. Sa fraîcheur va amener de quoi de bien exotique, je crois. C’est un beau challenge pour Steve et moi!»
Le spectacle
C’est donc avec fébrilité et bonheur que Kaïn foulera les planches de la Maison des arts Desjardins Drummondville, le 19 janvier, près de quatre ans après leur dernière performance dans cette salle.
«On est stressé un peu d’être chez nous, car c’est toujours spécial», laisse entendre Éric.
À se fier aux deux membres, les spectateurs passeront véritablement un bon moment.
«C’est le show qui a le plus d’envergure. Côté son et éclairages, on n’a pas lésiné et côté chansons non plus. C’est un show de 2 h, durant lequel on joue 8 des 11 chansons du nouvel album et toutes les chansons qui nous ont fait connaître», indique avec enthousiasme Éric.
«Autant on a des bouts plus touchants, autant on a des bouts où les gens se lèvent et crient. C’est un des shows à voir en 2018!» renchérit John-Anthony.