Être proche aidant…un privilège

Être proche aidant…un privilège
Lettre ouverte (Photo : Photo Deposit)

En ce début de l’année 2018, il est bon de souligner le travail remarquable du personnel dévoué auprès de celles et ceux qui, rendus au grand âge et malades, se retrouvent dans les centres d’hébergement de longue durée.

Grâce à votre générosité, au service de mes deux parents, une tante et de tous les autres, ils peuvent poursuivre leur pénible marche en avant grâce aux soins attentifs que vous leurs prodiguez.

Depuis les deux dernières années, la tâche semble de plus en plus difficile de prendre soin de celles et ceux qui doivent demeurer longuement dans les CHSLD. Malgré les efforts consciencieux des membres des équipes de soignants, il n’est pas toujours possible de répondre aux besoins de plus en plus inattendus en raison du grand âge de plusieurs. Il est évident que les exigences du travail dépassent la force collective du personnel en place. Il faudrait beaucoup plus de ressources humaines pour bien s’occuper de nos aînés qui souffrent, sans quoi il y a un risque d’épuisement du personnel soignant. Des groupes de pression réclament plus de fonds au Gouvernement. Il est bon de continuer à demander plus pour répondre aux besoins particuliers et grandissants.

Il y a possiblement une autre avenue à privilégier. Celle d’une généreuse solidarité des aidants naturels et des proches aidants pour rendre service à nos proches malades et rendus au grand âge. Se rendre attentifs à nos proches, être présents pour les soutenir concrètement au quotidien n’est pas juste une corvée…C’est un privilège de se rapprocher des plus éloignés…

Les visiter pour apaiser la solitude du malade ayant atteint le grand âge. Les aider à bouger pour préserver leur autonomie. Les accompagner pour aller vers les autres, socialiser, s’amuser, participer aux activités. Les encourager à tenir bon malgré les épreuves et la maladie. Suppléer au manque du personnel pour sécuriser notre proche, assurer une présence familiale sur place, apaiser, répéter patiemment, s’impliquer dans des besoins concrets, profiter de toutes les occasions pour fêter, se réjouir…

On devient proche aidant à l’usage, sur le tas, selon les besoins des personnes aidées. L’apprentissage par échanges d’expériences vécues entre proches aidants est irremplaçable. La formation, via les rencontres périodiques du Groupe de ressourcement rattaché au CHSLDFGH, est d’une qualité exceptionnelle grâce à l’expérience de longue date acquise par les professionnels, médecins, psychologues, neuropsychologues, travailleuses sociales, infirmières, etc. L’Institut de gériatrie de Montréal, qui réunit plusieurs chercheurs s’intéressant au nouveau phénomène du grand âge, propose aussi des conférences qui donnent des pistes pour des interventions originales. Les organismes régionaux comme l’Appui, l’Appad, la Table régionale et autres suggèrent diverses activités propices aux propres aidants.

Cependant pour tenir bon dans le rôle d’aidant naturel, il faut être en bonne forme physique est capital. Plusieurs proches aidants pratiquent régulièrement le nouveau sport du Pickleball. Plus de 300 adeptes jouent de 2 à 3 fois par semaine afin de se détendre et conserver une bonne forme physique pour être capable de rendre service sans s’effondrer. Il faut se réjouir de la décision des dirigeants municipaux de construire 12 nouvelles aires de jeu adaptées au Pickleball. Jouer au Pickleball est une des meilleures assurances pour maintenir en pleine forme plusieurs retraités et tous les autres adeptes de ce sport facile et intéressant à jouer. En outre, il revient à chaque proche aidant de choisir les moyens pour être en pleine forme et d’opter pour de saines habitudes de vie.

Être proche aidant de personnes malades et rendus au grand âge requiert un certain nombre d’attitudes à développer au niveau du savoir être comme devenir plus paisible, plus silencieux, à l’écoute des signes indicatifs des aidés, transmettre la sécurité, la confiance, la joie de vivre. À cet effet, la pratique quotidienne de la méditation, la musique apaisante choisie et les lectures inspirantes, sont à mettre à l’ordre du jour. Adopter la phrase suivante à répéter continuellement aide à garder le cap au jour le jour : «J’avance au quotidien, le cœur léger et sans souci, sachant que tout est bien».

Jean-Guy Moreau, proche aidant

 

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