HOCKEY. Au fil des ans, Drummondville est devenue une véritable plaque tournante du hockey féminin au Québec. Le parcours de Stéphanie Daneau fait partie de ces belles histoires qui s’ajoutent à celles de Nancy Drolet, Lise Lemaire, Gabrielle David, Audrey-Anne Veillette et compagnie.
Membre de la toute première édition des Carabins de l’Université de Montréal, en 2009, Stéphanie Daneau a également été la première capitaine de l’histoire de l’équipe. La Drummondvilloise a contribué à jeter les bases d’un programme qui est vite devenu une référence au pays.
«Je suis très fière d’avoir fait partie de cette aventure. Je me souviens de notre match inaugural. C’était une grosse journée. On s’y préparait depuis longtemps. Notre devise, c’était « Ensemble, écrivons une page d’histoire ». On était la première université francophone à se doter une équipe de hockey féminin. On était aussi la première à mettre sur pied une équipe féminine sans avoir de programme masculin», raconte celle qui achèvera son doctorat en sciences infirmières en 2018.
Ayant évolué à l’attaque durant son hockey mineur à Drummondville, puis ses cinq saisons avec les Patriotes du Cégep Saint-Laurent, Stéphanie Daneau a été convertie en défenseure durant son stage universitaire.
«On avait besoin de moi à cette position. Au début, je n’étais pas certaine, mais j’ai découvert une position que j’ai appris à aimer. Je n’étais pas une défenseure extravagante, mais j’étais très fiable dans mon territoire. On pouvait toujours compter sur moi», explique-t-elle.
Après deux campagnes dans l’uniforme des Carabins, Stéphanie Daneau s’est jointe au personnel d’entraîneurs de l’équipe à titre de responsable vidéo.
«C’est un rôle que j’aime beaucoup. Je découpe les images du match en différents segments, par exemple les lancers, les sorties de zone ou les désavantages numériques. Ça permet aux coachs de montrer certaines séquences aux filles entre les périodes. Ça nous permet d’ajuster le tir rapidement si des corrections s’imposent», explique-t-elle.
Une tradition gagnante
Dans ce rôle, Stéphanie Daneau a aidé les Carabins à mettre la main sur trois championnats québécois (2013, 2014 et 2016) et deux championnats canadiens (2013 et 2016). Il s’agit évidemment pour elle d’une grande fierté.
«Notre premier championnat canadien était très spécial. Personne ne nous attendait là, surtout qu’on avait perdu le premier match de la finale 6-1 contre l’Université McGill. On avait surpris tout le monde en gagnant les deux matchs suivants. L’équipe est donc arrivée au championnat canadien avec beaucoup de confiance. Les filles ont joué des matchs extraordinaires. Du haut des estrades, c’était très excitant, mais j’ai trouvé ça long», confie-t-elle.
À l’approche de son dixième anniversaire, l’organisation montréalaise sera donc parvenue à bâtir rapidement une véritable tradition gagnante.
«On est tellement bien entourées chez les Carabins, avec Danièle Sauvageau en tête comme directrice générale. Autour de nous, il y a des gens compétents, passionnés et expérimentés. C’est la base du succès dans n’importe quel domaine. Ce sont des leaders et on a le goût de les suivre. Ça fait de nous une équipe forte et résiliente», fait valoir Stéphanie Daneau.
Avec une fiche de 6-1-2-2, les Carabins trônent à nouveau au sommet du classement général cette saison.
«On a connu un début plus lent qu’espéré. Les filles ont pris quelques matchs pour apprendre à se connaître. L’esprit d’équipe s’est développé et on s’est mis à gagner plus souvent. Ça augure bien pour la suite des choses.»
«On est en première position, mais la parité est très forte dans la ligue. Tout le monde peut aspirer aux grands honneurs. C’est une situation excitante, mais c’est surtout une bonne nouvelle pour le hockey féminin en général. Ça démontre à quel point notre sport a progressé au cours des dernières années.»
De précieux apprentissages
Après avoir accroché ses patins, Stéphanie Daneau s’est tournée du côté du triathlon. La jeune femme de 33 ans qui réside aujourd’hui à Montréal se prépare d’ailleurs à participer à son troisième demi-Ironman.
«J’ai trouvé ça difficile d’arrêter de jouer au hockey. J’aurais continué toute ma vie. J’avais donc besoin de trouver quelque chose pour continuer à me dépasser. Le triathlon est un sport qui me permet de me fixer des objectifs. Il y a aussi une notion d’équipe, puisque je fais partie d’un club. Mon talent est moins naturel qu’au hockey, mais j’aime beaucoup ce que ça m’apporte», exprime la mère d’une fillette de cinq ans.
Pour Stéphanie Daneau, le hockey universitaire aura non seulement été synonyme de passion et de solidarité, mais aussi une source de précieux apprentissages.
«Les Carabins m’ont appris l’importance de l’éthique de travail et de la discipline. Pour performer dans un match, ça prend beaucoup de travail avant, tant sur la glace qu’en dehors. J’applique encore cette notion aujourd’hui, que ce soit dans le triathlon, mes études ou mon travail», conclut celle qui, dans le cadre de son doctorat, est engagée dans plusieurs projets dans le milieu de la santé, plus particulièrement les soins palliatifs pour les personnes âgées.