HOCKEY. Au moment où les foules sont en hausse un peu partout à travers la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), les spectateurs se font de moins en moins nombreux au Centre Marcel-Dionne. Faisant fi de leur jeunesse, les Voltigeurs trônent pourtant parmi les meilleures équipes au classement général.
Alors qu’on approche du cap de la mi-saison, une moyenne d’à peine 1753 spectateurs a assisté aux 16 premiers matchs locaux des Voltigeurs. Il s’agit d’une importante baisse de 15,6 % par rapport à la dernière campagne, déjà la pire de la dernière décennie au chapitre des assistances à Drummondville. Et si on compare ces chiffres à ceux de la dernière saison gagnante des Voltigeurs, en 2013-2014, on observe une formidable diminution de 27,3 % aux guichets.
Malgré ce constat inquiétant, le président des Voltigeurs, Éric Verrier, ne s’alarme pas outre mesure. Il estime que l’organisation paye actuellement pour ses insuccès des trois dernières saisons.
«Notre équipe de marketing a beau être une référence à travers ligue, mais comme administrateur d’une équipe sportive, je sais que le meilleur outil de marketing demeure la victoire. C’est vrai, quelle que soit la ligue ou le sport. Cette saison, la victoire est au rendez-vous, mais il faut regarder notre historique. Ces trois dernières années, nos partisans n’ont pas été choyés : on était dans le bas du classement. Le hockey junior est un cycle, mais le dernier cycle a laissé des traces», a-t-il mis en contexte.
Dès l’an dernier, les dirigeants des Voltigeurs ont senti venir le coup, alors que de nombreux détenteurs de billets de saison ont cessé de se présenter aux matchs. Résultat, 10 % d’entre eux n’ont pas renouvelé leur abonnement cette saison.
«Cette diminution de l’assiduité était comprenable, parce que les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Cette année, les gens sont encore échaudés. Je les comprends, mais je suis convaincu qu’ils vont revenir tranquillement. Ce n’est qu’une question de temps. Déjà, je m’attends à ce qu’il y ait plus de spectateurs en deuxième moitié de saison», a affirmé le président des Voltigeurs.
En attendant, les Voltigeurs figurent parmi les pires équipes du circuit au chapitre des assistances selon les récents calculs du Journal de Québec. En comparaison, les Cataractes attirent toujours plus de 3000 spectateurs par match en moyenne malgré leur piètre rendement sur la glace.
«Les Cataractes ont connu du succès ces dernières années. Présentement, ils sont au bas du classement, mais les gens comprennent que ça fait partie du cycle. À Bathurst, le Titan a longtemps été dans le bas du classement. Cette saison, l’équipe gagne, mais les gens tardent à revenir à l’aréna», a expliqué Verrier.
«Souvent, ça prend une saison complète pour inverser une tendance aux guichets. Notre meilleure saison en termes de vente de billets de saison, ce fut en 2009-2010, soit l’année suivant la conquête de la coupe du Président. Ça prouve que ça ne se fait pas de façon instantanée.»
Une bonne vibration
Avec une fiche de 19-8-1-1, force est de constater que la troupe de l’entraîneur-chef et directeur général Dominique Ducharme avance dans la bonne direction.
«Non seulement on a des victoires, mais comme on est très jeunes, ce n’est pas juste pour cette année. Les victoires seront au rendez-vous pour encore deux ou trois saisons. Alors forcément, les gens vont revenir à l’aréna», a fait valoir Éric Verrier.
«Autour de moi, je sens une bonne vibration. Les gens constatent que Dominique Ducharme a un plan et qu’il fonctionne. En l’espace d’une seule saison, il a fait virer la roue. L’équipe est jeune, talentueuse et déjà, elle performe de belle façon. C’est ce qui me rend optimiste», a ajouté celui qui a congédié le dg Dominic Ricard au printemps 2016.
Cette jeunesse fait-elle justement douter les partisans de la capacité de l’équipe à continuer de faire la barbe aux puissances les plus expérimentées du plateau pendant toute la saison?
«Historiquement, la LHJMQ est une ligue de joueurs de 19 et 20 ans, mais cette année, il y a moins de vétérans d’impact. C’est devenu une ligue de jeunes, a rétorqué Verrier. Les joueurs de 18 ans et moins sont à l’avant-plan. Avec ses bons résultats, notre équipe reflète ce vent de changement.»
Moins de pression sur la billetterie
Dans un autre ordre d’idées, le président Verrier a rappelé que de nos jours, ce ne sont plus seulement les revenus aux guichets qui assurent la survie d’une équipe de la LHJMQ. C’est pourquoi cette baisse d’assistance ne constitue pas un danger pour l’avenir immédiat des Voltigeurs.
«Jusqu’au début des années 2000, on était dépendant de nos assistances, mais comme c’est impossible de contrôler le nombre de spectateurs, il fallait changer notre modèle d’affaires. On a donc diversifié nos sources de revenus.»
C’est dans cette optique que l’organisation a mis sur pied de nouvelles activités de financement au fil des ans. «Ces événements annuels nous permettent de boucler notre budget, sans oublier nos revenus de commandites et de loges qui sont toujours au rendez-vous. Ça démontre que la communauté d’affaires est derrière nous», a expliqué l’homme d’affaires, qui a pris les rênes des Voltigeurs en 2004.
En ce qui a trait à la possibilité de construire un nouvel amphithéâtre, le président Verrier semble avoir fait une croix dessus. Il se range plutôt derrière le projet de réaménagement du Centre Marcel-Dionne, qui demeure sur la glace depuis maintenant quatre ans.
«Un nouvel aréna attire des partisans, c’est prouvé. Les Cataractes en sont le meilleur exemple. Ici, la Ville de Drummondville a choisi de rénover le Centre Marcel-Dionne après avoir fait des études en ce sens. En tant qu’utilisateurs de l’aréna, on se range derrière cette décision. Cet aréna n’est pas optimal, mais bien rénové, il y a quelque chose à faire avec. Présentement, le maire Alexandre Cusson a fait du soccerplexe sa priorité, mais l’aréna est clairement le deuxième sur sa liste.»
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